Actualités :: Province du Ganzourgou : L’Association Beoog-Neere solidaire de 120 (...)

« 120 lots de brouettes, de bottes, de gants, de pelles, de barres à mines, de décamètres de triangles et 18 tonnes de ciment ». Voilà, entre autres, la composition du don fait par l’Association Beoog-Neere du Ganzourgou (ABNG), à 120 producteurs de six groupements agricoles, venus des communes de Boudry, Salogo, Zam, Zorgho et Méguet. En remettant ce matériel aux producteurs ce mardi 5 mars 2024, l’association veut apporter sa contribution à la réduction de la pauvreté dans la province, tout en permettant à ces producteurs, pratiquants de la culture hors-sol, de s’autonomiser.

De 2021 à 2023, 160 producteurs de 18 groupements villageois ont bénéficié de l’accompagnement de l’ABNG dans le cadre de la mise en œuvre des activités agricoles pluviales. Ces derniers ont pu construire 360 fosses fumières, protéger 272 ha de champs agricoles en cordons pierreux et 4,12 ha aménagés en demi-lune pour la riziculture ainsi que 12,43 ha de Zaï. De plus, des initiatives de filets sociaux ont été développées et ont permis de mobiliser plus de 7 tonnes de céréales qui ont été distribuées gratuitement à 159 personnes vulnérables et aux Personnes déplacées internes (PDI).

Une vue du ciment offert aux producteurs par l’ABNG en partenariat avec Solidarité suisse

Pour cette année 2024, c’est au tour de 120 producteurs de bénéficier des largesses de l’ABNG qui, en partenariat avec Solidarité suisse, a œuvré pour leur autonomisation. « Au Burkina, on ne vit que de l’agriculture. Nous sommes dans un pays aride et il n’est pas question pour nous de nous contenter du peu de terre qui nous reste. Dieu faisant bien les choses, nous avons une cervelle pour trouver les voies et moyens afin d’améliorer notre environnement. Ce geste à l’endroit des producteurs vise à lutter contre la pauvreté, à faire reculer la faim dans notre société, principalement, dans la province du Ganzourgou. Ainsi, nous attendons des producteurs une bonne récolte parce que ce n’est pas juste un simple cadeau. À la fin de la récolte, nous récupérerons chez chacun d’eux, 21kg par producteur, ce qui nous fera un total de 2,5 tonnes. Par la suite, nous entrerons en contact avec l’action sociale, comme cela a toujours été fait, pour partager ces vivres à ceux qui sont dans le besoin », a expliqué le président de l’association, André Bouga Ouédraogo.

« Le don de ce matériel s’élève à plus de 20 millions FCFA » André Ouédraogo

Pour le secrétaire général de la province, Harouna Karambiri, l’idée de soutenir les producteurs de l’agriculture hors-sol est louable car les terres ne sont plus extensibles. « On ne peut plus cultiver une terre et l’abandonner plus tard pour une autre. La portion de terre qu’on a doit être enrichi au mieux pour être assez productive. Cet appui de l’ABNG est donc à saluer car il permettra aux agriculteurs de produire en toute saison », a-t-il laissé entendre.

« Nous exhortons les bénéficiaires à continuer à pratiquer cette technique de conservation des eaux et des sols », Harouna Karambiri

Que de joie pour ses producteurs qui repartent le sourire aux lèvres car, convaincus désormais de pourvoir subvenir aux besoins de leurs familles. « J’ai eu des pelles, des pioches, des barres à mine, des brouettes, du ciment, des râteaux, etc. pour continuer dans l’agriculture hors-sol. La joie qui m’anime est très grande parce que je me sens désormais prêt à travailler pour sortir ma famille de la faim », s’est réjoui Ablassé Ouédraogo.

« Nous entretiendrons bien le matériel reçu parce que d’autres en veulent sûrement, mais n’ont pas la chance d’en avoir », Ablassé Ouédraogo

« C’est vrai que le don a été fait aux hommes, mais c’est comme si c’était à nous qu’il avait été fait. S’il y a à manger dans une famille, cela nous réjouit plus, nous, femmes, car lorsque les enfants pleurent de faim, cela nous affecte d’abord, avant d’affecter les hommes. Avec ce don que nous recevons, nous ne pouvons qu’être heureux parce que nous pourrons travailler pour sortir nos familles de la faim. Si avant, nos enfants pouvaient quitter la maison sans manger, aujourd’hui nous n’avons plus d’excuse pour qu’ils ne soient pas rassasiés afin de contribuer, eux aussi, au développement du pays », a reconnu Ramata Ouédraogo.

« Que Dieu bénisse l’ABNG pour qu’elle continue sur cette lancée », Ramata Ouédraogo

Erwan Compaoré
Lefaso.net

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