Actualités :: Commission d’enquête indépendante : Le cheval de Troie de putschistes (...)

L’assassinat tragique de notre confrère Norbert ZONGO, le 13 décembre 1998, était-il le « déclic » attendu par certains pour mettre fin à l’expérience démocratique burkinabè entreprise depuis le 15 octobre 1987 ?

On ne saurait le dire pour l’instant, mais, les « conclusions inachevées » oisseuses et orientées auxquelles est parvenue la Commission d’enquête indépendante (CEI) laissent clairement deviner qu’un complot aux ramifications insoupçonnées se tramait au pays des Hommes intègres.

Siérait-il de faire l’injure au magistrat Kassoum KAMBOU, président de la CEI (dont les travaux ont duré de janvier à mai 1999) en lui disant que le vocable « sérieux suspects » n’a strictement aucune valeur en droit.
Non au regard des états de service de l’intéressé qui aussi « aveugle » qu’il ait été entre janvier à mai 1999 n’en disposait pas moins de collègues membres de la CEI pour éclairer sa lanterne sur l’incongruité d’une telle formule dans le cadre d’une enquête criminelle où tous les mots valent leur pesant d’or et où il faut se garder de conclure hâtivement au risque d’envoyer des personnes innocentes sur l’échafaud.

Une parenthèse pour dire que cette occurrence que les représentants du gouvernement à la CEI ont voulu éviter, en refusant de signer un rapport dont la seule « valeur » était de conforter une certaine opinion dans ses certitudes avec le souhait que celles-ci deviennent celles du peuple burkinabè et l’amènent à créer un « cafouillage » auquel un « petit » putsch viendrait mettre fin. Ce n’était donc pas du droit que la CEI faisait, mais plutôt de la « science politique », ce que sa composition et les conditions qui ont prévalu à sa création laissaient deviner aisément.

En dehors des « brebis galeuses » qui ont refusé de signer ce bréviaire du putschiste patenté, tous les autres membres de la commission au regard de leurs antécédents et de leurs accointances, en avaient gros sur le cœur contre les tenants de la IVe République. Exemple le plus illustratif de ce fort ressentiment confinant à l’intolérance, voire à la haine, le président Kassoum KAMBOU réputé être très proche d’une certaine obédience politique adepte du secret et de la clandestinité tout comme du reste le président du Collectif spontanément (?) mis sur pied pour protester contre la mort de notre confrère.

Après avoir « djafoul » et tenté à travers marches et meetings de mettre fin au pouvoir « honni » de « l’assassin » Blaise COMPAORE, et face à l’échec de ces manœuvres de terrain ledit Collectif qui était omnipotent à l’époque avec la résignation qui semblait s’être emparée du camp d’en face s’accaparait donc de la CEI, pour espérer voir ses arguments prospérer au plan juridique.

Il vous souviendra qu’avant qu’elle ne ponde son rapport, Reporters sans frontières (RSF) du trublion Robert MENARD, activiste d’extrême-gauche converti au sankarisme, avait déjà produit le sien fait de fatwas et de formules incantatoires à l’endroit des autorités de la IVe République. Un rapport dans lequel, les soldats de la garde présidentielle étaient traités de « voyous » par Robert MENARD, lequel semble s’y connaître en la matière vu qu’il est déclaré persona non gratta dans beaucoup de pays, en raison d’une trop grande émotivité qui confine à la paranoïa, l’amenant à prendre ses désirs pour la réalité.

Un hystérique en somme qui oublie à l’occasion l’éducation (?) qu’il a reçue, pour employer des termes dignes de la pègre marseillaise ou du « Milieu » parisien. On l’a vu récemment traiter le magistrat Wenceslas ILBOUDO de nom d’oiseau, lui qui a l’allure et quelques traits d’un autre animal exotique du même genre.

C’est ce rapport de RSF expurgé des insanités de MENARD et habillé de certaines formules juridiques que la CEI a reprise. Lorsque MENARD affirme que le rapport de la CEI n’est pas le « bon », il reste dans sa logique car dans son entendement, il n’y a pas de sérieux suspects, mais des coupables que lui, détenteur de la science infuse a désignés, jugés et condamnés.

