Actualités :: Excision : Une vingtaine de fillettes passées à la lame par une sexagénaire à (...)

Le sang a coulé le lundi 07 août dernier dans le village de Santidougou, situé à une vingtaine de kilomètres de la ville de Sya. Des enfants de sexe féminin, au nombre de vingt, ont en effet subi les affres de l’excision très tôt dans la matinée au cours d’une effroyable opération d’ablation du clitoris, menée par une sexagénaire, avec la complicité des parents des victimes.

Plus d’une semaine après cette boucherie, certaines excisées continuent de souffrir des douleurs de cette ignoble pratique qui, malheureusement, est encore d’actualité dans certaines localités du Burkina.

Nous quittions Bobo peu après dix heures pour Santidougou dans un véhicule affrété à l’occasion par les services de l’Action sociale. Prenaient place à bord de ce minibus, le directeur régional de l’Action sociale, monsieur Alain Konkobo, la directrice provinciale, Mme Kéré Kadidia, et certains de ses proches collaborateurs, Konaté Moussa major du CSPS de Santidougou, ainsi que des agents de la police. Après environ vingt minutes de route, nous effectuons notre première escale au CSPS de Dafinso où personne ne savait encore l’objet de cette visite malgré les regards interrogateurs des usagers du centre.

Un habitant du village, qui avait embarqué dans notre véhicule à l’entrée de Dafingso à la demande du major, continuait de multiplier les contacts afin de dégager les pistes nécessaires devant aboutir à l’arrestation de l’exciseuse. Quelques instants après, nous voici encore repartis, cette fois pour la destination finale non sans avoir réglé les derniers détails avec l’aide de notre guide. C’est ainsi que nous apprendrons que l’exciseuse serait venue d’ailleurs et qu’elle aurait agi avec la complicité d’une femme de Santidougou. Malmata Sanou, puisque c’est d’elle qu’il s’agit, était plus que jamais devenue « wanted » pour la délégation venue de Bobo.

Et selon les renseignements fournis par d’autres villageois, c’est elle qui aurait hébergé l’exciseuse durant son séjour et demeure, par conséquent, la seule personne de ressource pouvant donner des informations utiles sur sa destination. Appréhendée dans un champ à la sortie du village, Malmata Sanou sera soumise à un interrogatoire. Elle ne pourra toutefois pas éclairer les enquêteurs sur l’identité de cette sexagénaire tant recherchée et qui, selon les dernières informations, résiderait à Tolotama, localité située à quelques encablures de Santidougou.

Une lame rasoir et 500 F CFA par enfants

Là-bas également, les recherches furent vaines et on apprendra par la suite que l’exciseuse était en déplacement sur Bobo. La délégation va donc rebrousser chemin sans la certitude d’atteindre son objectif, à cause du refus de collaboration de la vieille Malmata Sanou et du frère cadet de l’exciseuse, qui avait lui aussi embarqué dans le car au départ de Tolotama, mais ne savait toujours pas que son aînée était recherchée. Mais sur insistance de l’officier de police, Konaté, et des responsables de l’Action sociale, la situation allait finalement se décanter ; et c’est à la gare routière de Dandé, à la sortie nord de la ville de Sya, que l’exciseuse sera appréhendée, aux environs de quatorze heures et conduite au commissariat central de police de Bobo, où elle séjourne depuis lundi, en compagnie de Malmata Sanou.

En attendant de connaître le sort qui leur sera réservé, c’est plutôt l’état de santé des excisées qui semble désormais préoccuper les services de l’Action sociale. L’inquiétude est bien réelle à ce niveau d’autant plus que l’opération a été menée avec des lames rasoirs et la somme de 500 F CFA par enfant. L’excision qui, depuis des années, est interdite au Burkina et dans la plupart des Etats africains recouvre, comme on le sait, toutes les mutilations faites aux femmes telles que l’ablation totale ou partielle de leurs organes génitaux externes ou encore certaines lésions irréversibles telles les perforations, les incisions, les cautérisations et les rétrécissements.

Quand on sait les conséquences souvent désastreuses (hémorragies, incontinences, ulcérations de la zone génitale, kystes, abcès, etc.) d’une telle pratique, il y a lieu alors de s’inquiéter de la situation de cette vingtaine de fillettes de Santidougou dont certaines auraient perdu connaissance pendant l’opération. D’où la nécessité de leur transfert dans un bref délai à Bobo pour des visites médicales. C’est du moins l’avis de madame Kéré Kadidia, directrice provinciale de l’Action sociale du Houet.

Jonas Appolinaire Kaboré
Observateur Paalga

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