Actualités :: Opposition : Quel combat pour 2007 ?

La lourde atmosphère éthérée née des frustrations des municipales d’avril dernier ne semble pas près de se dissiper sous les cieux du Faso. Dans les maquis de la capitale, véritables parlements officieux où s’édictent des lois de toute nature, au gré des humeurs et du nombre de bouteilles de bière avalées, des questions se posent dont celle concernant les règles du jeu démocratique : l’opposition va-t-elle aux élections législatives ? sous quelles conditions ?

La majorité des Burkinabè a été unanime pour dire que la présidentielle de novembre 2005 aura été un modèle de réussite en matière d’organisation d’élections. On est, hélas, allé trop vite en besogne pour affirmer que les municipales lui ressemblaient.

En effet, combien de noms sur les listes électorales auront pris les jambes à leur cou de novembre 2005 à avril 2006 ? Combien de noms seront-ils venus au galop s’incruster dans des listes qui avaient déjà du mal à supporter des ’’doublons’’ ? Ne voilà-t-il pas que certains scrutins doivent être repris ! Une fois encore l’on crie haro sur la Commission électorale nationale indépendante qui, si l’on en croit l’opposition, reste le malheureux grand générateur de ces embouteillages électoraux...

De nombreuses concertations ont permis aux Burkinabè d’accepter les principes de démocratie, d’acquérir des méthodes pour aboutir à des élections dites justes, transparentes et équitables. On se demande cependant pourquoi tout cela n’est pas ’’correctement’’ appliqué !
’’Le Burkina Faso a mal à ses élections’’, a récemment dit le député Ram Ouédraogo, qui lance un appel aux partis de l’opposition en vue de réglages indispensables à l’approfondissement du processus de démocratisation en cours dans le pays. La confiance n’est guère au beau fixe entre pouvoir et opposition. Selon certains militants de cette dernière, cette situation tire sa source de la nature même du parti au pouvoir, né de mues diverses mais lent à se départir de pratiques d’un autre âge...

L’appel au regroupement des partis de l’opposition viserait plusieurs objectifs. Certains militants n’hésitent pas à déclarer que tout devrait être repris à zéro, y compris les structures en place. Mais plus on aura recours à cette méfiance maladive réciproque, moins on s’appuiera sur les principes et raisonnement à même d’établir l’équilibre dans la compréhension de la question des élections.

Tout cela ne constitue sans doute pas de bons points pour le parti majoritaire qui semble faire sien l’adage qui affirme que ’’seuls ceux qui ne font rien ne se trompent pas, mais dans certains cercles de l’opposition également, l’on s’essaie discrètement à une autocritique qui ne laisse pas indifférent. Combien de partis dits de l’opposition disposent-ils de ce que l’on pourrait appeler réellement un programme ? Le constat peut être fait que les ’’militants’’ suivent plus par loyauté partisane que pour la confiance en une vision consignée dans un programme.

S’il est une autre difficulté à laquelle les partis de l’opposition font face, c’est celle de la communication avec les électeurs dont certains se demandent, à force de ’’matraquage’’, si les allégations lancées contre le parti au pouvoir ne sont pas que jalousies et ressentiments. En outre, des partis pensent fermement que leur vision pour le développement du Faso reste la meilleure, au-dessus de celle des électeurs !

Il est presque certain que se tiendront diverses réunions pour décanter la situation, mais déjà, nombre de partis s’interrogent sur leur marge réelle de manuvre face à un parti qui voudrait une espèce de ’’revanche’’ dans les régions où les résultats des municipales n’ont guère répondu à son attente...

Viendra ensuite cette phase cruciale du choix des candidats au cours de laquelle l’on pourrait assister, au sein de partis de l’opposition, à une certaine cacophonie : le phénomène de cooptation semble être sur le déclin, ouvrant ainsi la voie à de véritables exercices de contorsionnisme politique.

Dans ce cadre, les partis à caractère ’’familial’’ pourraient porter leur deuil.
D’autre part, ceux qui, par calcul, ont fait du nomadisme leur cheval de Troie risquent fort d’en prendre pour leurs caprices, susceptibilités oblige. En effet, de nombreux courants traversent certains partis et pas des moindres ; des militants embusqués, habitués des allées du pouvoir, observent, s’organisent discrètement pour les législatives. Des grincements de dents en perspective guère étonnants ! Les trop grandes affaires sont toujours difficiles à gérer...

Au-delà des relents de ces cuisines internes que l’on sentira d’ici, il faut souhaiter qu’un ’’modus vivendi’’ soit vite trouvé sur la délicate question de l’organisation des élections. Pour certains militants du parti majoritaire, les interminables récriminations de l’opposition relèveraient de faux procès, arguant que l’opposition ne fait absolument rien pour s’implanter dans les régions et convaincre les électeurs. Mais l’on se rappelle aussi cette malencontreuse déclaration soutenant que ’’le gouvernement gouverne, l’opposition s’oppose !’’

L’on s’en souvient encore et, à l’évidence, une telle vision de la répartition des tâches dans la gestion de la chose publique ne va pas sans susciter des inquiétudes, principalement sur l’établissement même des règles du jeu politique : sont-elles justes et équitables ? Il faut souhaiter que les uns et les autres se rencontrent et se parlent franchement qu’ils adoptent des dispositions qui tiennent compte des remarques faites et des différentes exigences de la démocratie.

A. Pazoté

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