Actualités :: Candidatures indépendantes : Mettre fin à la dictature des partis (...)

La dictature des partis politiques. C’est ainsi que pourrait se résumer la politique en Afrique, notamment à son chapitre élections. Et c’est peu de dire que cette situation constitue non seulement un frein au processus démocratique balbutiant en cours dans les pays africains, mais qu’elle est aussi un lourd handicap au développement de façon générale.

C’est en cela qu’il faut saluer la décision de la junte militaire en Mauritanie d’ouvrir les prochaines élections législatives aux candidatures indépendantes. Indubitablement, c’est une révolution sous nos tropiques où les partis politiques, qu’ils soient de l’opposition ou au pouvoir, ont toujours rejeté, avec la dernière énergie, toute tendance à la candidature indépendante, pour les élections de proximité. Pourtant, l’instauration de la candidature indépendante est salutaire dans un double sens.

D’une part, ce type de candidatures présente des choix plus objectifs et de qualité à l’élection. D’autre part, il permet au candidat d’échapper aux serres et au carcan étouffant des formations politiques. De plus, il offre un espace de liberté plus propice à la mise en oeuvre d’idées novatrices, par des hommes nouveaux, déterminés à s’assumer politiquement et socialement au profit de leur communauté.

A n’en point douter, les candidatures indépendantes casseront le monopole en politique, dont usent et abusent les partis. Pourquoi en économie l’époque du monopole est-elle révolue, alors qu’en politique ce système fait encore le bonheur de regroupements rétifs à la liberté et à l’esprit d’initiative individuelle ?

Le monopole a montré ses limites. Dans la plupart des pays africains, le multipartisme crié sur tous les toits pour s’ouvrir les chemins de l’aide étrangère n’est qu’un vernis qui cache, en réalité, très mal des survivances négatives du monopartisme. C’est le règne sans partage d’un clan sur la vie politique et socio-économique du pays. Et c’est ce genre de pratiques qui, comme en Mauritanie, en son temps, avait conduit à des réactions violentes du peuple, et créé des rébellions.

Bien que conscients du fait que les populations ont une soif ardente de changement, bien des gouvernants qui sentent leurs intérêts menacés verrouillent le système en plaçant électeurs et élus sous la coupe de partis politiques. Ainsi, ils évitent d’ouvrir le processus aux candidatures indépendantes, perpétuant la tyrannie des partis politiques.

Au Burkina, comme dans d’autres pays africains, un point sur lequel opposition et pouvoir se rejoignent, c’est certainement le refus des candidatures indépendantes. Or, cette attitude est une véritable conspiration très préjudiciable à l’avancée de la démocratie. C’est pourquoi, plutôt que d’attendre que les peuples fassent comprendre à leurs hommes politiques qu’ils en ont marre de la dictature des partis, il urge d’ouvrir les vannes et de décréter, à l’instar de la Mauritanie, l’avènement des candidatures indépendantes. On pourrait même amender la Constitution pour cela. Pour une fois, on aurait tordu le cou à la Loi fondamentale pour une cause juste et noble.

Les candidatures indépendantes constituent une alternative, surtout si le jeu politique continue d’être la chasse gardée de politiciens mûs par des intérêts égoïstes et ceux du parti uniquement. Ne répondant généralement que du parti, ils n’ont toujours eu pour souci que de sanctionner des électeurs qui, bien souvent, n’avaient d’autre choix que de voter pour des listes dans lesquelles ils ne se reconnaissaient point. "En tout cas, tant que le parti est là, je n’ai rien à craindre", a osé répliquer un élu local à qui on reprochait de s’éloigner des aspirations de sa localité.

Il n’a pas tort, car, même impopulaires ou presque méconnus dans leur région, nombre de députés et de maires ont réussi à se faire élire par le biais des suffrages de listes. Dans cette atmosphère qui favorise la médiocrité, les maires ou députés qui ne sont pas issus du parti au pouvoir connaissent les pires obstacles dans l’exercice de leurs fonctions.

Il faut nécessairement mettre fin à tout ce qui bloque l’avènement des candidatures indépendantes, car, au sein des partis, les élus sont prisonniers de directives qui ne favorisent pas parfois le développement de leur fief. Ce qui est bon à l’Est n’est pas forcément utile à l’Ouest, et ce qui fait le bonheur des gens du Sud n’est pas tout de go profitable au Nord. Or, le parti tient les élus en laisse, et s’écarter de sa directive est synonyme de descente aux enfers.

Tout ceci tue le développement, étant donné que le député ou le maire, en faisant allégeance au parti, oeuvre au détriment des intérêts des populations. L’enlisement dans ces pratiques antidémocratiques hypothèque tout développement.

N’est-ce pas la confirmation que "l’Afrique refuse le développement" ? Si en 46 ans d’indépendance l’Afrique ne se développe pas, ce n’est point le fait d’une quelconque malédiction, mais plutôt l’obstination de ses dirigeants à ne pas regarder certaines réalités en face.

Le Pays

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