Actualités :: Le fact-checking : Une solution pour contrer les fake news

Les fake news (fausses informations) polluent de plus en plus l’environnement de l’information traitée et publiée par la presse, occasionnant des conséquences souvent déplorables. Face à cela, le Pôle d’excellence africain / Africamultiple a organisé un panel, avec l’appui de chercheurs et de journalistes, pour échanger sur ce phénomène qui met mal à l’aise l’ensemble des consommateurs de l’information. C’était le jeudi 16 décembre 2021 à l’université Joseph-Ki-Zerbo de Ouagadougou.

Si certaines fake news sont propagées avec pour objectif de tromper le lecteur ou d’influencer son opinion sur un sujet particulier, d’autres sont fabriquées de toutes pièces avec un titre accrocheur pour densifier le trafic et augmenter le nombre de visiteurs sur un site. Ces dernières années, le phénomène des fake news s’étend sur le Web aux dépens des internautes.

Pour y faire face, les panelistes du jour ont présenté le fact-checking, qui est la vérification minutieuse des informations collectées avant toute diffusion, comme l’une des armes appropriées pour lutter contre les fake news.

Gaston Sawadogo, journaliste d’investigation, rédacteur en chef du bimensuel L’Evénement.

« On voit des médias qui ont bâti leur éditorial autour du fact-checking, mais cela n’est pas un fait nouveau. Tu ne peux pas faire du journalisme sans faire appel à ce procédé. Je pense que c’est pour cela qu’on a l’impression que ce sont les journalistes uniquement qui s’y intéressent. Dans tous les cas, si le journaliste ne s’intéresse pas à la vérification des faits, il n’est pas journaliste », a estimé Gaston Sawadogo, journaliste d’investigation, rédacteur en chef du bimensuel L’Evénement.
Si Internet pullule de ressources, il est aussi un parfait vecteur de fake news. Les moteurs de recherches comme Google, Facebook pour les réseaux sociaux, ou encore Twitter ont indirectement participé à la propagation de ces informations trompeuses.

Sensibiliser les élèves pour contrer les fake news

« Bien avant l’avènement des réseaux sociaux, il existait un filtre que représentaient les professionnels de l’information entre les données et les consommateurs qui, selon des règles bien apprises, prenaient le soin de vérifier, recouper et traiter l’information avant sa diffusion. Mais aujourd’hui, l’on est face à des citoyens qui sont devenus plus populaires que certains médias grâce à Facebook, alors qu’ils n’ont aucune compétence en matière de traitement de l’information », a souligné Dr Cyriaque Paré, chercheur en communication et journalisme numérique à l’INSS/CNRST.

Dr Cyriaque Paré, chercheur en communication et journalisme numérique à l’INSS/CNRST.

Les conséquences des fake news peuvent être très graves, selon Dr Paré, qui a rappelé notamment la suspension de l’Internet mobile au Burkina Faso en novembre dernier du fait de ce phénomène. Il trouve cela regrettable car ayant engendré des désagréments chez l’ensemble des utilisateurs. Pour lui, l’une des solutions pour réduire les effets néfastes des fake news, c’est l’éducation aux medias et la sensibilisation et la formation des enfants, pour leur fournir les éléments nécessaires d’appréciation de l’information, tout comme l’on enseigne les autres matières dans les écoles.

Repérer une fausse information relève d’un travail journalistique. Plusieurs questions doivent ainsi être posées afin d’établir la véracité d’une information.

Boureima Salouka, journaliste, conseiller éditorial et stratégique.

Cependant, l’un des panélistes a indiqué qu’il ne faut pas faire du fact-checking, de l’idolâtrie. « J’ai toujours dit, il ne faut pas faire du fétichisme autour du fact-checking. Il appartient à toute organisation de fact-checking sérieuse, d’avoir des process transparents dans ses sources de financement, dans le choix de ses articles. C’est la seule garantie qui reste pour les fact-checkeurs », a laissé entendre le journaliste Boureima Salouka, conseiller éditorial et stratégique. Puis de poursuivre : « Ne tombons pas dans un autre piège, celui de faire croire que tout le monde est manipulable, faux, et qu’il n’y a pas de vérité ».

Selon les experts du domaine, le fact-checking nécessite tout d’abord la vérification de la source de l’information en s’interrogeant sur sa fiabilité, sa vocation à être neutre, tout en vérifiant également que la propagation de cette information ne vise pas à satisfaire un intérêt particulier. Enfin, il est important de souligner que certaines études en apparence très sérieuses ont montré que les fake news sont parfois commanditées par des tiers, souvent dans le but d’améliorer leur image.

Hamed NANEMA
Lefaso.net

Massaka SAS se lance à la conquête du monde
Fermeture du groupe Savane Médias par les impôts : Les (...)
Burkina/médias : BBC et VOA suspendus pour deux (...)
Burkina/Digitalisation : Le gouvernement remet du (...)
Burkina/ Journalisme sportif : « Nous nous débrouillons (...)
Burkina/Amelioration de la qualité de service des (...)
Burkina : Fasocheck et le National Democratic Institut (...)
Infrastructures routières : Des journalistes s’engagent à (...)
Amélioration de l’environnement des affaires au Burkina (...)
Burkina/Médias : « Mon parcours arabe ne m’a pas empêché (...)
Burkina/Médias : « L’Express du Faso est aujourd’hui (...)
RTB Sud-Ouest : Kibsi Nana installé dans ses fonctions (...)
Burkina : 4,69 millions d’utilisateurs Internet et près (...)
Burkina/Technologie : Un séminaire sur les avantages de (...)
Burkina / Média : Le chroniqueur Charles Kiendrébéogo (...)
Dématérialisation des procédures et services de (...)
Burkina / Médias : « De moins en moins de personnes ont (...)
Burkina/Médias : Hugues Richard Sama, la plume d’or de (...)
Burkina Faso : Sortie de treize "soldats de l’information"
Burkina Faso : Le ministère de la Transition digitale (...)
Burkina/ Médias : « J’ai dit au capitaine Ibrahim Traoré (...)

Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 4998


LeFaso.net
LeFaso.net © 2003-2023 LeFaso.net ne saurait être tenu responsable des contenus "articles" provenant des sites externes partenaires.
Droits de reproduction et de diffusion réservés