Actualités :: Présidentielle 2005 : Les défis pour un développement réel selon le (...)

A l’orée de l’élection présidentielle 2005, nous nous sommes interrogés sur les enjeux de cette élection ainsi que les défis majeurs qui s’imposent à nos dirigeants quant à l’avenir de notre pays.

De fait, comment le Chef de l’Etat devrait-il jouer à l’apaisement des cœurs, à la consolidation de la paix sociale ? Quel nouvel horizon pour le pays des Hommes intègres ? Et enfin, à quand l’aboutissement du rêve d’un réel changement par la conciliation entre politique et développement des masses, au grand bonheur de la démocratie ? Est-il utile de le préciser, nous n’avons pas coutume de traiter de certaines questions, mais là où la dignité humaine semble être bafouée, nous faisons le serment d’y porter notre réflexion, fut-elle en politique.

Car, si on n’y prend garde, ce monde qui se croit tout permis ne manquera pas de signer notre mort progressive socio-morale. Un vieux sage, bien averti du milieu politique national ne disait-il pas en substance que si tu refuses de « mettre ta bouche » dans la politique, c’est un politicard qui viendra t’imposer ses lois et te faire subir ses caprices.

Aussi, la société civile doit-elle rester indifférente vis-à-vis de la chose politique, malgré les dérives, les querelles et les incohérences qu’elle nous fait subir ? De nos jours, la politique s’apparente à la pratique, l’usage du faux pour du vrai. C’est tout bonnement un terrain où stratagèmes et autres coups-bas sont des jeux favoris entre leaders, pour parvenir à leurs fins personnelles et non à celles des électeurs. Le milieu politique est donc malsain et il faut y apporter une cure.

En politique, certains ont compris que l’adversaire est un danger, un ennemi à abattre et non celui avec qui une compétition s’impose tout d’abord idéologiquement (Iors des campagnes) et ensuite, par des actions concrètes (après la victoire) en misant sur sa bonne foi d’œuvrer pour le bien-être des populations.
B. Etienne B. Ouédraogo, président du MPDHD.

Ayant donc réfuté toutes les bonnes règles du jeu et à force de trop jouer aux indécrochables, certains leaders ont provoqué au sein de leur formation politique, la fuite d’élites qui ne manqueront pas à leur tour de créer de nouvelles formations (politiques ou civiles, c’est selon les enjeux ou les opportunités qui s’offrent à elles) qui pour régler des comptes à leurs tombeurs, qui pour forger leur propre carrière. L’avantage de ces circonstances, quand bien même fâcheuses, est d’une part, l’éveil des consciences des populations longtemps opprimées et d’autre part, l’adhésion probable de la jeunesse à la politique.

N’est-elle pas lasse (la jeunesse) de jouer les marionnettes pour le compte des tout-puissants ou d’être exploitée par une génération qui refuse de se mettre au courant de ses réalités ? Mais à qui profitent tous ces crocs-en-jambe politiciens de la dernière minute ? Probablement à Blaise Compaoré pour la présidentielle, en attendant bien sûr les municipales pour la sanction générale.

Face à cela, les défis sont majeurs et le président de la République se doit de prendre toute disposition utile pour éviter que des citoyens proches du pouvoir sacrifient sur l’autel de leurs insuffisances et de leur propre calcul politicien, le peuple innocent et jusque-Ià demeuré passif. Certes, il faut reconnaître qu’au Burkina Faso, il se développe progressivement une culture de la libre expression mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. S’exprimer, est pour le mieux, communiquer pour le changement et c’est là que commence la galère de certains dirigeants qui refusent le dialogue.

D’autres se croient trop grands pour être à l’écoute de leur peuple, le bas peuple. C’est pourquoi aussi, si Blaise Compaoré pose sa candidature, s’il est réélu et s’il veut réellement rendre service à son peuple, devrait exiger que ces derniers soient plus humbles et se conduisent en bons éclaireurs.

