L’Union générale des travailleurs du Burkina (UGTB) est traversée par une crise au sujet d’un récépissé que le ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation (MATD) a accordé à un "groupe d’inconnus" selon les termes des membres du bureau précédent, conduits par Soumaïla Ouédraogo et les cinq responsables des sections. Ils interpellent le ministre de l’Administration à travers cette lettre ouverte afin de pouvoir sortir de cette impasse.
"Monsieur le Ministre, En assemblée extraordinaire tenue à la bourse du travail le 10 août 2010, l’UGTB et tous ses démembrements se sont retrouvés pour porter à votre connaissance l’erreur administrative de votre département qui a volontairement ou avec indélicatesse osé donner un récépissé de renouvellement à des personnes inconnues des structures de la centrale UGTB. En effet, un récépissé n°2009¬883/MATD/SG/DGLPAP/DAPCR du 31 décembre 2009 donnait autorisation à un groupe d’individus inconnus à l’UGTB d’où un renouvellement à 99% des membres du bureau national (...).
Nous savons que des visites nocturnes à domicile et des interventions de personnes autres que des membres de l’UGTB ont été constatées pour la validation de ce faux récépissé (une structure syndicale comme l’UGTB ne peut être renouvelée à 99%). Ce qui est alarmant, c’est comment une administration comme le MATD, peut se mettre dans cette position, pourtant censée lire et interpréter les textes surtout administratifs, laisser un tel acte se perpétrer. Sur quelles bases le MATD s’est penché pour délivrer ce récépissé de renouvellement de bureau ? L’UGTB n’est pas l’apanage d’un individu ou d’une famille, de ce fait, nous interpellons le ministre pour annuler ce récépissé qui est nul et non avenu (aucun membre du Bureau national, aucune section, aucun militant n’a participé à aucun congrès pouvant autoriser le MATD à délivrer ce récépissé.
Ce qui est sûr, le ministre a été induit en erreur. Seul le défunt secrétaire général national, Bamogo N. Etienne (paix à son âme) et l’ex- secrétaire général de la section de koudougou, figure sur ce récépissé de renouvellement. Pour le moment, nous ne faisons qu’interpeller le Ministre et son administration pour qu’une correction soit faite dans les meilleurs délais et redorer l’image de marque du MATD et de son personnel. Nous avons fait des démarches administratives depuis deux ans, pour rencontrer le Ministre, et jusqu’à ce jour aucune suite n’a été donnée. Des structures étatiques peuvent recevoir nos plaintes, mais nous donnons une opportunité au Ministre de bien voir dans son département l’ivraie et le bon grain.
Concernant le silence du Ministre sur nos demandes d’audiences depuis des années, nous pensons que quelqu’un à quelque part s’y oppose, sinon le Ministre est censé recevoir toute structure de la société civile, des organisations de travailleurs pour la résolution de leurs problèmes tant que son agenda lui permet (mais deux ans c’est trop, et on ne peut comprendre son agenda). Soyons sérieux, le président du Faso, Son Excellence Blaise Compaoré nous reçoit chaque fin d’année pour les présentations de vœux, mais le Ministre en deux ans n’a pas le temps (30 minutes ou une heure) pour nous recevoir. Nous ne saurons terminer sans signaler que de tous ceux qui sont nommés dans le nouveau récépissé, aucun ne peut donner la signification du sigle UGTB. Monsieur le Ministre, vous n’êtes pas sans savoir le dommage que votre signature peut ou a causé à la centrale UGTB depuis le 31/12/2009. Dans l’attente d’une prompte réaction de votre part, veuillez recevoir monsieur le Ministre, nos salutations militantes.
Ouagadougou, le 10 août 2010
Le Pays
