Le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a présenté, le 27 juin dernier les résultats de « son » Faso baromètre III : Enquête par sondage sur l’état de la gouvernance au Burkina Faso. Une enquête réalisée en avril/mai 2006. Faso Baromètre III, c’est un échantillon de 1738 personnes résidentes dans les 13 régions du pays qui ont été enquêtées.
En rappel, l’enquête réalisée avait entre autres pour objectifs spécifiques d’appréhender les perceptions des citoyens envers les valeurs, processus et institutions de la gouvernance, de formuler des propositions de réformes pour le renforcement de la gouvernance et de promouvoir le dialogue démocratique autour de ces propositions.
Le CGD avant la présentation des résultats de son enquête a averti : « Les opinions exprimées ici ne reflètent ni la position des partenaires techniques et financiers (Danemark, Pays-Bas, Suède) qui ont financé le présent sondage, ni celles du Conseil d’administration du CGD », c’est tout dire.
Le Burkina Faso, un pays démocratique
En ce qui concerne la démocratie au Burkina Faso, que peut-on retenir des résultats de l’enquête ?
Une démocratie avec des problèmes majeurs (26,25% des enquêtés), une démocratie mais avec des problèmes mineurs (26,85% des enquêtés), une pleine démocratie (15,65%). La sommation de ces résultats montre que 71,75% des enquêtés reconnaissent qu’il y a la démocratie au Burkina Faso, contre 8,11% qui pensent que le Burkina Faso n’est « pas une démocratie ». La sommation permet aussi de noter que 56,10% pensent que le Burkina Faso est un pays démocratique mais avec des problèmes.
En définitive, on retiendra du sondage que le Burkina Faso est un pays démocratique avec des problèmes à résoudre. C’est que les efforts déployés depuis plus d’une dizaine d’années pour la démocratie et la bonne gouvernance n’ont pas été vains.
Et les citoyens le reconnaissent : Mise en place de toutes les institutions, bon fonctionnement de ces institutions, consultations électorales régulières... Bref la dynamique démocratique enclenchée depuis 1991 avance et se renforce pour le bonheur de tous. Mais, il faut le reconnaître, des problèmes existent à tous les niveaux. Et on est vite tenté de faire le lien entre démocratie, bonne gouvernance et pauvreté.
En effet toutes les conditions de vie et de travail des populations ne vont pas s’améliorer, il est certain que les citoyens tout en reconnaissant qu’il y a la démocratie ne manqueront pas d’ajouter « mais avec des problèmes ». Des problèmes qui sont entre autres, la pauvreté, la vie chère, la corruption, la fraude, l’accès au soin de santé de base, l’accès à l’éducation, le VIH/Sida, etc.
Pour les enquêtés, le Burkina Faso est une démocratie avec des problèmes. Un constat qui ne peut qu’interpeller le gouvernement qui a la responsabilité et le devoir de faire du Burkina Faso « un pays démocratique avec moins de problèmes ». Le Burkina Faso est un pays démocratique. C’est un atout, un acquis qu’il faut consolider tout en œuvrant à résoudre les problèmes. Parce que, il faut le dire, une démocratie avec des problèmes, ressemblera à la longue à un vieillard qu’on n’aime plus.
Pour dire avec l’autre que les vieillards meurent parce qu’on ne les aime plus. Pour donc éviter que notre démocratie ne subisse le sort des vieillards qu’on n’aime plus, il faut travailler à résoudre les problèmes, à surmonter les obstacles même si Konrad LORENZ « croit » que l’absence complète d’obstacles est plus dangereuse que les obstacles insurmontables. Au regard de tout ce qui précède, on peut dire qu’en matière de démocratie et de bonne gouvernance, le Burkina Faso peut mieux faire.
Par Ben Alx Béogo
