Actualités :: Burkina : Le poste de péage moderne de Boudtenga bientôt opérationnel

Le ministre des infrastructures et du désenclavement, Adama Luc Sorgho, a effectué, le mardi 5 mars 2024, une visite de terrain afin de s’imprégner de l’état d’avancement des travaux de construction du poste de péage de Boudtenga, à la sortie est de la capitale, route de Fada N’Gourma. Selon le constat sur place, les travaux sont pratiquement terminés, il ne reste que la mise en service. L’infrastructure devrait être livrée dans deux mois afin de réduire notamment le temps d’attente des usagers de la route dans les postes de péage et de mobiliser davantage les recettes. Le Burkina Faso est le deuxième pays de la sous-région à disposer de ce type de postes de péage, selon le directeur général de l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina (Agetib).

Constatant que ses postes de péage sont devenus désuets, exposant les péagistes qui y travaillent à des risques d’accidents avec des pertes de recettes importantes pour le Fonds spécial routier du Burkina (FSR-B), le Burkina Faso a opté pour la construction de nouveaux postes de péages modernes pour les adapter au trafic (actuel et futur) afin d’accroître les recettes et d’offrir un cadre de travail plus sécurisé aux agents. C’est ainsi que, dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national de développement économique et social (PNDES), le gouvernement a inscrit en priorité ce vaste projet de modernisation des postes de péages dont les études ont démarré en 2018 pour s’achever en 2020.

Visite sur le site du poste de péage moderne de Boudtenga

Ainsi, sur la base des données statistiques générées par le FSR-B, sept postes de péages prioritaires ont été identifiés pour leur rentabilité et ont fait objet d’études. Parmi les sept postes de péage étudiés, les travaux de construction de trois postes constituent la première phase. Il s’agit des postes de Boudtenga, (sortie est de Ouaga, route de Fada), de Tintilou (sortie ouest de Ouaga, route de Bobo) et à Kotédougou à (sortie est de Bobo-Dioulasso, route de Ouaga). Le lancement officiel du projet a été effectué le 29 septembre 2021 à Kotédougou (Bobo-Dioulasso). Le démarrage effectif des travaux sur les trois sites est intervenu le 5 février 2021.

Opération test sous le regard du ministre des infrastructures, Adama Luc Sorgho

Après une première visite en mars 2023, le ministre des infrastructures et du désenclavement, Adama Luc Sorgho, est reparti le mardi 5 mars 2024 pour s’enquérir de l’état d’avancement des travaux de construction du poste de péage moderne de Boudtenga, toujours à la sortie est de Ouagadougou. Au niveau du poste de péage moderne de Boudtenga, les travaux sont pratiquement terminés. Les bâtiments, voiries et réseaux divers, auvents et abris pour cabines ainsi que les barrières, feux d’affectation, capteurs, vidéo surveillance sont pratiquement achevés. Il ne reste que la mise en service notamment les services automatiques.

Le volet génie civil bâtiments, voiries et réseaux divers piloté par l’entreprise ‘’Globex Construction’’ est à un taux physique de 99% pour un délai consommé de 124 %. Le lot 2 qui concerne la fourniture et l’installation des sources d’énergies dirigées par les entreprises ‘’Électro Burkina /COGEA International’’ est à un taux physique de de 98% pour un délai consommé de 94 %. Le lot 3 qui concerne l’équipement et le système de gestion dont les travaux sont dirigés par l’entreprise ‘’Geser’’ est à un taux physique de 88% pour un délai consommé de 94%.

La tour de contrôle du poste de péage moderne de Boudtenga

« En principe, il était prévu que ces travaux (poste de péage) soient réceptionnés au mois de décembre 2023 mais on a eu des problèmes techniques notamment au niveau de l’automatisation. Aujourd’hui, ils nous font savoir que tout est terminé, il ne reste que la mise en service. Les techniciens ont annoncé la mise en service pour un mois mais nous leur avons donné deux mois maximum, vous savez il y a des contraintes qui font que ce n’est pas très évident. Ils nous ont dit qu’il reste la mise en service et nous y croyons », a expliqué le ministre Adama Luc Sorgho à l’issue de la visite.

Un poste de péage moderne pour réduire le temps d’attente des usagers et mobiliser davantage les recettes

A l’issue de cette visite de terrain, le chef du département en charge des infrastructures s’est montré rassurant, lui qui manifestait visiblement quelques signes d’insatisfaction. « Ce n’est pas que je suis insatisfait. J’ai dit que prochainement, quand nous allons revenir ici, nous voulons voir tous les appareils en marche et on n’a pas besoin de tester. C’est-à-dire que la mise en service est déjà faite et nous pouvons constater comment le poste de péage moderne fonctionne. En ce moment, on a besoin de beaucoup d’explications. Ce que j’ai vu, c’est rassurant, tout est pratiquement prêt, quelques éléments de détail qu’il faut achever c’est tout », a-t-il précisé.

