Après avoir fait le point de l’état de la Nation la semaine dernière, le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli s’est retrouvé à nouveau, ce jeudi 30 mars à l’Assemblée nationale, pour présenter aux élus nationaux, le programme d’action du chef de l’Etat au cours de ce quinquennat. Sur le plan économique, de grands changements sont annoncés.
C’est une véritable révolution économique qui s’annonce au Burkina dans, les prochaines années. Du moins, c’est ce qui ressort de la Déclaration de politique générale du gouvernement Yonli III. Paramanga et son équipe veulent faire du Burkina, « un pays émergent en Afrique de l’Ouest », à l’horizon 2015. Pour y parvenir, le chef du gouvernement veut compter non seulement sur ses 6 années d’expérience mais aussi sur le volontarisme et l’audace de ses coéquipiers ainsi que sur l’ensemble des Burkinabè. Toute chose qui permettra d’édifier une économie forte et prospère. Il s’agira d’abord, pour le gouvernement, d’assurer une modernisation des infrastructures économiques et des services, et de « jeter ainsi les bases de la compétitivité des unités industrielles et commerciales ». Et cela, à travers des actions de grande envergure telles la création d’un port sec, d’une nouvelle zone industrielle à Ouagadougou et de l’érection d’un centre d’affaires modernes dans la Zone d’activités commerciales et administratives (ZACA).
Sur le plan agricole, la politique du gouvernement sera concrétisée par le renforcement des capacités et des compétences des producteurs.
Ainsi, plus de 1600 motos pompes et 500 tracteurs seront mis à la disposition des producteurs dès la campagne agricole prochaine.
La petite irrigation devra connaître une généralisation et une intensification certaine étant donné que la phase-pilote a fait ses preuves.
cet effet, le gouvernement procédera à l’aménagement de 5 000 à 10 000 hectares de périmètres nouveaux par an destinés à la production de maïs, de niébé, de blé, de manioc.
Dans le domaine hydraulique, le défi majeur de ce quinquennat sera, sans doute, le démarrage de la construction du barrage de Samandéni. D’un coût global de 181 milliards de FCFA, ce projet devra permettre d’aménager environ 20 000 hectares. En matière d’élevage, il s’agira pour Paramanga Ernest Yonli et son équipe, de poursuivre les efforts déjà engagés en vue d’améliorer la compétitivité et l’accès aux marchés des produits animaux à travers la construction des marchés à bétail de Yendéré, de Bitou, de Youba, etc. Le secteur privé, à entendre le chef du gouvernement, ne sera pas en reste.
Les acteurs de ce secteur devront saisir l’opportunité, c’est-à-dire le soutien de l’Etat, pour développer des initiatives allant dans le sens du renforcement de leur capacité et, au mieux, de créer des unités de production, de transformation et de valorisation des produits locaux.
Si toutes ces mesures annoncées venaient effectivement à être concrétisées sur le terrain, il n’y a pas de raison que le pays des hommes ne soit pas un pays émergent dans notre région, Blaise ne demeure pas au palais de Kossyam. A Blaise Compaoré maintenant de mettre les hommes qu’il faut à la place qu’il faut, pour faire de son programme, une réussite.
En bon économiste averti, le Premier ministre Yonli promet un taux de croissance économique d’environ 10 % d’ici à 2010. De toutes les façons, l’erreur n’est plus permise. Le Burkina ne doit plus être le canard boiteux de la sous-région.
Au jour du jugement, c’est-à-dire au soir du quinquennat, le peuple burkinabè saura trancher.
Fatouma Sophie OUATTARA
Sidwaya
