Un atelier d’information et de sensibilisation sur la sécurité sanitaire des aliments et la résistance aux antimicrobiens dans la chaîne alimentaire réunit ce mercredi 13 mars 2024 à Ouagadougou, des acteurs de la transformation agroalimentaire et autres acteurs de la chaîne alimentaire. Cet atelier est une initiative du Département technologie alimentaire (DTA) de l’Institut de recherche en sciences appliquées et technologies (IRSAT/CNRST) en partenariat avec l’Organisation des nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO).
La sécurité sanitaire des aliments et la résistance aux antimicrobiens constituent des préoccupations majeures pour la santé des populations, à en croire Dr Hagrétou Sawadogo/Lingani, chercheure au département Technologie alimentaire de l’IRSAT. Quand on parle de sécurité sanitaire des aliments, il est question de la protection de l’approvisionnement en aliments contre les risques sanitaires d’origine microbienne, chimique et physique qui peuvent survenir à toutes les étapes de la chaîne alimentaire.
- Les acteurs de la transformation agroalimentaire seront sensibilisés pendant deux jours sur la sécurité sanitaire des aliments et la résistance aux antimicrobiens dans la chaîne alimentaire.
La résistance aux antimicrobiens, elle ne touche pas seulement que la santé humaine, mais également la santé animale, les systèmes de production alimentaire et agricole et affecte également la sécurité sanitaire des aliments. Par an, on compte environ 700 000 décès dans le monde dus à la résistance aux antimicrobiens, selon les chiffres de la FAO.
- Dr Hagrétou Sawadogo/Lingani souligne que la sécurité sanitaire des aliments est un défi à relever pour préserver la santé des populations.
Pour donc protéger la santé des populations, il est nécessaire de non seulement maîtriser la sécurité sanitaire des aliments à tous les niveaux, de la production en passant par la transformation, mais aussi de lutter contre l’utilisation abusive des antimicrobiens. C’est dans cette optique que le DTA a initié cette formation à l’endroit des acteurs de la transformation agroalimentaire. L’objectif, c’est de renforcer leur capacité sur la sécurité sanitaire des aliments et la résistance aux antimicrobiens afin qu’ils adoptent les bonnes pratiques de transformation, de stockage et de conservation des aliments. « A travers le monde entier, la sécurité sanitaire des aliments est un défi. Les pays en développement comme le Burkina Faso sont des pays qui peinent à maîtriser la sécurité sanitaire des aliments (...) Il y a toute une chaîne qu’il faut mettre en place. Il faut la surveillance, la traçabilité des aliments, faire le contrôle aux différentes étapes de telle manière que s’il y a un problème, par exemple s’il y a un lot qui est contaminé, qu’on puisse alerter et partout où se trouve ce lot, qu’il puisse être retiré du marché. C’est de cette manière qu’on peut dire qu’on maîtrise la sécurité sanitaire des aliments. Mais pour le moment, on est à nos débuts et j’espère que d’ici quelques années, avec l’appui des bailleurs de fonds, avec tous les acteurs, on pourra atteindre notre objectif », a indiqué Dr Sawadogo. Sensibiliser les acteurs sur cette problématique est donc une nécessité à en croire la chercheure.
- Clarisse Kaboré, transformatrice, salue l’initiative du DTA.
La FAO prend à cœur la question de la sécurité sanitaire des aliments. Elle a d’ailleurs un programme de sécurité sanitaire des aliments qu’elle met en œuvre. C’est pourquoi elle n’a pas hésité à accompagner l’IRSAT dans son initiative de sensibiliser les acteurs de la transformation agroalimentaire. « Nous appuyons les institutions nationales à mettre en place des systèmes de contrôle de sécurité sanitaire des aliments, de manière à ce que les aliments produits soient saints, salubres et nutritifs (...) On a tendance à négliger la sécurité sanitaire des aliments parce qu’on mange tous les jours. Pourtant les problèmes sont causés par ce qu’on ne voit pas. Or ce qu’on ne voit pas, on a tendance à le négliger. Notre rôle c’est de sensibiliser, d’appuyer les institutions, à supporter les structures qui contrôlent les aliments et à développer des capacités », a souligné Dr Blaise Ouattara, responsable de sécurité sanitaire des aliments au Bureau régional de la FAO.
- Photo de famille.
Clarisse Kaboré, responsable de l’Unité de transformation de céréales du Faso (UTCF) prend part à l’atelier de sensibilisation. Pour elle, cette initiative du DTA est à saluer. « On veut nourrir la population en produisant des aliments sains qui ne vont pas rendre les consommateurs malades. Nous mettons déjà l’accent sur l’hygiène, mais comme on ne finit pas d’apprendre, nous sommes là encore pour avoir un plus. De retour à l’unité, on va répercuter l’information à nos employés pour continuer à produire des aliments sains », a-t-elle laissé entendre.
Justine Bonkoungou
Lefaso.net