Adama Luc Sorgho, ministre des infrastructures et du désenclavement, lors cette visite

Le poste de péage moderne de Boudtenga permettra notamment d’améliorer la mobilisation des recettes de péage afin d’assurer le financement de l’entretien routier, d’améliorer le système de contrôle des péages, de réduire le temps d’attente des usagers de la route dans les postes de péage, d’automatiser le comptage du trafic routier national, contribuer à l’amélioration de la surveillance du territoire national avec la mise en place d’un système de vidéo surveillance de dernière génération, etc.

La maîtrise d’ouvrage déléguée des travaux de construction de ces postes de péage moderne dont celui de Boudtenga est assurée par l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina (Agetib). Pour son directeur général, Mathieu Lompo, quelques difficultés ont ralenti l’exécution du projet. « C’est la première fois qu’on mène ce type de projet au Burkina Faso, donc les difficultés n’ont pas manqué, ce projet n’a pas fait l’exception. Nous avons eu des difficultés par moment mais le plus important est que ces difficultés ont été surmontées. Nous avons eu des petits soucis liés au faux plafond. Quand nous avons commencé à déployer la structure de plafond qui était prévue, elle n’était pas adaptée aux espaces ouverts. Il a fallu que l’entreprise puisse proposer une nouvelle structure de plafond et qui n’est pas conçue ici, donc il faut l’importer. Aujourd’hui, on peut dire tout est plus ou moins derrière nous », se justifie-t-il.

Mathieu Lompo, directeur général de l’Agence des travaux d’infrastructures du Burkina (Agetib)

Une innovation dans le secteur routier au Burkina Faso et dans la sous-région

Selon le directeur général de l’Agetib, ces types de postes de péage constituent une innovation majeure dans le secteur routier au Burkina Faso et en Afrique de l’Ouest. « C’est une innovation dans le secteur routier au Burkina Faso même dans la sous-région. C’est un projet sur lequel on a travaillé avec les services techniques de plusieurs pays notamment la Côte d’Ivoire, le Sénégal, le Nigéria. Le Nigeria a à peu près les postes de ce genre. Dans la sous-région, le Burkina Faso est le deuxième pays à avoir ce type de poste. La Côte d’Ivoire a d’autres postes modernes qui sont faits en béton armé et le Sénégal a aussi d’autres postes qui sont sous une autre structure de construction, le Bénin aussi en a. Mais en termes de finition, nous pouvons dire quand même, sans nous jeter des fleurs que, ce sont de belles œuvres », a indiqué Mathieu Lompo.

Barrière fermée au rouge, après paiement, le feu passe au vert, la barrière s’ouvre et l’usager peut continuer sa route

Ce poste de péage moderne de Boudtenga aura un système de gestion automatique et une stabilité énergétique, il fonctionnera au solaire, après la SONABEL et les groupes électrogènes.

Ce qui fait la particularité de ces postes de péage moderne

Mathieu Lompo, directeur général de l’Agetib est également revenu sur les caractéristiques et les avantages de ce poste de péage moderne.

« Le péage, il est moderne parce qu’il réduit l’intervention humaine. Actuellement, quand vous arrivez dans nos péages, il y a quelqu’un qui coupe le ticket et quand vous payez, il vous remet. Désormais, une personne ne peut plus vous dire combien vous payez. Quand vous arrivez sur le poste de péage, il y a un écran qui affiche le tarif que vous payez et tant que vous ne payez pas, la barrière ne peut pas s’ouvrir. Quand vous payez, en ce moment, le paysagiste appuie sur un bouton et une fois qu’il a appuyé sur le bouton, c’est considéré que les recettes sont enregistrées. Donc, c’est en ce moment que le péage s’ouvre et l’usager peut continuer sa route. Il y a aussi un deuxième paramètre où nous avons pour certains postes, des cartes magnétiques. L’usager approche sa carte magnétique du totem, il badge et automatiquement le système débite son compte et approvisionne le compte bancaire du Fonds spécial routier Burkina et automatiquement la barrière s’ouvre. Le troisième niveau, c’est la lecture des macarons qui peuvent être fixés sur les pare-brise. Quand vous êtes abonnés, on a un macaron qui est fixé sur votre pare-brise. Quand vous arrivez, le système va lire sur votre pare-brise et vous autoriser à passer et débiter automatiquement votre compte. Ce sont là, les innovations. Cela réduit le temps d’attente », détaille Mathieu Lompo.

Vue générale du poste de péage moderne de Boudtenga

« Ici sur ce poste de péage moderne, nous avons six passages. Il y a trois passages pour les véhicules légers et trois passages pour les véhicules lourds, dans les deux sens. Ça veut dire que nous avons douze voies. Et nous avons une 13e voie, ce qu’on appelle une voie exonérée. Cette voie est réservée aux convois exceptionnels, c’est-à-dire les convois présidentiels mais aussi les convois hors gabarit. Elle reste fermée sauf en cas de convois », a-t-il ajouté.

Pour rappel, le coût global du projet s’élève à 18 milliards de FCFA.

Mamadou ZONGO
Lefaso.net

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