Actualités :: Couverture médiatique des procès au Burkina : Il faut sauver « les oreilles » (...)

Le passage à la barre de Aboubacar Sidiki “Toumba” Diakité, l’une des 11 personnes jugées pour le massacre au stade de Conakry, est l’une des auditions les plus suivies par les Guinéens qui ne demandent que vérité et justice sur les événements du 28 septembre 2009. La grande innovation de ce procès, c’est sa retransmission en direct sur des chaines de télévision guinéennes.

Au Burkina Faso, malgré les multiples demandes des avocats des parties civiles et de plusieurs leaders d’opinion, les procès du putsch de septembre 2015 et du procès de l’assassinat de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons n’ont pas été retransmis en direct par la télévision nationale. Qu’à cela ne tienne, les journalistes ont assuré, sans grande difficulté, la couverture de ces deux procès. Toutefois, pour réussir les comptes rendus de ces emblématiques procès, les journalistes ont été bien aidés par la qualité de la sonorisation mise en place à la salle des banquets de Ouaga 2000.

Eh, oui ! Il faut le reconnaitre, la justice militaire qui est une juridiction d’exception du système judiciaire ordinaire ne lésine pas sur les moyens pour l’organisation des procès dans de bonnes conditions acoustiques. À la salle des Banquets de Ouaga 2000, les journalistes, le public et les différentes parties au procès n’ont pas eu besoin de tendre l’oreille pour capter ce qui se racontait. Le son était audible et cela facilitait la prise de notes, les appareils d’enregistrement étant interdits. Quoique le débit de la voix de certains avocats et accusés perturbait les journalistes peu concentrés ou épuisés par la durée des débats.

Même si c’est toujours le sourire aux lèvres que les journalistes prennent d’assaut la salle des banquets pour la couverture des procès, ce n’est pas toujours le cas quand les débats se tiennent dans les salles des tribunaux de grande instance de Ouaga 1 et Ouaga 2. Toutes les audiences qui s’y tiennent sont de véritables supplices pour les oreilles et le cerveau. Les appareils de sonorisation sont de très mauvaise qualité si bien que les interventions des avocats s’apparentent à des conciliabules entre copains.

Il n’y a rien de plus dangereux qu’un mauvais compte rendu d’une audience dans de telles conditions. Pour un mot entendu de travers, un accusé ou un avocat est vite lynché sur les réseaux sociaux. N’eut été la voix puissante des membres du parquet, les journalistes n’auraient certainement rien eu à se mettre sous la dent lors de procès comme « la fraude sur le carburant », « l’affaire du recrutement frauduleux à la CNSS ».

La piètre qualité sonore est-elle l’une des causes de la faible production journalistique sur les audiences du palais de justice ? Difficile d’y répondre, mais une chose est sûre, les acteurs de la justice devraient, au titre des revendications pour de meilleures conditions de travail, inclure la question de la sonorisation des salles d’audience.

Depuis quelques semaines, le palais de justice est en pleine rénovation. Vu de l’extérieur, tout est bien beau. Espérons qu’il en sera de même à l’intérieur, avec des microphones et enceintes de qualité, fonctionnels et dont la maintenance sera régulièrement faite. L’indépendance de la justice réclamée à cor et à cri en dehors des palais doit d’abord être audible de l’intérieur. Bien évidemment, ce serait un crime de lèse-majesté que de laisser les juges s’égosiller à tâcher de se faire entendre.

HFB
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