Actualités :: Santé : Le caquet des autorités

Lentement mais sûrement, la réalité reprend ses droits au quotidien. Après l’euphorie consécutive à la campagne pour l’élection présidentielle du 13 novembre 2005 et la litanie de vux de janvier 2006, le Faso retrouve son visage habituel. Le progrès continu chanté et promis à coups de discours reste encore abstrait.

Par contre, les maladies n’ont de cesse de cerner chaque jour encore plus les citoyens. Tant que c’était le traditionnel paludisme, il n’y avait pas beaucoup de crainte, même si cette maladie est l’une des principales causes de mortalité dans notre pays.

Mais voilà que ces derniers temps la redoutable grippe aviaire se fait de plus en plus menaçante. Il est en effet une certitude que le virus est seulement à quelques kilomètres de nos frontières. Le Nigeria a annoncé les premiers cas de grippe aviaire à Kano et à Kaduna, et la porosité des frontières en Afrique fait craindre le pire.

Si la toute-puissante Europe et la très dynamique Asie sont toujours désarmées face au virus, que pourra faire la pauvre Afrique ? Les autorités sanitaires du Burkina ont du pain sur la planche. Le pouvoir en place est face à ses responsabilités. Il lui faut traduire en actes concrets tous les engagements qu’il a pris relativement à la protection des populations.

Certes, le ministère des Ressources animales est sur le pied de guerre, mais la réaction est encore timide, et elle est sans commune mesure avec la rapidité de la grippe aviaire. Le Faso n’est assurément pas sorti de l’auberge si on considère la consommation démesurée des gallinacés par les Burkinabè en général et ceux de la capitale en particulier. C’est dire comment les risques sont énormes pour les populations. Les autorités seront-elles en mesure de jouer pleinement le rôle qu’on est en droit d’attendre d’elles ? That’is the question !

Pour l’instant, elles font plutôt des prouesses dans les coupés-décalés et autres takborsé. Sans leur reprocher d’être des dirigeants faroteurs, on peut leur demander au moins de revenir de temps à autre sur terre pour prendre à bras le corps les problèmes de survie qui se posent aux populations. Or, les môgô puissants du Faso sont passés maîtres dans l’art de la diversion et des grands discours.

Que n’a-t-on pas par exemple entendu sur la lutte contre la pauvreté ? Le concept est chanté à longueur de journée sans aucun impact réel sur la vie des Burkinabè. Si le semblant de mobilisation autour de la grippe aviaire devait lui aussi resté à l’étape de propagande, il y a de quoi alimenter les inquiétudes.

2006 sera une année rude car, en plus de cette grippe aviaire, il y a le cycle annuel de l’épidémie de la méningite. Là encore, des raisons d’inquiétude existent. Du reste quelques cas ont déjà été recensés avec à la clef des décès. Le pays des Hommes intègres vit cette épidémie comme une fatalité.

Le gouvernement a même avoué son impuissance à se mettre à l’abri du mal. Il semble en effet que le Faso est dans la ceinture méningocoque et, quoi qu’on fasse, des familles seront toujours endeuillées. Cette attitude gouvernementale est interprétée par certains observateurs comme une fuite en avant car la situation géographique du Burkina ne justifie pas tout.

Bien au contraire, cela devrait inciter les pouvoirs publics à prendre des dispositions préventives pour limiter les dégâts. Or, depuis tout ce temps que la méningite dicte sa loi, le ministère de la Santé joue toujours le rôle de sapeurs-pompiers. Personne ne sera surpris si cette année encore les services de santé font leur macabre décompte.

Pour ne rien arranger, d’autres maux comme la fièvre jaune, le noma et autres appolo seront de nouveau au rendez-vous. La santé pour tous reste et restera encore pour longtemps un slogan creux. Qu’en sera-t-il du progrès continu pour une société d’espérance ? Difficile à dire pour l’instant, car le seul progrès est celui du takborsé des dignitaires. Ce qui est plutôt inquiétant.

Adam Igor

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