Depuis le 10 octobre 2006, Banfora a un nouveau maire en la personne de Souleymane Soulama. Il succède ainsi à Mamadou Koné décédé en septembre dernier. Le vote est intervenu dans une salle des fêtes de la mairie qui a accueilli en son sein les conseillers municipaux de toutes les formations politiques ayant pris part à l’élection municipale du 23 avril dernier.
Les 35 élus du CDP, les 39 du RDB et l’unique conseiller du RDF étaient tous présents à l’appel de madame le préfet de Banfora.
Les forces de l’ordre et de sécurité ont tôt quadrillé la mairie où tout accès sans motif valable était interdit. Elles ont ainsi évité l’envahissement de la mairie par certains passionnés. Toutefois, il faut reconnaître que ce vote, au niveau de la population, n’aura pas eu les mêmes enjeux que celui qui avait fait de feu Koné Mamadou le bourgmestre de la Cité du paysan noir. C’est certainement ce qui explique sa faible mobilisation.
Dans la salle, le dispositif était le suivant : le préfet avait à sa gauche les conseillers CDP et celui RDF, et à sa droite se trouvaient les élus du RDB. Avant de faire la lecture de quelques articles du Code électoral, le préfet a d’abord vérifié la présence et l’identité de tous les élus, puis a demandé une minute de silence pour le repos du défunt maire. C’est à l’issue de ces formalités que les élus, dans un climat détendu et confraternel, se sont acquittés de leur devoir.
A l’issue des décomptes, Souleymane Soulama obtient 39 voix pour 36 bulletins nuls. L’assistance s’est vite aperçue que les bulletins nuls étaient ceux du CDP. Cette hypothèse sera confirmée par la secrétaire provincial CDP de la Comoé, Mme Abibata Compaoré .
Après son élection, le nouveau maire de Banfora nous a confié que l’achèvement du programme du défunt maire est plus qu’un devoir pour lui car il a lui-même participé à son élaboration. Monsieur Soulama est actionnaire à Synergie, une agence de communication à Ouagadougou. Il fit ses études primaires et secondaires à Banfora puis le cycle universitaire l’amena à Ouagadougou.
Ensuite c’est en France qu’il ira terminer sa formation qui lui permettra plus tard avec des amis de créer l’agence Synergie. Selon lui, c’est par un consensus qu’il a été porté candidat du parti. L’obtention du consensus ayant nécessité des réunions du parti et des consultations individuelles de tous les conseillers RDB. Et c’est Amari Sanogo, secrétaire provincial du RDB qui a mené ces consultations. Pourtant, la rumeur faisait cas des intentions de ce dernier de se présenter comme candidat à la succession de Mamadou Koné.
Sa position est restée radicale jusqu’au dimanche 8 octobre dans la nuit. Certaines sources disent qu’il a fallu l’intervention du père du défunt maire pour que Monsieur Sanogo revienne sur sa décision et accepte la candidature de Souleymane Soulama qui lui, bénéficiait du soutien de presque tous les chefs de cantons et des sages du parti.
Le nouveau maire a tenu à lancer un appel à ses camarades du CDP pour qu’ensemble ils travaillent pour le développement de la commune. "La politique de la chaise vide relève du passé chez nous", a déclaré madame Compaoré, secrétaire provinciale du CDP avant de dire que son parti prendra part à toutes les activités du conseil municipal mais seulement ils (les conseillers CDP) tiennent à relever qu’aucune action non réglementaire ne pourra bénéficier de leur aval. A la question de savoir pourquoi ils n’ont pas présenté de candidat, madame Compaoré a fait remarquer que c’est d’abord une ligne de conduite qu’ils ont adoptée et qu’aussi, ce n’est pas de cette manière, c’est-à-dire juste après le décès du maire, que le CDP Banfora veut reconquérir la mairie. Toutefois, si l’opportunité se présente pour ce faire, le parti n’hésitera pas.
Par Mamoudou TRAORE
Le Pays
