Le gouverneur de la région des Cascades, Florent Bazié, a réceptionné, de façon provisoire, les infrastructures réhabilitées et équipées du Centre médical de Niangoloko, le jeudi 7 mars 2024. Cette réhabilitation est l’œuvre du « Projet de renforcement de la résilience des communautés transfrontalières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso confrontées à l’extrémisme violent », financé par l’Allemagne via la Fondation PATRIP et KFW.
Le Centre médical de Niangoloko, dans la région des Cascades, est de nouveau fonctionnel, après plusieurs mois de fermeture pour des travaux de réhabilitation. La remise des clés des bâtiments réhabilités, construits et équipés, a eu lieu le jeudi 7 mars 2024. Et c’est le gouverneur de la région qui a présidé cette cérémonie. Cette activité a connu une forte participation des autorités administratives, sanitaires et locales de la région des Cascades.
- Le personnel médical fortement mobilisé pour la cérémonie de remise des clés des ouvrages.
Les travaux ont consisté, entre autres, à la rénovation du dispensaire, de la maternité, du laboratoire et du dépôt de médicaments essentiels génériques ; la construction d’une fosse à placenta, d’une aire de lavage, d’un hall de vaccination, d’un hangar pour accompagnants, d’un incinérateur. Il y a eu également l’électrification solaire du centre ainsi que l’acquisition de matériel et d’équipements sanitaires. Le coût total des travaux et des équipements s’élève à 149 082 255 F CFA. À cela s’ajoutent les frais de réalisation de l’étude d’impact environnemental et social, de mise en œuvre et de suivi du plan de gestion environnemental et social qui sont estimés à presque 20 millions de francs CFA, soit près de 170 millions de F CFA pour le coût total des investissements.
C’est donc naturellement tout heureux que les communautés et le personnel médical de Niangoloko, principaux bénéficiaires, ont accueilli ces différents ouvrages. Ces ouvrages permettront d’une part à la communauté de recevoir des soins de qualité dans un cadre agréable, et d’autre part au personnel médical de travailler en toute sécurité dans un cadre rénové et équipé qui améliorera leurs conditions de travail.
La réhabilitation, la construction et l’équipement d’infrastructures au sein de ce centre de santé entre dans le cadre de la mise en œuvre du « Projet de renforcement de la résilience des communautés transfrontalières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso qui font face à l’extrémisme violent ».
- Une vue du bâtiment d’urgence réhabilité.
Il est mis en œuvre, depuis décembre 2020, par International Rescue Committee (IRC), avec l’appui de la Fondation PATRIP. Ce projet vise à lutter contre l’extrémisme violent dans les zones transfrontalières, en s’attaquant aux principaux facteurs. Il est exécuté conjointement dans les régions du Tchologo, en Côte d’Ivoire, et des Cascades, au Burkina Faso, grâce à deux partenaires de mise en œuvre que sont AGEREF Warigué et AGEREF Comoé-Léraba (Association de gestion des ressources naturelles et de la faune de la Comoé-Léraba). Sa cible est de 10 000 bénéficiaires directs et 4 000 indirects, à raison de 5 000 bénéficiaires directs et 2 000 indirects par pays, désagrégés par sexe et par âge.
Améliorer l’accès aux soins de santé de qualité
C’est dans le souci d’améliorer l’accès des communautés aux soins de santé de qualité que le projet a entrepris, en accord avec les autorités habilitées et les communautés bénéficiaires, des travaux de rénovation des bâtiments existants, de construction d’infrastructures additionnelles et d’acquisition de matériel et d’équipements médicaux au profit du Centre médical de Niangoloko. Après plusieurs mois de fermeture pour travaux, les ouvrages sont désormais accessibles. C’est ainsi que IRC Côte d’Ivoire et son partenaire AGEREF Comoé-Léraba ont organisé cette cérémonie officielle de réception provisoire des infrastructures réhabilitées et équipées.
- Le gouverneur de la région remettant les clés aux responsables en charge de la santé.
La cérémonie a été ponctuée par des allocutions, la coupure du ruban, la remise de clés et la visite des ouvrages. Ainsi, tour à tour, les parties prenantes du projet ont pris la parole pour adresser un mot aux communautés et aux autorités invitées.
