Actualités :: Révocation du maire de Koudougou : Les partisans protestent, l’homme de la (...)

Après la révocation du maire Marcelin Yaméogo de la mairie de Koudougou, la capitale du Boulkiemdé a bougé d’un cran, ce vendredi 29 juillet dans la matinée. Plusieurs personnes sont rentrées en action ce vendredi 29 juillet à Koudougou.

Les partisans du maire Marcelin Yaméogo et les militants de l’UNDD, son parti, ont marché contre la décision du conseil des ministres du mercredi 27 juillet qui révoque le bourgmestre de Koudougou. Partis du palais Maurice Yaméogo, les marcheurs tout en scandant "Marcelin Yaméogo à la mairie" sont allés tenir un bref meeting devant la porte de la mairie fermée et gardée par des forces de sécurité.

La marche qui s’est voulue pacifique selon les organisateurs n’a pour objectif que de dénoncer selon eux, la révocation arbitraire du maire Marcelin Yaméogo et par voie de conséquence, exiger son retour à la tête du conseil municipal de Koudougou.

Pendant que les partisans de Marcelin Yaméogo étaient sur la voie publique, le personnel de la mairie y compris les deux adjoints du maire étaient en réunion avec le haut-commissaire du Boulkiemdé et le préfet de Koudougou. Une rencontre dont l’objectif était de trouver une solution rapide au blocage du fonctionnement de la mairie de Koudougou fermée et sous surveillance policière depuis l’annonce de la décision de révocation du maire.

A l’issue de la rencontre, les autorités provinciales et le personnel de la mairie se sont rendus sur les lieux où ils ont procédé à la mise sous scellés de certains bureaux (bureau du maire, son secrétariat particulier, bureau du secrétaire général et le bureau domanial) et autorisé le personnel à réintégrer le service dès vendredi soir.
De leur côté, l’ensemble des dignitaires coutumiers de la ville étaient en conclave chez le Teng-Soaba de Koudougou. Ils exigent également l’annulation de la décision de révocation du maire car un problème de terre ne saurait emporter leur fils.

En tous les cas, les coutumiers se sont fortement impliqués ici à Koudougou et sont même venus, vendredi soir, demander une audience avec le haut-commissaire.

En attendant de suivre l’évolution de cette affaire, nous vous proposons la réaction de M. Adama Ouédraogo, un des organisateurs de la marche et le point de vue de l’homme de la rue de Koudougou.

François KABORE


Adama Ouédraogo, conseiller UNDD du secteur n° 10

Suite à la révocation de notre maire, nous avons entrepris cette marche pacifique ce matin pour exprimer notre mécontentement par rapport à la décision du conseil des ministres.

Selon les textes d’orientation de la décentralisation en leur article 279, il est prévu la possibilité de faire un recours. Nous comptons donc faire un recours au niveau des juridictions compétentes.

Sidwaya (S.) : Combien de personnes estimez-vous qui participent à la marche ?

Adama Ouédraogo (A.O.) : Nous ne pouvons pas estimer cela de si tôt, du reste, ce qui nous intéresse c’est l’engagement des marcheurs.

Les jeunes, les vieux et les vieilles ont fait plus d’un kilomètre à pied pour manifester leur mécontentement, c’est ce qui est important.

C’est un sursaut populaire, et nous ne demandons que le rétablissement de notre maire dans ses fonctions.

S. : Que dites-vous de la raison principale, à savoir le problème de parcelles ?

A.O. : C’est chercher des poux sur un crâne rasé. Si réellement c’est le problème de parcelles, on aurait pu arrêter l’ancien maire, Emmanuel Zoma depuis bien longtemps. C’est lui qui est à la base de tout ce qu’il y a comme problèmes de parcelles à Koudougou. Certains conseillers auraient pu être depuis fort longtemps en prison.

Malgré tout, on les a gratifiés de nominations qui confirment une fois de plus qu’au Burkina, il y a deux poids deux mesures. Tout ce qu’on reproche au maire Marcelin Yaméogo, a été fait sous Emmanuel Zoma.

S. : Marcelin Yaméogo est donc blanc comme neige ?

A.O. : Je dirais même plus blanc que la neige.

