Actualités :: B.E.P.C. 2007 : Aveugles et malvoyants à la conquête du diplôme

Neuf aveugles et 4 malvoyants composent pour l’examen du B.E.P.C., session 2007. Une salle spéciale à été aménagée à leur intention au centre du lycée Zinda, dans le jury N°1. Entre contraintes techniques et contraintes de temps, l’examen se déroule plutôt bien.

Le travail des accompagnateurs est prépondérant pour ces aveugles et malvoyants qui prennent part à l’examen du B.E.P.C., session 2007. Ils sont 6 enseignants, issus de l’école des aveugles située au secteur 9 à Goughin. Fabéré Sanon, l’un d’entre eux, nous explique la délicatesse de leur tâche : "Nous transcrivons les épreuves de l’écriture noire (écriture normale) à l’écriture braille puis nous les reproduisons à l’aide d’un appareil appelé thermofore.

Les épreuves sont ensuite lues en salle et distribuées aux candidats. Après les compositions, nous transcrivons fidèlement les copies braille en écriture noire, que nous remettons au président du jury. Ce dernier les fait anonymer et corriger comme toutes les autres copies." En ce qui concerne les épreuves de mathématiques et de physique-chimie, les candidats doivent s’entretenir oralement avec les enseignants de ces matières afin de mieux expliciter leurs copies.

Pour les malvoyants, la situation est plus simple. Les épreuves sont présentées sur des papiers au format A3 (le double des feuilles de composition normales). Cela permet d’agrandir la taille des écritures et de les rendre ainsi plus lisibles.

Les candidats handicapés visuels bénéficient d’un tiers de temps de plus que les autres candidats. Ils terminent les compositions du jour autour de 20h. Selon Fabéré Sanon, ce retard est dû au temps mis pour transcrire l’écriture noire en braille et vice-versa. Toutefois, les candidats ont exprimé leur satisfaction.

Sié Séraphin Palm est élève au collège privé Marguerite Yourcenar. Il est devenu aveugle à 5 ans suite à une chute. Pour lui, les épreuves ont été abordables, hormis les mathématiques qui lui ont causé quelques difficultés.

Jonathan Tapsoba vient du lycée mixte de Goughin. Son handicap découle d’une cataracte congénitale. Pour lui, les épreuves ont été plus abordables que ce qu’il a l’habitude de traiter en classe.

Pour Florence Compaoré , élève au collège St Pierre de Kouka, les épreuves de français, d’histoire-géographie et de science ont été abordables, mais les mathématiques ont été plus compliquées.

Ces élèves handicapés suivent les cours du primaire à l’école des aveugles de Goughin. Ils y apprennent les rudiments de l’écriture braille. Après l’obtention du Certificat d’études primaires (C.E.P.), ils intègrent les mêmes établissements que les autres enfants. Tout cela est permis grâce au concours de l’Association burkinabè pour la promotion des aveugles et des malvoyants ( A.B.P.A.M.). Beaucoup d’enfants ont pu bénéficier de ce système et certains sont aujourd’hui à l’université. C’est l’exemple de Souleymane Ouedraogo , étudiant aveugle en 4e année de droit. L’A.B.P.A.M. existe depuis 1979, et l’école des aveugles depuis 1987. Une autre école, vieille de 4 ans, existe également à Bobo Dioulasso.

Hermann NAZE (Stagiaire)

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