Actualités :: Aide aux personnes déplacées internes (PDI) : Linda S. Hien et ses amis (...)

Pour faire parler son cœur à l’occasion de son anniversaire, cette traductrice-interprète de formation et assistante exécutive bilingue, Linda Stéphanie Hien, s’est associée à des personnes aux cœurs d’or comme elle afin de faire un don aux femmes déplacées internes de Panzani. Il s’est agi d’un don de 150 serviettes hygiéniques réutilisables mobilisées par Through Linda’s Eyes en collaboration avec MyredLwili et le Programme vacances utiles (PVU) au profit de ces femmes déplacées internes de Panzani. Découvrez cette jeune dame au cœur d’or à travers cette interview-portrait.

Dites-nous, qui est Lynda Stéphanie Hien de "Through Linda’s Eyes" ?

Linda S. Hien : Je suis Linda Stéphanie Prisca Hien, traductrice/interprète, assistance exécutif bilingue et ambassadrice au Burkina Faso mais également coach en anglais. Je suis également une passionnée de livres et d’écriture. J’écris des histoires sur le plan social en vue de créer un changement de mentalités sur des questions telles que la violence faite aux femmes ou enfants, la condition des personnes atteintes d’albinisme et les victimes silencieuses autour de nous, etc. J’écris sur les livres que je lis et je m’inspire des faits de ma vie pour motiver mes lecteurs en termes de développement personnel. C’est bien d’écrire, mais il faut également agir d’où les petites initiatives caritatives, parmi lesquelles le don de Panzani.

Présentez-nous l’association dont vous avez la charge et qui a fait partie de la campagne de don de serviettes hygiéniques lavables et réutilisables aux femmes déplacées internes de Panzani ?

Ce n’est pas une association en tant que telle, parce que, je tiens un blog du nom de « Through Lynda’s Eyes » (à travers le regard de Lynda). C’est à travers ce blog que je suis associée avec une entreprise sociale du nom de « My red LWILI » et une association de jeunes bénévoles (programme vacances utiles) pour mobiliser les fonds en vue de faire ce don de serviettes hygiéniques lavables et réutilisables. Ce sont donc ces trois entités qui ont organisé la collecte de fonds du 1er au 30 septembre dans le but de confectionner des serviettes hygiéniques réutilisables pour les femmes des sites des déplacés internes de Panzani.

Combien de femmes ont été bénéficiaires ?

Au départ, nous avions prévu 300 jeunes filles et femmes. Mais à la fin, on en a eu 150. C’était déjà beaucoup parce que, sur le site, les femmes et les jeunes filles qui ont toujours leur période menstruelle en ont bénéficié. L’argent que nous avons reçu pendant la collecte de fonds, nous l’avons utilisé pour fabriquer les serviettes hygiéniques et nous avons aussi confectionné des kits composés de savons, slips et autres. L’Union africaine nous a également fait un don et tout cela a été associé aux kits qui ont été offerts aux femmes et elles ont été très contentes de les recevoir.

Qu’est-ce qui a motivé cette action envers les femmes déplacées internes ?

Cela a commencé par une idée folle en août dernier lors de mon anniversaire. Je voulais quelque chose représentant le nombre d’années que j’avais eu pour dire merci à Dieu. Donc, je voulais acheter 25 choses pour 25 personnes. Une de mes grandes sœurs, mon mentor, a posté sur sa page ce que son entreprise produisait : des serviettes hygiéniques lavables et réutilisables. Je me suis dit que c’était une bonne idée. Je lui ai alors expliqué mon projet. C’est elle qui m’a dit qu’au lieu de faire pour 25 personnes, pourquoi ne pas fait pour un grand nombre, parce qu’elle aussi nourrissait le projet et nos projets se dirigeaient vers Panzani. Et on a contacté Gilles Kiema qui a lancé lui-aussi le « programme vacances utiles » et du coup, on s’est mis ensemble, les trois entités, et on a donc lancé la collecte.

