Actualités :: FONCTION PUBLIQUE : Le sauve-qui -peut des instituteurs

Ils sont 600 enseignants du primaire titulaires de diplômes universitaires (DEUG ou licence) à rejoindre cette année l’enseignement secondaire. C’est la nouvelle formule que le ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS) a imaginée pour résorber son déficit de professeurs. Si l’idée fait son chemin depuis quelques années, c’est aujourd’hui l’heure de l’opérationnalisation. Et, il faut le dire, cette façon de décloisonner les carrières des personnels des différents ordres d’enseignement est à saluer.

Tout instituteur, nanti d’un diplôme universitaire, peut aspirer à enseigner désormais l’histoire-géographie, les sciences naturelles, les maths, l’anglais ou le français. C’est même valorisant de mettre en pratique ce qu’on connaît le mieux à partir des études. Enfin, sans doute des dispositions ont-elles été prises par l’Etat pour que leur carrière se poursuive bien afin qu’ils ne regrettent pas leur métier d’instituteur (notamment sur le plan pécuniaire).

Toutefois, on peut se demander si l’Etat, en voulant résorber le déficit de professeurs au secondaire, ne crée pas d’autres problèmes ailleurs. Il est permis de douter des déclarations tendant à lever les inquiétudes en précisant que tous les contours de cette formule ont été étudiés. Chaque année, près de 3 000 instituteurs sortent des Ecoles nationales des enseignants du primaire (ENEP), mais ce n’est pas suffisant. C’est dire si les 600 enseignants qui quitteront le primaire vont laisser un vide. Des dispositions ont-elles été prises pour résoudre ce problème ? On peut en douter. En tout état de cause, il se pose manifestement un problème de management des ressources humaines. Dans les villes, les classes sont en effet tenues par deux ou trois enseignants alors que dans les villages reculés du Burkina, il en manque cruellement.

Les services centraux et déconcentrés du ministère en charge de l’enseignement de base sont aussi "bourrés" d’enseignants qui pour certains, ont fui "la brousse" parce qu’ils avaient des "bras longs" et non parce qu’ils seront nécessairement utiles dans un service particulier. Tout cela nous ramène à un problème bien connu de tous : la démotivation des instituteurs. Disons-le franchement : ce métier est peu valorisant de nos jours. On est bien loin de l’époque de William Ponty où les enseignants étaient l’objet d’une grande admiration et étaient fort respectés. Aujourd’hui, ils sont nombreux à ne plus embrasser ce métier par vocation. A cause de leurs conditions de vie, les enseignants du primaire déchantent, surtout dans les localités les plus reculées où on leur demande beaucoup de sacrifices pour éduquer les enfants burkinabè.

Alors, être reversé au secondaire deviendra-t-il la porte de sortie pour de nombreux instituteurs ? On peut le craindre. Mais, l’Etat doit tout mettre en œuvre pour stopper le sauve-qui-peut des enseignants du primaire mais plus généralement de tous ceux qui ont la lourde tâche de transmettre le savoir aux enfants du Burkina. Parce que l’éducation est l’une des clés du développement.

SIDZABDA

Le Pays

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