- Salia Sanou
C’en est donc fini pour les municipales du 23 avril dernier avec l’installation, le week-end écoulé, des maires nouvellement élus, qui ont désormais en charge les destinées de cette commune peuplée d’environ un demi-million d’âmes dont les conditions de vie restent des plus précaires, du moins pour la plus grande majorité de la population.
Œuvrer à l’amélioration des conditions de vie des Bobolaises et Bobolais doit être le défi majeur que le nouveau conseil se doit de relever.
Et c’est seulement à cette condition que Salia Sanou et son équipe pourront justifier leurs motivations à briguer ce mandat pour les cinq années à venir.
Salia Sanou, maire de la commune de Bobo-Dioulasso. Et nous voilà reparti pour un nouveau mandat de cinq ans avec une nouvelle équipe dirigeante, encore issue du CDP.
Et malgré le règne sans partage du parti au pouvoir depuis la mise en place du processus de décentralisation dans notre pays, la ville de Sya est en proie à une situation d’instabilité avec ces perpétuels changements qui interviennent à chaque scrutin municipal et souvent dans des conditions qui frisent l’indignation ou le ridicule.
Trois mandats, trois maires
Qui dit mieux ? Loin d’être le signe d’une véritable alternance démocratique, ces changements qui s’opèrent le plus souvent dans la douleur sont plutôt la conséquence de cette interminable guerre clanique sans merci à laquelle se livrent quotidiennement les acteurs de la scène politique bobolaise.
L’impression qui se dégage de prime abord d’une telle situation est que c’est la raison du plus fort qui a toujours prévalu au CDP Houet. Et comme nul n’est jugé sur ses qualités d’homme ou à son bilan après un mandat, il reste alors entendu que seuls les « Athanase Moussiané » du CDP Houet continueront de dicter leur loi.
Les récents événements intervenus à l’orée de ces municipales et qui ont entraîné des démissions de la section provinciale témoignent de l’ampleur des rivalités entre les militants du parti, qui sont de plus en plus enclins à se régler les comptes plutôt qu’à concevoir ou à exécuter, avec toute l’attention qui sied en pareille circonstance, des programmes de développement au profit de cette commune qui, de l’avis général, a connu une nette dégradation au cours de ces dernières années.
Faux pas interdits pour le nouveau conseil
Tout se passe alors comme si Bobo est orpheline de ses acteurs politiques qui, dit-on, ne font rien pour sauver cette ville qui serait pratiquement au bord du gouffre.
Et certains de s’en prendre ouvertement aux responsables du CDP Houet et particulièrement à son secrétaire général provincial, Salia Sanou, qui serait l’architecte de tous les bouleversements qui interviennent dans la commune de Bobo.
On se rappelle en effet le rôle qu’il a joué à l’accession d’Alfred Sanou à la tête de la commune en 1995 avant de le vouer aux gémonies au profit de son successeur. Célestin Koussoubé, désigné comme l’homme providentiel par le même Salia Sanou lors des municipales de 2000, connaîtra le même sort à la fin de son mandat, et qui pis est, il fut contraint de quitter le navire battant pavillon CDP.
Aujourd’hui considéré comme le faiseur de roi, l’ex- secrétaire général provincial du parti serait, dit-on, à l’origine de tous les départs et de toutes les arrivées à la tête de la mairie de Bobo. Maintenant qu’il s’est engagé à prendre ses responsabilités, beaucoup ont désormais hâte de le voir à l’œuvre.
Dans tous les cas, Salia Sanou a le dos au mur, lui qui a toujours occupé d’importants postes politiques, mais qui, jusque-là, n’arrive pas à convaincre la grande majorité des Bobolais de ses réelles capacités et de sa volonté de s’investir pour le développement du Houet.
Jonas Apollinaire Kaboré
L’Observateur Paalga