S. : Qu’entrevoyez-vous les jours à venir si vous n’êtes pas satisfaits ?

A.O. : Il est trop tôt pour se prononcer, mais toujours est-il que par rapport à ce que la population va décider, c’est ce que nous allons faire.

Nous ferons ce que la population voudra qu’on fasse pour rétablir Marcelin Yaméogo.

Ce qui est sûr, il n’y aura pas de casse puisqu’aux les élections à venir, l’UNDD va reprendre la mairie.


L’homme de la rue

Robert Zongo : Concernant la révocation du maire Marcelin Yaméogo, moi je dis que c’est quelque chose auquel il fallait s’y attendre.

Vu les camarades politiques qui ont presque tous virés au CDP, Marcelin Yaméogo avait le choix de les rejoindre ou de s’attendre à une telle situation de la part de ses adversaires. Je paris que s’il était parti au CDP il ne serait pas révoqué. Moi je me dis que tout est mis en œuvre pour neutraliser tous ceux qui gravitent autour de Hermann Yaméogo.

La révocation de Marcelin Yaméogo ne peut être qu’une raison purement politique.

Les problèmes de parcelles datent de depuis 1995, Marcelin Yaméogo, lui, a pris fonction en 2000 et n’a fait que poursuivre sinon qu’hériter de ce que l’ancien maire Emmanuel Zoma avait déjà entrepris. Même si on reconnaît qu’au niveau des attributions il y a eu des problèmes sous Marcelin Yaméogo, il ne saurait endosser l’entière responsabilité.

Daouda Zongo : De mon point de vue, il fallait laisser le maire Marcelin Yaméogo terminer son mandat. Cette révocation n’a de qualificatif que le règlement de comptes à un maire opposant.

S’agissant des histoires de parcelles, tous les maires sont sales à tel point que partout où il y a lotissement les gens se plaignent.

Ici à Koudougou, il y a des gens qui ont payé leurs cotisations depuis le temps de Emmanuel Zoma et qui n’ont rien eu. C’est l’ensemble de ces plaintes et mécontentements qui ont amené, sans doute, le ministère à investiguer sur la mairie de Koudougou. Il ne faudra pas donc faire subir les conséquences de tout cela au maire actuel.

Il fallait laisser le maire en place et lui dire de tout faire pour satisfaire tous ceux qui sont à jour de leurs cotisations.

Alexandre Yaméogo : Par rapport à la révocation du maire, je trouve que cela n’est pas une bonne chose.

Pour moi, la faute incombe à l’ensemble des conseillers municipaux qui, pour moi, ont induit le maire en erreur.

Le maire a hérité d’une vieille situation qui date de 1995 au temps où beaucoup de conseillers qui étaient là avec l’ancien maire. C’est eux qui sont à la base des attributions mafieuses des parcelles.

Autrement le maire a bien travaillé et moi je suis contre sa révocation.

De mon point de vue s’il y a poursuite, il faut poursuivre tous les conseillers.

Sabauna Ouédraogo : La révocation du maire Marcelin Yaméogo, il faut le dire, a étonné beaucoup de personnes à Koudougou. Moi, je ne m’y attendais pas du tout. On avait un maire qui était beaucoup apprécié avec le contact facile.

Il a eu même l’intelligence d’organiser des émissions radio où la population posait ses doléances en direct.

Il est parti, c’est dommage et comme on le dit, le vrai bonheur, on ne l’apprécie que lorsqu’on l’a perdu.

Rien que ce matin (29 juillet) j’ai vu des hommes qui ne l’admiraient pas mais qui aujourd’hui, pensent que ce n’est plus une affaire de parti politique.

Pour ces derniers, il fallait laisser Marcelin Yaméogo à la tête de la mairie.

Christophe Ouédraogo : C’est vrai que la révocation du maire de Koudougou a surpris plus d’une personne, mais si les faits sont avérés, il n’est pas le seul maire à être révoqué donc il n’y a pas lieu de faire un événement exceptionnel autour du sujet.

A ma connaissance, c’est le huitième maire révoqué dont un du PAREN, lui, Marcelin Yaméogo qui est de l’UNDD, les autres, si je ne me trompe pas, sont tous du CDP.

La loi est claire, toute personne qui faute quel que soit son bord politique, doit être sanctionnée.

Propos recueillis par F.K.
Sidwaya

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