Au pire des cas, il devrait leur dire tout simplement merci et trouver autour de lui, des hommes de consensus national (il n’en manque pas). Nous ne considérons ici que cette éventualité de candidature de Blaise Compaoré, pour mieux cadrer notre analyse et pour ne pas courir le risque de pardonner impunément certains dirigeants actuels, qui se sont révélés être des fossoyeurs de la paix sociale.

Evidemment, nous n’avons rien contre personne, mais nous le suggérons au nom de l’intérêt supérieur de la nation. C’est aussi cela la démocratie. Elle a pour autre valeur la bonne gouvernance, qui veut que les hommes se mettent au service de leur nation, mais encore faut-il porter les hommes qu’il faut à la place qu’il faut. Il suffit d’une lecture sur les derniers évènements au sein de la classe dirigeante pour s’en convaincre que plus rien ne sera comme avant, sinon c’est le chaos social.

Et pour cela, il faut que le président se force désormais la main pour s’approcher beaucoup plus de son peuple, en rangeant ces "grands" qui deviennent de plus en plus grands. Certains devront être gardés à distance parce que bloquant le processus démocratique et sapant l’image du président lui-même, dirait l’autre. Et puis de toutes façons, à quoi aurait servi le sommet sur l’emploi tenu à Ouagadougou en septembre dernier si les jeunes doivent toujours regarder faire ?

N’est-ce pas pour anticiper sur les évènements que la jeunesse évolue ces derniers temps dans les rues, sous prétexte de susciter la candidature de BIaise Compaoré ? Si oui, elle aurait été clairvoyante, mais que fera-t-elle de plus après l’annonce de la candidature de celui-ci et même après sa réélection ? Pourra-t-elle aider le nouveau président à s’occuper d’elle sérieusement sur la base d’initiatives responsables à elle ; ou bien le spectacle n’aura valu que pour les "gombos" frais et dans l’immédiat ?

En tout cas, dans un sens, les spectacles tels qu’ils se déroulent ressemblent à du cirque joué par une jeunesse qui devrait plutôt jouer les sérieux rôles et affronter l’avenir, pour le développement de la patrie. Il ne serait pas étonnant qu’au lendemain des élections, cette même jeunesse croise de nouveau les bras, comme à l’accoutumée. Si cette dernière hypothèse est avérée, la jeunesse aurait simplement rendu un mauvais service, sans le savoir, à BIaise Compaoré.

Enfin, si les citoyens perdent espoir de toute éventualité de changement, ils finiront par se convaincre que le problème, ce n’est plus la "candidabilité" ou non de BIaise Compaoré, mais plutôt : quel envoyé de Dieu, fut-il Palestinien, Burkinabè, Américain ou Japonais viendra-t-il les sortir de leur misère ? Les nombreux discours et vœux clamés pour la paix sociale pourront ne plus contenter le peuple. Que vaut d’ailleurs une paix sociale pour une majorité croupissant dans la misère et même convaincue de ne plus jamais s’en sortir, au rythme où vont les choses ?

A qui profite une telle paix ? Au riche, désireux de jouir tranquillement et pendant longtemps de ses biens (mal ou bien acquis) ou au pauvre, déjà mourant de sa pauvreté ? Nous craignons que ce ne soit déjà cette misère sociale qui est en train de convertir les masses (la jeunesse surtout) à la criminalité, la délinquance, la drogue, la prostitution, etc.

La responsabilité de nos dirigeants politiques est plus que jamais posée et ils doivent travailler à contenir cette dérive, au nom de l’intérêt général. Le pauvre peuple est suffisamment dépourvu et passif, mais ne saurait constituer du bétail à conduire à l’abattoir. Sinon, la surprise sera grande et la sanction de taille.

Le Président du MPDHD,
B. Etienne B. OUEDRAOGO (mpdhd_ohg@yahoo.fr)
Tél. 40 55 07 02

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