Débuté le 4 mars 2024, le troisième séminaire résidentiel de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte (APGMV) a pris fin ce vendredi 8 mars, à Ouagadougou. Au dernier jour de travaux, les journalistes venus du Burkina Faso et d’ailleurs ont renforcé leurs connaissances sur l’Initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel, ainsi que sur les actions clés menées sur le terrain, qui permettent de contribuer à la restauration des écosystèmes et de renforcer la résilience des communautés locales.
Cette rencontre de cinq jours a regroupé des experts venus de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte et de ses Etats membres, les représentants des institutions statutaires de l’Initiative, les partenaires techniques et financiers, les représentants de certains ministères clés du Burkina Faso, les représentants de la société civile et du secteur privé national et régional, les représentants des parlementaires du Burkina Faso. Au cours des travaux, ils ont passé en revue l’état actuel des réalisations de la Grande muraille verte et fait des projections nécessaires à une meilleure mise en œuvre de l’Initiative.
- Abakar Mahamat Zougoulou, représentant de l’APGMV.
Le dernier jour du séminaire a été marqué par une conférence de presse au cours de laquelle les journalistes venus du Burkina Faso et d’ailleurs ont pu échanger avec les responsables de la Grande muraille verte, afin de mieux connaître l’Initiative ainsi que les actions menées sur le terrain. Le point de presse a été animé par Abakar Mahamat Zougoulou de l’APGMV ; Adamou Bouhari, coordonnateur régional du Programme des Nations-unies pour l’environnement ; le colonel Abdou Ibrahim dit Malick, directeur général de l’Agence nationale de la Grande muraille verte du Niger ; et Gilles Ouédraogo, un des experts.
Ils ont échangé avec les journalistes sur les réalisations clés de la Grande muraille verte, l’expérience des pays comme le Niger avec notamment une approche participative avec les communautés locales et les agents des eaux et forêts, ainsi que les perspectives de cette organisation régionale.
Les conférenciers sont revenus également sur l’historique de cette organisation. Ils ont ainsi rappelé que l’initiative a vu le jour en 2005 et marque la concrétisation du rêve du capitaine Thomas Sankara, père de la Révolution burkinabè, qui souhaitait la mise en place d’une barrière verte pour contrer l’avancée du désert, selon les explications de Gilles Ouédraogo.
- Gilles Ouédraogo, un des experts lors de ce séminaire résidentiel.
Toujours selon ces experts de la Grande muraille verte, des résultats tangibles sont visibles sur le terrain, malgré les difficultés rencontrées. Ces actions contribuent à juguler les différentes crises liées aux changements climatiques. Tout en saluant l’accompagnement important de la communauté internationale aux actions de l’initiative de la Grande muraille verte, Abakar Mahamat Zougoulou a laissé entendre que ces différentes actions sur le terrain visent à améliorer les conditions de vie des populations du Sahel.
Ce séminaire résidentiel, qui a regroupé une centaine de participants, se veut un tremplin de renforcement de la gouvernance de l’Initiative par la consolidation du rôle central des principales parties prenantes. Selon Abakar Mahamat Zougoulou, la vision de l’organisation est de rétablir le capital naturel dans cette zone du Sahara. Il s’agit notamment de restaurer les terres et les paysages dégradés afin d’accroître la résilience des populations.
- Colonel Abdou Ibrahim dit Malick, directeur général de l’Agence nationale de la Grande muraille verte du Niger.
« En 2063, les vastes zones arides du Sahara et du Sahel sont transformées en pôles ruraux de développement verdoyants, fertiles et prospères, débarrassés de la famine et des crises humanitaires à répétition », telle est la vision de l’Initiative de la Grande muraille verte pour le Sahara et le Sahel.
Après cinq jours de travaux avec une soixantaine d’experts, le séminaire résidentiel de l’Agence panafricaine de la Grande muraille verte a pris fin avec des recommandations formulées pour plus de succès dans les différentes actions.
Il s’agit entre autres d’opérationnaliser le programme intégrateur multi-États, d’appuyer la mise en place d’un Centre régional de semences forestières, de créer une banque régionale de semences forestières, d’harmoniser les plateformes existantes autour de la Grande muraille verte, de mettre en place un canevas de rapport financier harmonisé, de réviser le manuel de procédures de l’APGMV, de renforcer les capacités du personnel sur les procédures comptables, de recruter un facilitateur pour la mobilisation des ressources.
- Les participants à cette cérémonie de clôture du séminaire.
Les participants ont aussi recommandé la mise en place d’un mécanisme de financement spécifique favorisant l’accès des femmes au crédit et aux opportunités d’investissement, la mise en place d’un mécanisme de mentorat et de soutien aux femmes qui participent aux plateformes de la grande Muraille verte, etc.
L’Initiative de la Grande muraille verte, qui regroupe 11 pays (Burkina Faso, Djibouti, Érythrée, Éthiopie, Mali, Mauritanie, Niger, Nigeria, Sénégal, Soudan et Tchad), est le fruit d’une coopération régionale africaine et une réponse adaptée à la lutte contre la désertification, la perte de la biodiversité et les changements climatiques.
Pour rappel, le Burkina Faso a accueilli cette troisième édition de ce séminaire résidentiel, après le Mali et le Sénégal.
Mamadou ZONGO
Lefaso.net
