Le Burkina Faso a commémoré, lundi 6 février 2006 à Ouagadougou, la Journée internationale de la tolérance zéro à la mutilation génitale féminine (MGF) d’ici l’an 2010.
La cérémonie de commémoration de cette journée a été présidée par le ministre de l’Action sociale et de la Solidarité nationale Mme Pascaline Tamini représentant l’épouse du chef de l’Etat, Chantal Compaoré.
Pour la 3e fois, le Burkina Faso a célébré la Journée internationale de la tolérance zéro à la MGF. C’était le lundi 6 février 2006 à Ouagadougou.
Le thème de la journée : « Fermer toutes les brèches pour joindre les mains et être unis pour accomplir la tolérance zéro à la MGF », a donné l’occasion aux autorités politiques et administratives, coutumières et religieuses et acteurs de terrain, d’unir leurs forces pour l’avènement de la tolérance zéro à la mutilation génitale féminine d’ici 2010.
Mme Chantal Compaoré a adressé un message aux comités nationaux du Comité inter-africain sur les pratiques traditionnelles néfastes ayant effet sur la santé des femmes et des enfants (CI-AF) dont elle est l’ambassadrice de bonne volonté.
Dans son message lu par Mme Aïna Ouédraogo, secrétaire permanente du Comité national de lutte contre la pratique de l’excision (CNLPE), Mme Compaoré « demande à chaque comité national d’avoir une pensée pieuse à l’endroit du Dr Irène Thomas notre sœur et grande combattante des pratiques traditionnelles qui s’est illustrée depuis les premières heures de la lutte et qui nous a quitté courant janvier 2006 ».
Pour Mme Compaoré, le thème de la journée interpelle tout le monde à une alliance en vue de progresser de façon coordonnée. Il s’adresse également à tous les partenaires au développement et les institutions qui portent un intérêt au bien-être des femmes et des enfants en Afrique. « A cet égard, je réaffirme la nécessité de mettre ensemble nos énergies, ressources et aptitudes en vue de les investir de façon efficace dans l’intérêt général des victimes des pratiques traditionnelles néfastes », a indiqué Mme Chantal Compaoré.
En effet, l’ambassadrice de bonne volonté du CI-AF, dans son allocution prononcée par le ministre de l’Action sociale, souligne que la lutte contre les mutilations génitales féminines aborde à l’heure actuelle un tournant important dans son histoire. De 1990 à 2006, soit en 16 ans de lutte contre les MGF, beaucoup de résultats positifs ont été enregistrés grâce aux actions et interventions du gouvernement burkinabè et de ses partenaires techniques et financiers.
Malgré les acquis, force est de reconnaître que des problèmes demeurent toujours. En effet, les conservateurs de cette tradition ont développé des stratégies pour perpétuer cette pratique honteuse et humiliante qui est l’excision. Par ailleurs, on observe une augmentation de la pratique de l’excision clandestine. En outre, les filles sont excisées à un âge de plus en plus précoce. Comment faire pour atteindre la tolérance zéro à la MGF d’ici l’année 2010 ?
« Pour y parvenir, toutes les couches socioculturelles et socioprofessionnelles doivent s’impliquer. Chacun doit jouer sa partition afin de contribuer à la sauvegarde de l’intégrité physique des petites filles et des femmes. Il est grand temps que tout le monde s’engage et que les ressources soient mobilisées pour permettre d’atteindre cet objectif », répond l’ambassadrice de bonne volonté du CI-AF.
Le ministre de l’Action sociale a tenu à rencontrer les femmes de la brigade verte à la Maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou pour un entretien sur la nécessité de leur plus grande implication dans la lutte contre la MGF.
Charles OUEDRAOGO (charles_ouedraogo@yahoo.fr)
Sidwaya
