Actualités :: Seydou Zagré, nouveau maire de Koudougou : "Faire de Koudougou notre cause (...)
Seydou Zagré

A 49 voix pour, contre 13 bulletins nuls (les mauvaises langues disent que ce sont ceux des 13 conseillers de l’UNDD), Seydou Zagré a été porté à la tête du Conseil municipal de Koudougou. Nous avons pu lui arracher une interview à chaud, le jour même de son élection, c’est-à-dire le mardi 30 mai 2006. Faites connaissance avec l’homme qui va présider aux destinées de Koudougou pendant les 5 années à venir.

Peut-on faire plus ample connaissance avec le tout nouveau maire de Koudougou ?

• Merci. Je suis natif de Koudougou, j’ai 44 ans, je suis marié et père de trois garçons. J’ai fait mes études primaires à l’école est mixte de Koudougou, mes études secondaires au collège St-Joseph Moukassa jusqu’en 1982 où je suis parti à l’Université de Ouagadougou à l’école supérieure de droit à l’époque. J’ai fais une maîtrise en droit public. J’ai fait le Secrétariat national des CDR avant de venir à la présidence du Faso. Après, en 1988, je suis allé à l’Institut international d’administration publique de Paris. Je suis revenu à la présidence, ensuite au Premier ministère comme chargé de mission. Depuis 1997 je suis directeur de cabinet du président de l’Assemblée nationale. Entre-temps, j’ai fais un DEA en droit public à Abidjan en 1996 et je continue la rédaction de ma thèse de doctorat.

Sous quel signe placez-vous ce mandat ?

• J’inscris ce mandat qui intervient après une seconde alternance dans la gestion de la ville de Koudougou sous le signe de la mobilisation du CDP pour s’enraciner durablement dans la ville de Koudougou et essayer d’apporter des réponses aux problèmes que les populations de Koudougou se posent relativement au développement de leur ville. Il faut, pour ce faire, que nous puissions renforcer la cohésion au sein du Conseil municipal afin qu’il puisse remplir les missions qui lui sont confiées. Ensuite, que nous puissions renforcer la cohésion au sein de notre parti le CDP pour que nous puissions dégager les actions prioritaires à même de faire avancer les choses au niveau de la commune de Koudougou.

Mon souhait est que nous fassions de Koudougou notre cause commune. Que nous soyons du CDP ou non, il y a quelque chose à faire à Koudougou, pour Koudougou et nous devons nous unir pour faire avancer les choses. Avec l’ensemble du bureau du Conseil, je serait très attentif et très réceptif à tout ce qui peut être fait comme proposition, d’où que ça vienne, afin que nous puissions, fils et filles de Koudougou, construire le bonheur de notre cité. Je place mon mandat sous le signe de la mobilisation pour le développement de Koudougou dans la fraternité, la paix et la cohésion.

Dès le lendemain du scrutin du 23 avril, la victoire du CDP ne faisait plus de doute à Koudougou. Saviez-vous déjà, depuis cette date, que vous alliez être porté à la tête de la mairie ?

Je préfère vous dire tout de suite la vérité. Je n’ai jamais pensé, je n’ai jamais voulu être maire de Koudougou. Il y a 5 ans, cette éventualité s’était posée mais comme nous avions perdu les élections, on n’a pas eu à en débattre. Cette fois-ci, avec notre victoire au scrutin du 23 avril, le débat est revenu. Mais je suis dans un parti et je considère la position que j’occupe comme un devoir, une mission du parti et je me forcerai avec l’équipe qui a été constituée pour relever le défi de la construction de Koudougou, de l’enracinement du CDP dans le Boulkiemdé. Je ne prends pas ça comme une affaire personnelle. Du reste, les textes instituent le maire comme l’exécutif du Conseil municipal.

Quelles orientations entendez-vous donner à votre mandat ?

• La première grande orientation est que nous puissions renforcer les capacités du Conseil municipal et de l’ensemble de ses membres dans la gestion des affaires locales. La deuxième grande orientation, est que nous puissions consolider la démocratie locale pour l’émergence d’une véritable citoyenneté démocratique et d’une véritable culture démocratique au niveau de la base. Nous devons faire en sorte que chaque citoyen et chaque citoyenne se sentent concernés par ce qui se passe au niveau de la mairie.

