L’Institut supérieur des sciences de la population (ISSP) avec son partenaire technique et financier, l’UNICEF, a organisé les 3es journées scientifiques sur l’enfance au Burkina Faso. Cette rencontre entre des acteurs du monde scientifique et des organisations de la société civile va s’étendre du 12 au 15 mars 2024 à Ouagadougou. La cérémonie d’ouverture de la rencontre scientifique a été présidée par le président de l’université Joseph Ki-Zerbo, Jean-François Kobiané.
Les journées scientifiques sur l’enfance sont placées sous le thème « Défis de la promotion des droits des enfants en contexte de crise sécuritaire ». Pour rappel, ces journées ont été initiées en 2016.
Durant ces quatre jours, des acteurs engagés dans la lutte pour la promotion des droits de l’enfant vont réfléchir sur les actions à mener pour le respect et la promotion des droits des enfants en cette période de crise sécuritaire. Aussi, des travaux de recherches seront présentés.
Pour le président de l’université Joseph Ki-Zerbo Jean-François Kobiané, le thème de cette année est suffisamment évocateur et pertinent. « Il vient rappeler ici combien la problématique de l’enfance reste l’un des domaines de recherche où il y a certainement le plus de productions de connaissances », a indiqué le président de l’université.
- Pr Jean-François Kobiané, président de l’université Joseph Ki-Zerbo
Poursuit-il, « compte tenu de son caractère transversal, il n’y a pas une école doctorale de l’université Joseph Ki-Zerbo qui n’aborde, à un moment donné ou à un autre, des questions de recherche liées à l’enfance ».
Il espère que ce cadre contribuera à renforcer et à promouvoir le dialogue entre les chercheurs ainsi qu’avec les professionnels du domaine.
Selon lui, au regard de la situation que vit le pays, la réflexion sur l’enfance était nécessaire. Il a d’ailleurs notifié que plusieurs communications seront faites sur l’enfance. Il s’agit, entre autres, de la protection de l’enfance, l’éducation, la santé et la question des déplacés internes.
« C’est vraiment une rencontre scientifique très fédératrice. Parce qu’elle fait appel à toutes les compétences qui interviennent dans le domaine de l’enfance. Une fois encore, nous n’insistons pas seulement sur les acteurs de la recherche, certainement des acteurs professionnels qui vont venir présenter les résultats de leurs travaux mais aussi nous avons des représentants étatiques et non étatiques », a signalé monsieur Kobiané.
- Le représentant de l’UNICEF au Burkina Faso, Dr James Mugaju
Le représentant de l’UNICEF au Burkina Faso Dr James Mugaju, a rappelé le rôle de l’Organisation des nations unies, qui est de plaider pour la réalisation progressive des droits de l’enfant auprès de tous les acteurs, du gouvernement, des organisations de la société civile et des institutions académiques.
Dans le cadre de ces journées scientifiques, l’UNICEF accompagne l’ISSP pour amener les partenaires et les acteurs à réfléchir et à travailler ensemble mais aussi faire les recommandations sur les actions qui vont aider à renforcer le rôle de l’institution académique dans le plaidoyer et la prise de décision au niveau national
Pour ces quatre jours d’échanges, le représentant de l’UNICEF a invité les participants à poser leurs réflexions sur un certain nombre de questions dont qu’est-ce qui empêche les sociétés africaines de faire du progrès ?
Pour lui, pour parvenir aux changements de comportement en Afrique et au Burkina Faso il est nécessaire d’adopter un nouvel état d’esprit. D’après monsieur Mugaju, il faut prendre des risques pour aboutir aux changements.
Selon le directeur de l’Institut supérieur des sciences de la population, Dr Abdramane Soura, le partenariat entre l’UNICEF et l’ISSP ne date pas d’aujourd’hui. « Je voudrais juste citer à titre d’exemple le soutien important que l’UNICEF a apporté à l’organisation de la 6e Conférence africaine sur la population de l’Union pour l’étude de la population africaine (UEPA) en décembre 2011 et dont l’ISSP a été l’institution nationale hôte pour la coordination. L’UNICEF a également apporté un soutien non négligeable dans l’évaluation indépendante du projet de réduction de la mortalité maternelle, néonatale et infantile dans les régions du Nord et du Centre-nord. Une évaluation qui avait été réalisée par l’ISSP en collaboration avec l’université de John Hopkins » a rappelé le directeur de l’ISSP.
- Le directeur de L’ISSP, Dr Abdramane Soura
Et d’ajouter « cette nouvelle voie de collaboration, celle de travailler ensemble à mettre en place un espace d’échanges sur les aspects méthodologiques mais aussi de partage des connaissances et des enseignements issus du terrain, nous semble une voie importante à promouvoir si nous souhaitons disposer d’enseignements, de leçons basées sur des faits probants à même d’améliorer l’impact de nos interventions dans le domaine de l’enfance ».
Rama Diallo
Lefaso.net
