Sémiologue, préfacier, romancier, poète, dramaturge...ou encore anthologiste, scénariste... bref, l’homme de lettres et de culture, Dr Dramane Konaté, célèbre 30 ans d’écriture. Cette noce de perle se veut une halte pour se ressourcer et jauger le chemin parcouru. L’anniversaire a été marqué, dans la soirée de jeudi, 7 mars 2024 à Ouagadougou, par une cérémonie dédiée, qui a enregistré la présence de plusieurs personnalités et personnes ressources du domaine.
Selon l’écrivain, il s’agit de célébrer avec la communauté littéraire, la communauté des artistes et la communauté chargée des savoirs, « les 30 ans de mes débuts en écriture ».
- Le Trésor humain vivant, Konomba Traoré (à droite) et les Émirs (en turban) ont été tous apporté leurs bénédictions à la cérémonie.
« Tout a commencé véritablement en 1993 avec un concours de scénarios à l’époque, lancé par le Fespaco, alors que je terminais mes études, donc jeune étudiant. J’ai postulé avec un scénario, à l’époque, Kaïn se meurt (Kaïn est une localité située dans le nord du Burkina). Cela veut dire qu’on était quelque peu en avance par rapport à tous les problèmes que nous vivons aujourd’hui. À l’époque, j’avais écrit sur les difficultés rencontrées par les femmes en quête d’eau, mais aussi par les populations dans son ensemble pour mieux vivre. Après le scénario, j’ai écrit un recueil de contes, en 1994, je crois, mais c’est en 1998 que ma première œuvre a été sacrée à la Semaine nationale de la culture (SNC) au Grand prix national des arts et des lettres. Et depuis lors, je n’ai de cesse écrire », se remémore l’écrivain pluri-disciplinaire, conseiller technique du ministre en charge de la Communication, de la Culture et des Arts, Dr Dramane Konaté.
- Plusieurs personnes-ressources ont été témoins de cette halte, avec ici, le fondateur du Centre d’analyse de la pratique de la sorcellerie en Afrique noire, Bali Nébié (au premier plan).
Ses propos et les nombreux témoignages mettent en exergue un homme au service de la littérature, non seulement burkinabè, mais également africaine, ces trois décennies.
- Dr Dramane Konaté a trouvé l’occasion propice, pour témoigner ses reconnaissances à l’ensemble de ceux qui ont, d’une manière ou d’une autre, été des soutiens pour lui dans ce parcours.
« Célébrer cet événement est une première du genre au Burkina Faso, car on avait l’habitude de voir les artistes musiciens et autres immortaliser leur anniversaire. (…). Écrire n’est certes pas un métier au sens plein du terme, mais écrire permet, naturellement, d’éveiller les consciences, d’être en phase avec sa communauté, même si on dit des choses parfois qui ne sont pas plaisantes ; parce que la plume doit plonger dans la plaie, la plume doit plonger dans le sang pour rendre compte des réalités. Présentement, nous vivons une situation assez dramatique au Burkina Faso avec les attaques terroristes. Quel rôle l’écrivain devrait jouer ? Et nous avons sorti la ‘‘Triade de sang’’avec les premières attaques sur l’avenue Kwamé-N’Krumah. Nous avons fictionnalisé de façon à ce que l’on comprenne que le mal est très profond », soutient l’écrivain, qui jauge ainsi le rôle de l’écrivain dans la situation de crise sécuritaire que traverse le pays.
Pour l’homme de lettres et de culture, célébrer les 30 ans permet à l’écrivain de se ressourcer, jauger son parcours, voir son utilité à sa communauté et s’il a effectivement contribué à l’éveil des consciences et à l’excellence de l’écriture au niveau national, continental et international. Il retient au passage qu’à plusieurs reprises, des extraits de ses œuvres ont été soumis à des examens scolaires et universitaires et de nombreuses thèses en préparation sur ses œuvres.
- Parmi les jeunes inspirés par Dr Dramane Konaté, on compte certainement le journaliste et jeune écrivain, Hamidou Zonga (en costume).
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Un des axes majeurs de la cérémonie de nonces de perle a été les témoignages ; une sorte de portrait intellectuel et socio-professionnel de l’auteur, Dr Dramane Konaté (une quinzaine de productions littéraires de tous genres, de nombreuses distinctions).
- Dr Konaté (guitare en mains), c’est aussi cette figure de cinéma, de théâtre, de poésie et de musique.
« Ce que nous vivons ce soir est l’instauration d’un nouveau rite littéraire qui donnerait un peu plus d’opportunités pour permettre à nos écrivains de sortir de l’ombre. Cet anniversaire nous a offert, une fois de plus, la possibilité de connaître Dramane Konaté. Je voudrais rendre un vibrant hommage à cet écrivain polyvalent qui embrasse plusieurs genres dans sa pratique professionnelle. Dramane Konaté est quelqu’un qui ne se limite pas seulement à un seul genre ; lorsque vous observez un peu sa production, il touche pratiquement à tous les grands genres littéraires, les genres traditionnels comme le roman, la nouvelle, le conte …, mais il va au-delà, en embrassant les nouveaux genres, les genres en émergence dans notre pays, à savoir les récits de vie, les biographies et les auto-biographies », peut-on retenir du sémio-linguiste, le professeur à la retraite, Yves Dakouo, pour qui Dr Konaté a su relever avec brio plusieurs défis dans ce parcours. L’enseignant décèle en l’auteur, et entre autres valeurs, un homme qui ne tarit pas d’initiatives et dont la longévité, la constance dans le domaine sont également à relever au titre du mérite. « Dramane Konate est un acteur très dynamique, énergétique, toujours en mouvement », a signé Pr Dakouo dans son témoignage qui a tenu l’assistance en haleine, pendant plusieurs minutes.
- Dr Dramane Konaté, remettant ses dernières parutions au Pr Yves Dakouo (à gauche).
Toujours au chapitre des témoignages, l’ancien ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, auteur du livre « Pour la culture, je plaide », le juriste et enseignant de droit public, Abdoul Karim Sango. D’alors ministre, M. Sango se souvient du tandem qu’il a formé avec cet ex-collaborateur, Dr Konaté, « tous deux étant de grands défenseurs et partisans du développement endogène ». « Il travaille sans rechigner », a, dans son témoignage, résumé Abdoul Karim Sango.
- Ici, l’ancien ministre en charge de la culture, Abdoul Karim Sango (à droite, en lunettes), auteur d’un livre sur la culture.
C’est d’ailleurs dans un long chapelet de valeurs et de mérites adressés à Dr Dramane Konaté que se sont inscrites les interventions, et même les prestations artistiques de cette soirée, riche en couleurs et aux allures de retrouvailles et de reconnaissances pour certains.
- De g.vers d. : Pr Yves Dakouo, Dr Dramane Konaté, Martin Zongo (une des grandes figures de la culture au Burkina, Administrateur du Carrefour international de théâtre de Ouagadougou, CITO) et le représentant de la maison d’édition de l’auteur, MKS.
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Oumar L. Ouédraogo
Lefaso.net
