Dans le cadre de la 6e édition de Women leadership in Africa (WoLAf), la cité « du cuir et du koura koura » (Kaya) a abrité, le jeudi 14 mars 2024, un dialogue intergénérationnel régional sur le leadership féminin. Cette initiative émane de l’association Action citoyenne pour le développement et la paix (CiDeP) et a bénéficié du soutien de l’Union européenne au Burkina Faso.
L’Association action citoyenne pour le développement et la paix (CiDeP) se distingue par ses objectifs en faveur du leadership des jeunes filles et femmes à travers l’initiative Women leadership in Africa (WoLAf). Fidèle à son engagement et dans le cadre de la 6e édition du WoLAf, l’association a initié, à Kaya, un dialogue intergénérationnel régional sur le leadership féminin. Cette tribune d’échanges et de partages d’expériences a eu lieu le jeudi 14 mars 2024 autour du thème « Place des femmes dans le dialogue pour la sécurité et la consolidation de la paix ».
Selon le secrétaire général de la province du Sanmatenga, représentant le gouverneur de la région du Centre-nord, le thème de ce panel revêt une importance capitale. En effet, dit-il, « pour la sécurité et la paix, personne ne doit être laissé pour compte. Chacun doit participer, d’où la nécessité de renforcer le leadership féminin et d’assurer la pleine participation des femmes à tous les niveaux pour construire notre nation ».
- Le Secrétaire général de la province a représenté le gouverneur de la région du Centre-nord lors de la cérémonie
À écouter Paswendé Ouédraogo, la tenue de ce dialogue en ce mois de mars dédié à la promotion des droits des femmes est pleine de sens. C’est, selon lui, l’occasion de reconnaître et de célébrer l’engagement et les réalisations des femmes de la région en faveur de la paix et du développement.
« Les femmes du Centre-nord incarnent la résilience, le courage et la détermination. Leur implication dans les initiatives locales est essentielle pour bâtir un avenir meilleur pour tous. Leur contribution est inestimable et mérite d’être saluée », estime-t-il.
Le gouverneur, à travers la voix de M. Ouédraogo, a remercié l’association et encouragé les jeunes filles à rêver grand et à ne jamais abandonner leurs ambitions. « Vous avez le potentiel de devenir des leaders et d’impacter positivement votre milieu, votre région, votre pays. En somme, le monde entier. Ayez la patience d’apprendre, formez-vous, saisissez les opportunités et soyez persévérantes », a-t-il préconisé.
Pour sa part, l’ambassadeur chef de délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi, s’est dit heureux de parrainer et de participer à ce dialogue intergénérationnel du WoLAf. « A cause des pesanteurs socio-culturelles et des atteintes envers les femmes, il est parfois difficile pour elles de réaliser leurs rêves et leurs ambitions. Les difficultés sont bien réelles, mais elles peuvent être surmontées grâce à la promotion de modèles de leadership endogènes, la coopération entre femmes, entre femmes et hommes, entre leaders et futures leaders. C’est cet objectif que se fixe le WoLAf et que nous encourageons de tout cœur », a relevé M. Gaztelumendi.
- Le chef de délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, Daniel Aristi Gaztelumendi
En effet, l’Union européenne est engagée pour l’égalité femmes-hommes, tant dans sa politique interne qu’externe. Et à ce titre, le Centre-nord fait partie de ses régions prioritaires dans le cadre du Programme de développement Ouagadougou-Kaya-Dori-Djibo dont les projets ont déjà démarré. Ces projets, informe le chef de la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso, appuient les domaines de l’éducation, de la santé, de l’accès à l’eau potable, de la protection sociale, de l’agriculture et du secteur privé.
Pour avoir sillonné quelques localités et touché du doigt les réalités du terrain, M. Gaztelumendi a félicité les femmes du Burkina parce que, selon lui, elles font un travail extraordinaire dans des situations très difficiles. « Leur participation dans le processus de développement est absolument essentiel. Puisqu’elles ont le droit d’avoir leurs opinions dans le domaine de la paix et du développement. Ça sera foncièrement un développement et une paix beaucoup plus juste, et plus durable », a-t-il conclu.
- Vue des participants
Au cours de ce panel, quatre femmes leaders de la région du Centre-nord ont partagé leurs expériences afin d’inciter les jeunes filles et femmes à l’engagement. Parmi elles, Saïbata Sawadogo, professeur d’anglais par ailleurs présidente de l’Association des femmes pour l’éducation, la solidarité, la santé et le développement. Elle a débuté ses premiers pas de leadership alors qu’elle était au lycée. Une fois à l’université, son engagement s’est davantage renforcé.
Elle a notamment milité dans le club d’anglais et y a apporté sa contribution pour le bon fonctionnement de ce club. Mais tout n’a pas été un long fleuve tranquille. « Quand on est un enfant de cultivateur, on fait face à des difficultés de tous ordres. Mais malgré tout, je me suis battue comme je le pouvais pour réaliser mon rêve qui est celui d’être enseignante », confie-t-elle. Après l’obtention de son diplôme, Mme Sawadogo intègre la fonction publique comme enseignante d’anglais. Malgré ce nouveau statut, sa détermination n’a pas failli. Mieux, avec un groupe de femmes, elle créé l’association féminine dont elle est la présidente, pour aider les jeunes filles, les femmes et les enfants. A ce jour, cette association compte 152 membres.
- La présidente de l’Association des femmes pour l’éducation, la solidarité, la santé et le développement, Saïbata Sawadogo, a partagé son expérience avec les jeunes
Pour les jeunes présents, ce panel est venu à point nommé car il leur a apporté un certain nombre d’enseignements et certaines orientations vis-à-vis de leur engagement. Pour rappel, la présente activité fait suite à celles tenues à Koudougou et à Bobo-Dioulasso respectivement les 7 et 9 mars 2024.
Aïssata Laure G. Sidibé
Lefaso.net