Le directeur exécutif de l’AGEREF Comoé-Léraba, Mamadou Karama, a déploré les nombreuses attaques terroristes perpétrées dans les Cascades. À l’en croire, les régions frontalières du Bounkani et du Tchologo en Côte d’Ivoire n’échappent pas également à ce phénomène, avec des attaques enregistrées en 2020 et 2021. Au-delà des pertes en vies humaines et des blessés, ces actes terroristes ont causé de nombreuses destructions de biens publics et privés, la fermeture d’établissements scolaires et sanitaires, et les déplacements internes et externes des populations affectées.
- Le directeur exécutif de l’AGEREF Comoé-Léraba, Mamadou Karama, a rendu hommage aux personnes qui ont soutenu ce projet.
« Le déplacement massif des populations entraîne une pression supplémentaire sur les quelques rares infrastructures existantes qui ne parviennent plus à satisfaire les besoins réels. À cela s’ajoutent les tensions et conflits communautaires liés à la raréfaction et à la dégradation des ressources naturelles, confinant les communautés des zones transfrontalières dans une situation de vulnérabilité où tout est devenu urgent », a-t-il souligné. C’est face à ce constat peu reluisant que IRC Côte d’Ivoire et son partenaire national, AGEREF Comoé-Léraba, à travers le « Projet de renforcement de la résilience des communautés transfrontalières de la Côte d’Ivoire et du Burkina Faso confrontées à l’extrémisme violent », ont décidé d’accompagner l’État burkinabè.
- La visite des locaux par les officiels.
« Il y avait un besoin pressant en matière d’infrastructures »
Mamadou Karama a rappelé que ces travaux de réhabilitation et d’équipement d’infrastructures au niveau du Centre médical de Niangoloko visent à accroître l’offre sanitaire dans ladite commune et offrir un cadre de travail convivial au personnel de santé. Il a saisi l’occasion pour rendre hommage aux personnes qui ont soutenu ce projet. Il a par ailleurs traduit sa reconnaissance à la fondation allemande PATRIP et à la Banque de développement allemande (la KFW) et, à travers elles, le ministère fédéral des Affaires étrangères d’Allemagne pour son appui technique et financier qui a permis la réalisation de ce projet.
N’djanbilé Kassoum Coulibaly est chef du bureau régional du Nord de la Côte d’Ivoire basé à Korhogo pour l’organisation International Rescue Committee (IRC). Il a représenté à la cérémonie la directrice pays d’IRC Côte d’Ivoire. L’émissaire a fait savoir que ce projet vise à contribuer à la stabilisation des communautés fragiles dans la région frontalière. Tout en exprimant sa fierté de la réhabilitation du Centre médical de Niangoloko et de son équipement, il a rassuré les autorités régionales de la continuité d’IRC Côte d’Ivoire à poursuivre ses actions de développement dans les Cascades.
- N’djanbilé Kassoum Coulibaly, chef du bureau régional d’IRC Côte d’Ivoire, exprimant sa fierté de la réhabilitation du Centre médical de Niangoloko.
Le médecin responsable par intérim du Centre médical de Niangoloko, Moussa Sourabié, a salué l’initiative du projet qui, selon lui, vient soulager le personnel médical. Il affirme que ce projet vient à point nommé car, dit-il, « il y avait un besoin pressant en matière d’infrastructures et d’équipements. Les locaux étaient dans un état vétuste. » Le gouverneur de la région, quant à lui, dit apprécier énormément les actions des partenaires.
Lesquelles actions s’inscrivent en droite ligne de la politique des autorités actuelles en matière de santé. Selon lui, ce geste vient renforcer les capacités des agents du centre et contribuera à soulager les communautés bénéficiaires. Il a exprimé sa gratitude aux partenaires pour ce projet.
Monsieur Coulibaly a également exhorté les communautés bénéficiaires et le personnel du Centre médical de Niangoloko à une bonne utilisation et à un bon entretien de ces infrastructures et équipements.
- Le gouverneur de la région a exhorté les communautés bénéficiaires et le personnel du Centre médical à une bonne utilisation et à un bon entretien de ces infrastructures et équipements.
Après cette phase des allocutions, le gouverneur de la région, Florent Bazié, a officiellement remis les clés du centre à la Direction régionale de la santé pour son ouverture officielle aux communautés. De la coupure du ruban, les officiels sont passés à la visite guidée des infrastructures réhabilitées, construites et équipées par le projet.
Romuald Dofini
Lefaso.net
