Actualités :: Burkina / Petits métiers : Salfo Kiemtoré, vendeur ambulant de pain depuis 37 (...)

Il n’y a pas de sot métier, a-t-on coutume d’entendre. Et ce dicton, Salfo Kiemtoré l’a bien compris. Depuis maintenant 37 ans, il fait du porte à porte pour vendre du pain, une denrée très prisée. Chaque jour, il enfourche son vélo et parcours des dizaines de kilomètres pour proposer sa marchandise. La soixantaine bien sonnée, ce vendeur ambulant de pain arrive ainsi à tirer sa pitance quotidienne de son activité.

"Du pain wa-min", "Y’a du pain", "Wayiyan du pain wamin" ! C’est ainsi que Salfo Kiemtoré annonce chaque matin sa présence, dans les quartiers où il vend son pain. Et lorsque sa voix se fait entendre, ses clients ne se font pas prier et sortent de leurs concessions les uns après les autres, pour venir se procurer de pain tout chaud, à peine sorti du four. Et chacun se fait servir selon sa bourse et sa convenance. Parce qu’il commercialise des pains à 300 FCFA l’unité, Salfo sert ses clients à partir de 100 F. Et pour en rendre la dégustation encore plus agréable, il leur propose du lait concentré sucré ou du beurre. Cette petite touche lui a valu le sobriquet de « bolg beurre », qui signifie « mets du beurre », de la part de ses plus jeunes clients.

Pour faciliter la dégustation du pain, Salfo Kiemtoré le garnit soit de lait, soit de beurre

Salfo Kiemtoré passe ainsi en moyenne plus d’une quinzaine de minutes à chacun de ses arrêts, pour servir ses acheteurs. Dès que ceux-ci sont satisfait, il enfourche à nouveau son vélo et se dirige vers un nouveau point. Chaque matin, il quitte son domicile situé au quartier Rayongo et rallie le quartier Karpala, où il s’approvisionne dans une boulangerie qui fabrique sur commande, les pains qu’il commercialise. Chargé d’au moins 135 pains, « Bolg beuure » parcours tout au long de la matinée, le quartier Karpala, en passant par divers lieux tels le marchés « Katr Yaar » et environs, pour écouler sa marchandise. Son activité, il la pratique aussi bien le matin que dans la soirée. En effet, chaque soir, il se ravitaille également en pain qu’il propose à ses clients. Chaque jour, ce sont au total 180 miches de pain qu’il écoule.

Et la clientèle est plutôt ravie. Une sexagénaire que nous avons rencontrée et qui s’approvisionne chaque matin en pain auprès de Salfo, dit être totalement conquise par le pain qu’il vend. « Son pain est consistant et toujours chaud. Il n’a rien à avoir avec les pains fanés et froids que l’on nous sert d’habitude dans les boutiques. Je paye son pain depuis maintenant trois mois et j’apprécie beaucoup », nous confie-t-elle. Quant aux plus petits, ils apprécient particulièrement le beurre et le lait dont « Bolg beurre » garnit le pain.

les clients constitués de personnes de tout âge, apprécient la qualité du pain vendu

C’est depuis 1987 que Salfo Kiemtoré exerce dans la vente ambulante du pain. Ce travail, il l’a entamé faute de mieux, afin de pouvoir subvenir aux besoins de sa petite famille. Après une aventure de quelques années en Côte d’Ivoire qui, au final, a été infructueuse, Salif a regagné la mère patrie et a repris son commerce de pain. Parce que le pain qu’il commercialise se démarque de celui consommé habituellement (miche de 150 grammes), Salif passe commande auprès d’une boulangerie de la place chaque jour. « Lorsque tu commandes et que tu ne passes pas récupérer, c’est une perte pour toi car la boulangerie va comptabiliser ça sur ton carnet. Comme le pain que nous vendons est plus gros que celui que la boulangerie vend, elle en produit spécialement pour nous et sur commande », précise-t-il.

Pour faciliter la dégustation du pain, Salfo Kiemtoré le garnit soit de lait, soit de beurre

Sur chaque pain vendu à 300 FCFA la miche, Salfo s’en sort avec une marge bénéficiaire de 50 FCFA. Il affirme que grâce à cette activité, il arrive à nourrir et à soigner sa femme et ses quatre enfants. Les ressources issues de ce commerce lui permettent également de prendre en charge les soins de son frère souffrant. Même s’il ne roule pas sur l’or, il affirme pouvoir vivre dignement de son commerce.
Parce que n’étant plus tout jeune, Salfo Kiemtoré espère avoir assez de ressources dans quelques années pour mettre en place un lieu fixe pour la vente de son pain.

Armelle Ouédraogo
Lefaso.net

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