Dans « la confiance accordée aux personnalités politiques » du rapport d’analyse du sondage du CGD, le constat est loin d’être favorable pour Me Hermann YAMEOGO de l’UNDD. Les raisons ne manquent pas.
Parlant du « déficit de confiance très prononcée » de Hermann YAMEOGO, l’analyse du CGD fait ressortir : « La prise de position tranchée de la deuxième personnalité (NDLR : Hermann YAMEOGO) contre l’orientation de la politique étrangère du chef de l’Etat lors de la crise ivoirienne, ses incessants va et vient entre le camp de l’opposition et le camp de la mouvance présidentielle pourraient expliquer le déficit de confiance de la population envers Hermann YAMEOGO.
Quoi qu’il en soit, on notera que parmi les personnalités ayant un déficit de confiance, Gilbert OUEDRAOGO est la personnalité ayant le déficit le plus bas à la différence de Ram OUEDRAOGO et Hermann YAMEOGO qui ont les déficits de confiance les plus élevés ». Est-ce vraiment une surprise si Hermann YAMEOGO est dans cette situation inconfortable ?
On aura remarqué au passage la prudence du CGD lorsqu’il donne les raisons qui « pourraient » expliquer tel ou tel résultat du sondage.
Cette précaution montre d’ailleurs sa neutralité et sa volonté qui est l’un des principes cardinaux si chers à la technique du sondage.
A l’analyse, les suppositions du CGD pour expliquer le déficit de confiance aggravé des populations envers Hermann YAMEOGO ne sont pas fausses pour un observateur averti de la scène politique nationale et de la crise ivoirienne. Parlant de la scène politique nationale, tout le monde a suivi, certainement avec intérêt, le parcours de l’homme politique Hermann YAMEOGO.
Si on prend comme point de repère l’année 1990, l’opposant radical a fait sa mue quatre (04) fois : de la CFD (exigence d’une conférence nationale oblige) au Tekré en passant par la démocratie consensuelle à l’opposition encore radicale aujourd’hui, on peut dire avec le CGD que ce sont « ses incessants va et vient » qui ont joué en sa défaveur auprès de la population.
Comment un homme politique peut-il « changer » aussi facilement sans laisser derrière lui des déceptions ? On nous dira que les intérêts politiques du moment amènent un « bon » politicien à changer de camp. Mais enfin ! Ce n’est pas une lapalissade. Même si l’homme est ondoyant et divers, en politique tout changement de veste mérite une analyse à la fois subjective et objective.
Que gagne mon parti si je change, que va dire le peuple « souverain premier », quelles seront les retombées politiques à court, moyen et long terme... Ce sont entre autres les questions que doit se poser un homme politique avant tout changement, avant « tous incessants va-et-vient ». Un homme politique peut décider de changer sans même consulter ses militants, la base, le peuple, mais tôt ou tard, un jour viendra où il sera sanctionné à la hauteur de ce changement qui sera interprété, comme une « haute trahison ». C’est ce qui semble arriver au patron de l’UNDD actuellement.
On ne joue pas avec le patriotisme des Burkinabè
Quant à la crise ivoirienne, la position du président du Faso est connue de tous. Celle de Hermann YAMEOGO aussi. On sait par exemple que le président COMPAORE a toujours été pour le dialogue, le règlement pacifique de cette crise. On sait aussi qu’il est contre le fait que le régime GBAGBO « noie » ses soucis dans la xénophobie, les spoliations et les massacres de nos compatriotes en Côte d’Ivoire.
On sait enfin que Blaise COMPAORE est convaincu que tous les Burkinabè veulent le retour de la paix en Côte d’Ivoire. Parlant de Me Hermann YAMEOGO, tout le monde sait qu’il accuse son pays d’être responsable de la crise ivoirienne. Il l’a répété encore récemment dans les forêts ivoiriennes (San Pedro, Soubré, Meagui...) lors de la tournée de « Alternance 2005 ». Nous citons le journal le « Pays » qui a publié le 1er septembre dernier un article du quotidien ivoirien, FRATMAT.
Voici les propos de Me Hermann YAMEOGO : « Vous souffrez, (NDLR : parlant des compatriotes) mais est-ce que vous vous dites la vérité ? Vous interrogez-vous sur l’origine de vos malheurs ? Ce n’est pas Hermann YAMEOGO qui a envoyé les gens au Libéria et en Sierra-Léone. Aujourd’hui, quand un Burkinabè se rend dans ces pays, il est emprisonné. C’est pareil pour l’Angola... »
Ensuite tout le monde connaît le degré d’amitié qui lie Hermann YAMEOGO et le pouvoir ivoirien (FPI, Simone GBAGBO, Mamadou KOULIBALY, Blé GOUDE...).
Tout cela n’est un secret pour personne. Mais ce que Hermann YAMEOGO ne sait pas, c’est qu’on ne joue pas avec le patriotisme des Burkinabè. Et c’est la raison pour laquelle il est derrière, avant-dernier quand le sondage parle de notoriété et de confiance accordées aux hommes politiques burkinabè. Il est difficile, voire impossible de comprendre qu’un homme politique se range aux côtés d’un pouvoir qui est la cause des malheurs de ses compatriotes.
Avec ce sondage, on peut affirmer que Hermann YAMEOGO ne récolte que ce qu’il a semé.
Il en est de même du président COMPAORE ou 80, 7 % de la population lui font confiance pendant que YAMEOGO « patauge » dans une solde de confiance de - 40,0 %. C’est vraiment triste pour un candidat qui aspire à la magistrature suprême.
Par Ben Alex BEOGO
L’Opinion
