Le ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé a effectué le 30 août 2005, une sortie de terrain. Il s’est rendu successivement à Fada N’Gourma et à Pô. L’objectif de cette sortie était de faire le point des actions initiées dans les régions de l’Est et du Centre-Sud pour "faire la guerre aux bandits".
Elle visait également à féliciter et encourager les forces de l’ordre et de défense pour les résultats déjà obtenus dans la lutte contre l’insécurité.
Le plan d’actions de lutte contre l’insécurité généralisée au Burkina Faso commence à enregistrer des résultats positifs. Des agents de la Compagnie républicaine de sécurité (CRS) ont réagi avec promptitude et professionnalisme en tuant un bandit lors du braquage de la nuit du 6 au 7 août 2005 sur l’axe Ouagadougou-Fada-N’Gourma. Trois des complices de l’attaque à main armée du 24 juillet dernier sur l’axe Ouagadougou-Pô ont été mis aux arrêts. Mieux, deux des auteurs de ladite attaque auraient été arrêtés à Ouagadougou. Ces actions parmi tant d’autres, loin d’être suffisantes "méritent cependant d’être saluées et encouragées".
C’est ce qui a estimé le ministre de la Sécurité, Djibrill Bassolé, en allant à la rencontre des forces de l’ordre et de défense des régions de l’Est et du Centre-Sud dans la journée du mardi 30 août 2005. Le ministre était accompagné dans cette sortie de terrain par le commandant de la CRS, Simon Soubeiga, celui du Groupement mobile de Ouagadougou (GMO), le capitaine Nawié Kondé, ...
Le premier point de chute du ministre Bassolé et de sa délégation a été la ville de Fada N’Gourma avec l’accueil du gouverneur de la région de l’Est, Théodore Kilimité Hien. La délégation est conduite au gouvernorat où le ministre a tenu une réunion technique avec les différents responsables régionaux dans le combat contre le grand banditisme.
En effet, un poste de commandement opérationnel (PCO) dirigé par le commandant de la 32e Régiment d’Infanterie commando (RIC), le lieutenant-colonel Charles Paré, existe à l’Est en vue de coordonner la stratégie sécuritaire qui intègre à la fois les forces de l’ordre et l’armée.
A la suite des "chefs", Djibrill Bassolé a échangé directement à la mairie de la commune de Fada avec les agents de terrain. Quelques témoignages peut-être timides ont permis au ministre de recenser les difficultés auxquelles les hommes de terrain sont confrontés. Il s’agit entre autres, de l’insuffisance de moyens logistiques face aux armes de guerre des bandits, du caractère impraticable de certaines zones (forêts) et surtout de la difficulté de collaboration avec des pays frontaliers.
En réponse, Djibrill Bassolé a promis de faire suivre les moyens logistiques. Tout en se réjouissant de l’exemplarité de la collaboration policière avec certains pays voisins, il a reconnu avec les forces de sécurité, la prévalence de suspicion et de méfiance dans la coopération avec d’autres Etats. Des cas regrettables qu’il espère rectifier le plus tôt possible par le dialogue.
En attendant, le ministre de la Sécurité a invité toutes les forces à maintenir la pression pour mettre hors d’état de nuire les braqueurs et autres délinquants. Surtout que "la période d’un Burkina tranquille est révolue", a-t-il mis en garde.
Les objectifs du plan de lutte contre l’insécurité
C’est sur cette mise en garde que le ministre Djibrill Bassolé a repris son vol pour Pô, chef lieu de la province du Nahouri. Mme Pauline Winkoun Hien, gouverneur de la région du Centre-Sud est venue de Manga accueillir la délégation. Les travaux entre les premiers responsables en charge de la sécurité au Burkina Faso et ceux de la région du Centre-Sud se sont déroulés au haut-commissariat du Nahouri. Une séance de travail particulièrement longue au cours de laquelle, le ministre a salué également les opérations de ratissage qui ont suivi les attaques du 24 juillet 2005 sur la route de Pô.
Au delà des problèmes d’ordre logistique qui lui ont été posés, le ministre Bassolé a demandé aux forces de l’ordre et de défense de la région, une meilleure organisation et une constance dans l’action. Il a souligné que ces recommandations, s’inscrivent dans la logique de la mise en œuvre du plan national de lutte contre le banditisme.
Un plan dont les objectifs sont attendus à court et long terme. Dans immédiat, il s’agit de faire cesser les menaces et actes de banditisme. Et pour cela, indique le ministre, les structures provinciales et départementales de sécurité seraient dotées de moyens conséquents pour assurer la quiétude de leurs populations. Au lieu que les actions continuent d’être menées à partir de la capitale Ouagadougou.
A long terme par ailleurs, l’ambition des autorités en charge de la Sécurité est de mettre l’accent sur la prévention, en suscitant une étroite collaboration entre les populations et les forces de l’ordre. Ce défi, Djibrill Bassolé et son équipe comptent le relever avec la police de proximité lancée le 28 juillet dernier à Koupéla.
Alassane KARAMA (karamalass@yahoo.fr)
Sidwaya
