Koudougou a son nouveau maire, en la personne de Mme Yaméogo née
Kaboré K. Jeannette. Elle a été élue le mardi 20 septembre 2005 par le
conseil municipal. Mme Yaméogo était précédemment 2e adjoint au maire
dans le conseil municipal. Celui qui l’a remplacée au poste de 2e adjoint est
Eloi Yaméogo. Ils sont tous de l’Union nationale pour la démocratie et le
développement (UNDD).
Les deux ont été élus par 18 voix sur les 29
conseillers que compte aujourd’hui le conseil municipal de Koudougou. Les
autres se sont abstenus. Parmi les conseillers, 18 sont de l’UNDD et 11 du
CDP. Il faut dire qu’il y a eu beaucoup de supputations à l’annonce de ces
élections. Dans un premier temps, on a ouï dire que des conseillers UNDD
allaient être "achetés" pour faire élire un maire CDP. Par la suite, il a été dit
que l’ensemble des conseillers, par consensus, allait se pencher pour le
choix de Désiré Yaméogo, le premier adjoint au maire, qui assurait l’intérim.
Mais rien n’était précis. Certains conseillers UNDD, très méfiants, ont refusé
de se prononcer. C’est dans la matinée du mardi 20 que tout a été décidé.
Mme Yaméogo elle-même ne s’attendait pas à son élection à la tête de la
mairie. Aucun pronostic ne la donnait favorite. Son choix par le parti a été une
surprise, selon elle. Nous lui avons tendu notre micro, tout juste après les
votes , pour recueillir ses impressions à chaud.
"Le Pays" : Vous venez d’être élue nouveau maire de la ville de Koudougou.
Est-ce qu’on peut avoir vos impressions au sortir de ces élections ?
Mme Yaméogo : C’est une grande joie pour moi actuellement, parce que
dans le conseil municipal, j’étais la seule femme. C’est donc un honneur fait
aux femmes. Je pense que c’est à toutes les femmes de Koudougou qu’on a
donné ce pouvoir. Je leur demande de s’unir pour qu’ensemble , main dans
la main, on puisse travailler pour le développement de la commune de
Koudougou.
N’avez-vous pas peur de cette charge ?
Si c’est parce que je suis femme, je n’ai pas peur. Ce n’est pas parce que je
veux me comparer aux hommes, mais je pense que c’est dans la solidarité
qu’on avance. Je suis une femme, certes, mais si j’ai des difficultés, il y a des
gens avec moi, nous sommes 30 conseillers. Je peux les approcher pour me
faire aider. Je pense que si je me confie à mes collaborateurs, j’aurai moins
de problème.
L’ex-maire, M. Yaméogo, a été révoqué pour des problèmes de parcelles.
N’avez-vous pas des appréhensions au moment d’hériter de cette situation ?
Le problème des parcelles n’a pas commencé aujourd’hui. De l’ancien maire
(ndlr : le maire Zoma) à Marcellin Yaméogo, il y avait toujours des
problèmes. Aujourd’hui, c’est moi qui suis là. Comme c’est un travail que je
n’ai jamais fait, je serai obligée de prendre des précautions, de me confier à
des gens expérimentés pour éviter d’éventuels problèmes.
Quelles sont vos priorités pour les quelques mois de votre mandat ?
Vraiment, je ne peux pas dire aujourd’hui quelles sont mes priorités. Je viens
d’être élue. Il faut que je prenne le temps de voir ce que mon prédécesseur
n’a pas pu achever dans son programme, avant de voir ce qui peut être une
priorité pour moi. Je place mon mandat sous le signe de la continuation des
activités de mon prédécesseur.
Quel est votre message pour les citoyens de la ville de Koudougou ?
On entend souvent dire : "Qu’est-ce qu’une femme ?" A cette question je peux
me permettre de répondre que la femme est quelque chose. S’il n’y a pas de
femme, il n’y a pas d’homme. Je vais donc leur demander de m’aider dans ma
tâche , parce que c’est dans l’intérêt du développement de la ville. Je ne serai
pas à la mairie pour l’UNDD, mais pour tous les partis qui sont à Koudougou,
et pour le développement de la commune. Je demande surtout aux femmes
de se mettre ensemble et de travailler pour le progrès de la ville.
Noraggo Paul HIRY
Le Pays
