Actualités :: Justice et les droits humains : face aux violences faites aux femmes, le (...)

La violence faite aux femmes vise principalement le contrôle et la contrainte des femmes. C’est un grave problème juridique qui inclut les mutilations sexuelles féminines, les mariages forcés, les meurtres liés à la dot, les meurtres d’honneur, l’infanticide des filles et la traite des femmes : la violence contre les femmes revêt de nombreuses formes.

La violence peut être physique (coups de poings, coups de pieds, étranglement, coups de couteau, mutilation, meurtre, etc.), sexuelle (viol, attouchement ou actes de nature sexuelle non désirés, prostitution...), financière (priver une femme de son salaire ou d’autres revenus, limiter ou interdire son accès aux revenus familiaux, etc.). Au Burkina Faso, il existe dans les écoles, un problème important de harcèlement et d’abus sexuels perpétrés par des enseignants sur des jeunes filles de leurs classes aux derniers niveaux du primaire et au secondaire.

Des jeunes filles de 12 ans et plus sont touchées par cette forme de violence. De façon générale, ce problème est occulté et il est difficile pour les jeunes filles d’obtenir de l’aide, du secours. Les violences sexuelles en milieu scolaire constituent un obstacle supplémentaire à l’accès à l’éducation pour les femmes du Burkina. Au cours d’une recherche-action sur cette problématique de la violence sexuelle dans les écoles, le Réseau de communication, d’information et de formation des femmes dans les ONG au Burkina a dégagé des stratégies d’action visant à sensibiliser le grand public et les établissements secondaires à la problématique et à mettre en place des infrastructures pour dénoncer et punir les coupables.

Dans la société burkinabè, les traditions ont encore une place prépondérante. La femme idéale (de cette société) est soumise et a plusieurs enfants. Toute sa vie, elle est sous la tutelle des mâles, de sa famille d’origine, puis de sa famille par alliance. Elle est considérée comme un bien appartenant à l’homme.

Selon les traditions, trouver un conjoint à son enfant est un devoir social pour chaque parent. De même, les difficultés économiques actuelles et la faiblesse du pouvoir d’achat des populations amènent des parents à marier leur fille de force.

De la volonté politique pour résoudre le problème

Le phénomène des mariages forcés est fortement ancré dans les mentalités, surtout dans le milieu rural. Pour trouver une solution au problème, il faut agir à plusieurs niveaux à la fois, puisque le mariage forcé prend racine dans la culture, l’économie et la politique.

Bon nombre de syndicats ont reconnu l’existence du harcèlement sexuel et racial et d’autres formes. Ils se sont rendus compte que les résolutions, les politiques et les dispositions contractuelles ne suffisent pas en elles-mêmes à régler le problème.

L’adoption de politiques sur le plan harcèlement par l’employeur, par le biais de la négociation avec l’agent négociateur, est néanmoins un progrès. Mais sans une procédure accessible et sûre de réparation, ces politiques peuvent demeurer de simples énoncés vides de sens. Ces vingt dernières années, les gouvernements de moults pays ont commandé ou financé des centaines d’études au sujet de la violence faite aux femmes.

Un exemple particulièrement visible est la commission itinérante-canadienne financé à coup de 10 millions de dollars (plus de 5 milliards de F CFA). Le Comité canadien sur la violence faite aux femmes a publié en 1993, un plan d’action national comprenant plus de 100 recommandations.

Le mouvement des femmes s’est aussi activé à documenter l’étendue du problème et à formuler des solutions efficaces, puisqu’il est quotidiennement sur la ligne de front à éponger le sang versé.

Mais le gouvernement n’a absolument rien fait au sujet de la majorité des recommandations inscrites dans ces centaines de rapports, notamment dans les domaines de l’égalité économique et du logement qui sont des nécessités fondamentales pour les femmes cherchant à fuir un partenaire violent. A l’échelle mondiale, au moins une femme sur quatre est agressée physiquement ou sexuellement pendant la grossesse, habituellement par son conjoint. Les jeunes femmes et les enfants de sexe féminin sont hautement susceptibles d’être agressées sexuellement. Cela suscite des conséquences immédiates et à long terme, chez ces femmes.

Conséquences des violences faites aux femmes

A l’échelle internationale, on évalue de 40% à plus de 70% la proportion des meurtres de femmes qui sont commis par leurs partenaires intimes, habituellement dans le contexte d’une relation marquée par la violence. Seule une faible proportion des hommes victimes de meurtre sont tués par une partenaire victimes et, lorsque cela arrive, ces femmes agissent habituellement pour se défendre ou en réaction à un agresseur. La violence est une source importante de coupures et d’echymoses jusqu’à l’incapacité permanente et la mort. A ces conséquences s’ajoutent les grossesses non désirées et les avortements, les maladies transmises sexuellement (VIH/Sida) et les traumatismes affectifs.

A long terme, les femmes qui ont vécu des agressions physiques ou sexuelles dans l’enfance ou à l’âge adulte risquent plus de connaître des problèmes de santé tels des blessures, des douleurs chroniques, des troubles gastro-intestinaux, de l’anxiété et de la dépression clinique. La violence sape également la santé en attisant des comportements autodestructeurs comme le tabagisme et la toxicomanie. Pire, les femmes qui ont été agressées sexuellement ou physiquement sont sensiblement plus susceptibles que les autres femmes d’attenter à leur vie.

El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)
(collaboration REJIJ-Sidwaya : ministère de la Promotion des Droits humains)

Sidwaya

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