Poids de la démocratie burkinabè, confiance aux institutions, action du président du Faso, celle des députés, situation économique, fossé entre riches et pauvres sont autant de thèmes qui ont sous-tendu le sondage du Centre pour la gouvernance démocratique (CGD),organisé courant avril-mai 2006.
Le 27 juillet dernier, ce sondage a été rendu public dans la salle de conférences du PNUD, face à des politiciens, hommes de médias, de la société civile... Il a été comparé à un autre réalisé au Sénégal en mai 2005.
1 738 personnes (échantillon) résidentes dans les 13 régions du Burkina ont été questionnées en face-à-face en trois langues nationales et en français sur l’état de la gouvernance du Burkina Faso. Ainsi, à la question "que vaut aujourd’hui la démocratie burkinabè" ?
8,11% estiment qu’il n’y a pas de démocratie, 28,25% que c’en est une mais avec des problèmes majeures, 15% pensent que c’est une pleine démocratie et 15,59% ne savent pas. Sont-ils satisfaits de cette démocratie ? 40,97% sont très ou satisfaits, et 40,51% ne sont pas du tout ou pas très satisfaits.
Dans la catégorie de la performance dans la gouvernance démocratique par rapport aux années antérieures, 60% estiment qu’il y a la liberté de pensée, (contre 66% au Sénégal) et 11,1% pensent que c’est pire (contre 09% au Sénégal), 63,6% pensent que le choix des opinions politiques sans pression est une réalité, contre 73% au Sénégal), tandis que 5% penchent pour le pire (contre 4% au Sénégal).
Et la confiance aux institutions dans tout cela ? 53,7% ont premièrement une confiance élevée aux forces armées et de sécurité, suit le président du Faso (51%), ensuite la RTB et la TNB, la police ensuite 35,8%, les radios privées (32,7%) et enfin à la justice (31,1%).
A titre de comparaison au Sénégal, 77% des sondés font d’abord confiance aux forces armées, 70% à la police, 59% au président de la République, et enfin 58% à la justice. En ce qui concerne le degré de confiance moindre, 14,7% font confiance à l’opposition, 23,8% aux journaux privés, 20,1% au Conseil municipal, 19,9% aux journaux gouvernementaux.
De la gouvernance économique
L’action de Blaise Compaoré ? 71,06% approuvent l’action du président du Faso (57,77 approuvent, et 13,29% approuvent fortement), contre 32,38% qui désapprouvent (18,64% désapprouvent et 3,74% désapprouvent fortement).
L’approbation de l’action des députés recueille 44,8% d’assentiment (38,43% approuvent et 6,44% approuvent fortement), contre 36,30% désapprobation ; (26,75% désapprouvent et 9,55% désapprouvent fortement). Les élus locaux recueillent chez les sondés 30,26% d’approbation, contre 33,73% de désapprobation.
Dans le volet gouvernance économique, 29% de sondés estiment que la situation économique est bien, et 45,74% soutiennent que cette situation est mauvaise. Le fossé entre riches et pauvres par rapport aux années passées ? 80,79% soutiennent que c’est pire, et 20,41% estiment qu’il y a de l’amélioration.
Les institutions gangrenées par la corruption
La corruption au Burkina touche d’abord, selon les sondés, la police et la gendarmerie (20,8%), les Impôts et la douane (20,40%) et les membres du gouvernement (17,6%).
La question genre en politique a donné les résultats suivants : 50,75% sont d’accord pour l’égalité des femmes et des hommes au niveau des mandats électifs, 25,37% sont d’avis que les hommes sont meilleurs dirigeants que les femmes.
Enfin, pour le vote des Burkinabè de l’étranger, 78,7% y sont favorables, contre 16,34% de défavorables.
Zowenmanogo Dieudonné Zoungrana
L’Observateur Paalga
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