Qui a dit que l’élection présidentielle était sans enjeu dans le Yatenga ?
En tout cas, le samedi 17 septembre dernier, l’ambiance politique à
Ouahigouya présage autre chose.
Comme par hasard, le CDP et l’UNIR/MS
ont tenu simultanément une AG, respectivement provinciale pour le premier
et régionale pour le second. Deux rencontres politiques dans une même ville,
au même moment, organisées par deux partis, tous engagés dans la bataille
présidentielle du 13 novembre 2005 au Burkina. Me Sankara était avec ses
lieutenants, dont Joseph Ouédraogo, Massa Sirima et autre Boureima
Ouédraogo.
Du côté du CDP, le parti au pouvoir, et dont le candidat est le
président sortant, Blaise Compaoré, on enregistrait la présence de deux
ministres : Boureima Badini et Lassané Savadogo, en plus du directeur
régional de la campagne, Yacouba Barry. Sans oublier que Salif Diallo,
directeur national de campagne du CDP, était à Ouahigouya le même jour,
même s’il ne s’est pas rendu à l’AG.
Chaude ambiance de chaque côté
Au siège provincial du CDP et à la direction régionale de l’Economie et du
Développement où se trouvait l’UNIR/MS, c’était salle comble. D’un côté
comme de l’autre, la détermination était affichée, dans la certitude pour
chacun de triompher au soir du 13 novembre. Toutes choses qui nous font
croire que ce sera chaud entre ces deux partis, comme on le dit souvent,
pendant la campagne dans la région du Nord.
Il faut le reconnaître, autant les
magnats du parti au pouvoir sont en grande partie originaires de la région,
autant le candidat de l’UNIR/MS n’entend pas se faire rudoyer dans sa région
natale. Et que dire de ces deux autres candidats, Ernest Nongma Ouédraogo
et Ram Ouédraogo, qui sont, eux aussi, ressortissants de la région ? On
attend aussi de voir l’ADF/RDA, un autre grand parti basé dans la région.
Nombreux étaient ceux qui croyaient qu’il n’y avait plus d’enjeu dans le Nord,
parce que l’ADF/RDA avait jeté l’éponge pour se ranger du côté du candidat
du CDP. Mais la politique est une science sociale et non une science exacte.
Le choc moral que l’ADF/RDA, que tout le monde attendait dans l’arène, a
provoqué en démissionnant de la course à la présidence n’est pas à négliger.
Et cela offre la possibilité à certains nouveaux partis de l’opposition de mieux
s’implanter dans la région.
Avec déjà l’ambiance du samedi 17 septembre, nous osons dire que les
choses se présentent sérieusement, et tout porte à croire que le combat pour
la présidence, pour le positionnement des partis surtout, et partant, les
municipales de 2006, sera titanesque.
Par Lassina SANOU
Le Pays
