Actualités :: Affaire Thomas Sankara : L’ONU a osé

Une première en la matière. Le comité des droits de l’Homme des Nations unies vient de se prononcer sur un coup d’état. Ceux-ci jalonnant l’histoire de l’humanité, la décision rendue va amener beaucoup d’autres dossiers sur sa table. N’a-t-il pas ouvert la boîte à Pandore ?

Selon le verdict du comité saisi par les ayants droit, il y aurait eu dans le dénouement de la crise interne au Conseil national de la révolution, violation de droits civils et politiques. Faut-il le rappeler ici, les droits civils et politiques de l’époque se résumaient à un manichéisme forcené, aujourd’hui dénoncé par la communauté internationale. La démocratie sous la révolution admettait le droit à la parole pour les adhérents à la cause et celui de se terrer pour les non-adhérents, alors dénommés les réactionnaires.

Autre époque, autres mœurs n’est-ce pas ? On peut admettre que sur un plan purement humanitaire, on lève la chape de plomb qui pèse sur cette période trouble de notre histoire. Du reste, le gouvernement s’est engagé à donner "une suite appropriée" à cette décision du comité.

A la vérité voulue et réclamée depuis urbi et orbi, quel observateur du pouvoir du CNR ignorait les contradictions insurmontables qui faisaient rage en son sein ? Le dénouement de cette crise, aujourd’hui objet de la procédure s’avère à l’analyse une issue inéluctable. La raison en est fort simple.

Le caractère par trop militaire du régime, le mythe du secret poussé à l’extrême, les bruits de couloir et la suspicion généralisée qui va avec, tout ceci concourait à entretenir une atmosphère pesante et à développer la méfiance préjudiciable. Le pouvoir secrétait en lui, les germes de sa propre implosion. La décision a semble-t-il fait fi de la réalité de l’époque qui voulait que de droits civils et politiques, il y en ait point, en tout cas pour le sens qu’on leur attribue au 3e millénaire.

C’est parce que le rideau de fer est tombé que la communauté internationale tente d’imposer une nouvelle donne politique et une autre conception des droits de la personne humaine. La prescription s’impose d’elle-même parce que les choses sont présentées sous un autre rapport avec une envie de "civiliser" les mœurs politiques.

Qu’on l’accepte ou non, les pays dits faibles marchaient aux coups d’Etat. Personne, si on veut être poli, n’a levé le petit doigt et même que cette communauté internationale a applaudi des deux mains dans certains cas. S’il faut revenir sur nos pas, peut-être que le Burkina Faso, encore lui, fera des émules. On veut bien l’espérer et surtout le croire.

S. KONE

L’Hebdo

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