La troisième grande orientation, c’est de moderniser la vie municipale et promouvoir une citoyenneté participative plus active. De manière à ce que ce qui sera fait au niveau du Conseil municipal ne soit pas la seule affaire des conseillers seulement. Au-delà, il faut que chaque habitant se dise qu’il est aussi responsable de ce qui se passe. Nous devons nous donner la main et nous dire que le devenir de Koudougou ne peut pas être l’affaire du seul CDP. Même si la population a voulu que le CDP en soit le moteur, en tant que président du Conseil municipal, je suis conscient qu’il faut aller au-delà. Pour cela, je ne ménagerais aucun effort pour associer le maximum de filles et de fils du Boulkiemdé à la gestion municipale. Maintenant, je ne sais pas ce que je vais trouver en face de moi ; mais il ne sera pas dit que je ne suis pas allé vers les gens pour que nous voyons ensemble, de manière à faire de Koudougou notre causse commune.

Avez-vous, au-delà de la joie et de la fierté que vous avez dû éprouver suite à votre élection, des appréhensions concernant votre mandat quand on sait que vous allez devoir cohabiter avec deux autres partis : l’UNDD et l’ADF/RDA, même si on sait qu’au sein du Conseil, votre parti dispose d’une large majorité ?

• C’est vrai que le CDP avec 48 conseillers a plus que les 2/3 qu’il faut pour prendre des décisions valables. Il y a 10 ans quand nous étions majoritaires, nous avons associé à l’époque l’ADF à la gestion de la mairie. Il y a 5 ans, l’ADF/RDA était en majorité et ils ont géré. Cette fois-ci nous avons pensé que nous devons prendre la plénitude de nos responsabilités et nous assumer. Avec les compétences que nous avons au sein du Conseil, nous essayerons d’apporter ce que nous croyons qu’il est possible d’apporter à cette ville.

Cela étant, j’ai été attentif de disposer d’une équipe cohérente et soudée qui puisse nous permettre de voir d’ici 5 ans, ce que nous avons pu faire pour la population. Je considère que nous sommes comme une équipe de football avec le peuple dans le rôle d’arbitre et qui interviendra à l’issue des 5 ans pour sanctionner. Je considère le commissaire régional , Jean Hubert Yaméogo, comme notre entraîneur, et je souhaite que tout le monde accepte les décisions du coach et que chacun s’efforce de donner le meilleur de lui-même. Moi, je me vois comme le capitaine de l’équipe, comme un chef d’orchestre qui essaie de répercuter les consignes de l’entraîneur, de remonter le moral de l’équipe.

S’il y a des appréhensions, c’est que beaucoup vont me découvrir maintenant sur la base du fait que je suis maire. Il se peut que j’aie des défauts que les gens ignoraient mais qu’ils vont apprendre à découvrir. Mais étant donné que nul n’est parfait, il nous appartient d’être convaincu de notre mission et de travailler pour le seul bien de nos populations. A part cela, je n’ai pas de crainte particulières. Nous sommes venus trouver une équipe qui avait succédé à une autre équipe. Ça fait deux équipes municipales qui ont géré la mairie. Nous allons continuer sur la base de ce qu’elles ont pu faire et essayer de voir si nous pouvons faire plus et mieux.

Comment allez-vous concilier vos obligations à l’Assemblée nationale et votre fonction de maire de Koudougou ?

• Je rends grâce à Dieu de me garder en bonne santé. Vous savez que c’est la question globale de la résidence du maire qui est posée. Vous savez que la fonction du maire est une fonction gratuite. En ce qui me concerne, il y a ma propre disponibilité et mes propres capacités de travail. Mais du point de vue du principe, si la loi même pose que l’obligation de résidence pèse sur le premier adjoint, ça veut dire qu’on conçoit que dans la phase de mise en cohérence de la politique de communalisation intégrale, on peut être amené à faire en sorte que toutes les compétences qui peuvent être sollicitées pour accompagner la résolution des problèmes dans nos villes intègrent ces réalités et permettent que des gens qui ont d’autres fonctions puissent les exercer tout en apportant leurs contributions pour le développement de nos municipalités qui, dans la phase actuelle, ne peuvent pas admettre comme principe que des gens qui ne résident pas ne puissent pas apporter leurs contributions. Peut-être que viendra le moment où par la force des choses, on ne puisse pas faire autrement. Mais en l’état actuel des choses, en faire un principe, ça peut priver beaucoup de communes de compétences capables d’apporter quelque chose.

Interview réalisée par Cyrille Zoma

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