C’est en réalité un élan de solidarité envers ces femmes, parce que, moi en tant que femme, j’ai traversé ces périodes où je n’avais pas 500 francs pour m’acheter ces serviettes. Du coup, j’imagine ces femmes qui ne sont pas chez elles et qui vivent déjà dans une situation difficile et qui peinent à manger, comment est-ce qu’elles s’offrent ces serviettes ? Je sais que des personnes leur offrent à manger et c’est tellement louable mais nous, on a plus pensé aux serviettes hygiéniques, parce que la santé menstruelle, on n’en parle pas mais c’est un phénomène très important. Donc, si on ne les aide pas sur ce plan, après elles vont développer des maladies et il faudra encore les prendre en charge.

Y a-t-il d’autres projets en faveur de ces femmes ?

Oui, nous n’avons pas beaucoup de moyens, mais lorsqu’on arrive et qu’on voit ce que ces personnes vivent dans ces sites, on se dit qu’on peut partager le peu qu’on a. Du coup, les prochaines activités seront de les soutenir davantage. Je ne sais pas d’abord comment mais peut-être refaire un don de serviettes hygiéniques lavables et réutilisables à leur profit. Nous devons parler de la santé menstruelle et nous devons prendre soin de la santé de nos sœurs, mamans, petites sœurs et cela passe aussi par le don des serviettes hygiéniques lavables et réutilisables. C’est pourquoi j’invite toutes les femmes et jeunes filles à penser à cela, parce que, les serviettes hygiéniques permettent de résoudre ce problème.

Un acte de solidarité parti d’une idée d’anniversaire, est-ce qu’on peut s’attendre encore à d’autres activités dans le futur ?

Quand je suis rentrée au Burkina après mes études, je me suis dit qu’on se plaint que les enfants n’ont pas un bon niveau en français. Pourtant, ils n’ont pas accès aux livres. Aujourd’hui, moi je dois mon niveau en français et en anglais aux livres. Si les livres n’existaient pas, je ne sais pas ce que j’aurai fait. Mon projet futur est la mise en place d’un centre, parce que nous avons déjà le récépissé de notre association et j’ai commencé à réceptionner des livres offerts par des amis qui vivent en France et au Canada. Petit à petit, nous allons mettre cela à la disposition des enfants durant les weekends et les vacances.

A vous entendre parler, on se dit que vous avez beaucoup à donner, d’où vous vient ce cœur généreux ?

(Sourire). Oui, j’ai beaucoup à donner parce que j’ai beaucoup reçu. Je vous ai dit que moi-même j’ai vécu des périodes où je ne pouvais pas m’offrir ces serviettes hygiéniques. Donc, j’ai beaucoup reçu parce que déjà quand j’ai eu le BAC, j’ai été boursière de l’Etat et j’ai étudié en Algérie pendant cinq ans. Ensuite, j’ai été encore boursière et j’ai étudié au Cameroun pendant deux ans. Donc, vous voyez, quand on reçoit beaucoup, il faut savoir donner en retour. Je ne peux pas dire que j’ai beaucoup de moyens. Mais le peu que j’ai je veux toujours le donner, parce qu’on doit être les gardiennes et gardiens de nos frères et sœurs.

Quel message vous avez à l’endroit des burkinabè ?

Mon message, il est simple, parce qu’on n’a pas besoin d’avoir beaucoup d’argent pour donner. Même si vous n’avez pas connu la pauvreté, pensez au fait qu’il y a des gens qui n’ont pas un repas par jour. Et si vous l’avez connu, n’oubliez pas d’où vous venez.

Votre mot de fin

C’est de dire déjà merci à toutes ces personnes qui ont donné, parce que je ne m’y attendais pas. Et merci surtout à « MyredLwili », à Mariama Maïga et Stéphanie Kabré qui ont fait un merveilleux travail. Merci également à Gilles Kiema qui s’est vraiment donné corps et âme et à tous mes amis du Cameroun qui ont également contribué pour la collecte de ce don.

Proposé recueilli par Yvette Zongo
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