Investiguer sans tabou ni a priori

On comprend dès lors son scoop furieux du vendredi 20 octobre dernier, lorsqu’il a une nouvelle fois fait fi du droit pour faire valoir ses nouvelles prétentions.
Lesquelles ne pouvaient prospérer les mis en cause ayant déjà été entendus dans le cadre de l’instruction de l’affaire sans préjudice aucun.

On veut bien que François COMPAORE ou Oumarou KANAZOE soient coupables, mais cette culpabilité ne doit pas être fondée sur des ragots de bas étage ou être le fruit de la masturbation intellectuelle de quiconque. Il faut plus que cela en droit pour condamner quelqu’un et, nos putschistes de l’ombre le savent eux dont l’entreprise a foiré face à la sérénité du pouvoir qui a toujours clamé urbi et orbi son innocence.

Et qui concomitamment a su prendre des mesures concrètes (création d’une CEI qu’elle savait instrumentalisée, création du Collège de sages...) pour prouver sa bonne foi. Maintenant que la passion des premiers instants est retombée, il y a lieu pour aboutir dans ce dossier que personne n’a intérêt à laisser pendant, d’envisager toutes les hypothèses et d’investiguer toutes les pistes. Dans cette optique celle de l’opposition, jusque-là restée en jachère mérite d’être labourée.

Ce n’est pas de l’acharnement car il vous souviendra qu’aussitôt l’assassinat de notre confrère rendu public, des T-Shirts réclamant le départ des « assassins » (entendez les dirigeants de la IVe République) fleurissaient dans les rues de Ouagadougou. Malgré les bons prodigieux faits par la technologie, il nous étonnerait que ceux qui ont imprimé ces T-Shirts n’aient pas été au courant que quelque chose se tramait contre notre confrère Norbert ZONGO était devenu pour certains « la condition subjective » pour le déclenchement de la « révolution ».

Une affirmation corroborée par la tentative d’assassinat dont le journaliste avait été victime à Kaya en début décembre 1998, alors qu’il se trouvait au milieu d’opposants burkinabè. Jusqu’à présent, c’est un silence gênant qui entoure cet épisode de Kaya, alors qu’il semble être le « début du commencement ». La piste de l’opposition dévient d’autant plus crédible au regard des propos tenus par certains de ces ténors à cette époque.

Hermann YAMEOGO rappelant ses projet les plus fous et aventuristes contre la Révolution démocratique et populaire, (il n’aurait pas manqué d’initiatives pour renverser la RDP), Halidou OUEDRAOGO évoquant « les bruits de bottes » qui se rapprochaient du Burkina Faso (après le coup d’Etat qui a renversé Ibrahim Baré MAÏNASSARA) des anarcho-syndicalistes voulant rééditer le 3 janvier 1996 et tous damant le macadam avec des slogans déstabilisateurs à la bouche, sur la base de simples allégations, voilà qui outrepasse le rôle d’une opposition « normale ».

Les charges nouvelles dont ne cesse de parler le Parquet burkinabè pourraient venir de là, tout comme elles pourraient être ailleurs. Ce n’est pas en focalisant sur les six « sérieux suspects » et plus généralement sur la piste du pouvoir que l’énigme du 13 décembre 1998 pourra être résolue. A l’époque des faits, le pouvoir n’avait du reste aucun intérêt à créer une tension sociale avec l’assassinat de celui qui était devenu l’icône de la presse burkinabè.

Et , c’est le « sergent qui veut faire sauter la République » selon les propos d’un confrère donc qui nous en donne la preuve éclatante. « Ceux qui ont tué Norbert sont contre le patron « ndlr : Blaise COMPAORE), a-t-il dit, à son retour de Khartoum avec ledit patron qui n’était pas au pays à l’époque des faits.

Un Blaise COMPAORE au faite de sa popularité et que des individus malveillants ont voulu « scier ». Mais, lorsque la vérité éclatera dans toute sa splendeur l’histoire le réhabilitera.
Ecrivons donc tous la vraie Histoire.

Par Alpha YAYA

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