Actualités :: Dossier Thomas Sankara : "Une affaire ni prescrite ni classée"

Les membres locaux du collectif juridique de la campagne internationale Justice pour Sankara, maîtres Bénéwendé Sankara et Prosper Farama, ont animé une conférence de presse le 7 avril 2006 au Centre national de presse Norbert Zongo.

Au centre de cette rencontre, la décision rendue par le Comité des droits de l’homme de l’organisation des Nations-Unies dans l’affaire Thomas Sankara. Cette décision fait savoir que "l’affaire Thomas Sankara n’est ni prescrite ni classée" et somme le Burkina à faire la lumière sur l’affaire dans les 90 jours suivant le verdict.

Sept (7) grands points composent le verdict rendu par le Comité des droits de l’homme de l’ONU à l’occasion de sa 86e session le 5 avril 2006 : "la famille de Thomas Sankara a le droit de connaître les circonstances de sa mort ; le comité rappelle que toute plainte contre les actes prohibés à l’article 7 du pacte qui dit que "nul ne sera soumis à la torture ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants... doit faire l’objet d’enquêtes rapides et impartiales des autorités compétentes ; le comité considère que le refus de mener une enquête sur la mort de Thomas Sankara, la non reconnaissance officielle du lieu de sa dépouille et la non rectification de l’acte de décès constituent un traitement inhumain et contraire à l’article 7 du pacte ; le comité estime que le Burkina a violé l’article 9 du pacte et donne en revanche raison à Madame Sankara et ses enfants d’avoir quitté le Burkina Faso ; le comité estime que le Burkina n’a pas respecté les principes sacrés et fondamentaux qui garantissent l’égalité, l’impartialité et l’équité devant les tribunaux ; le comité condamne les violations faites en raison de l’opinion politique ; il considère enfin que contrairement aux arguments du Burkina Faso, aucune prescription ne saurait rendre caduque l’action devant le juge militaire. Il est donc évident que l’affaire n’est ni prescrite ni classée !".

Le Burkina mis en demeure de 90 jours

Les deux membres locaux du collectif juridique de la campagne internationale Justice pour Sankara, maîtres Bénéwendé S. Sankara et Prosper Farama, ont brandi cette décision comme un trophée. Pour eux, cette décision pourrait être considérée comme une victoire pour le collectif juridique de la campagne internationale Justice pour Sankara. Et d’ajouter que le Burkina se doit de respecter l’engagement pris en signant le pacte international relatif aux droits civils et politiques et ses deux protocoles facultatifs : "Le pacte fait obligation aux Etats qui l’ont ratifié de prendre des mesures nécessaires pour protéger sans discrimination aucune tous les droits qui y sont reconnus (...) Quand un Etat souscrit à un engagement comme celui du pacte international et son protocole facultatif, il doit le respecter".

Maître Sankara a déclaré lors de cette rencontre, que le Burkina Faso a été mis en demeure de rendre non seulement publiques les constatations faites, mais de donner aussi suite aux mesures qui seront prises pour rétablir le droit ; et ce, dans les 90 jours suivant le verdict. "La justice burkinabè vient ainsi d’être rattrapée par la volonté farouche des hommes épris de paix et de justice du monde entier dont les actions multiformes ont abouti à ce verdict implacable" a-t-il ajouté.

Le combat continue

De quel moyens dispose le Comité des droits de l’homme de l’organisation des Nations-Unies pour faire fléchir le Burkina ? Peut-on dire que les acquis sur le terrain pour ce qui concerne l’affaire Thomas Sankara ne sont pas suffisants ?

Dans leurs réponses, les deux conférenciers ont fait savoir que tout sera mis en oeuvre afin le Burkina respecte ses engagements. Le collectif juridique continuera son combat pour amener la communauté internationale à faire pression sur le pays des hommes intègres. Maître Sankara, lui, a été affirmatif dans sa réponse : "Dans la mesure ou le Burkina est un Etat partie au pacte international, ça veut dire que le Burkina a accepté qu’en cas de violation, on puisse faire appliquer la loi. Cela pourrait aboutir à des mesures de représailles et de coercition de la part de la communauté internationale." Répondant à la seconde question, maître Farama a déclaré que collectif juridique de la campagne internationale Justice pour Sankara vise à ce que le droit soit dit dans l’affaire Sankara.

Pour les deux avocats, le combat ne fait que commencer : "Nous allons mener le combat en tant que techniciens, praticiens du droit".

Par Alain DABILOUGOU

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