Actualités :: Politique : Le regain de vitalité de la diplomatie burkinabè
Y. Ouédraogo et Colin Powell

Le Burkina a renoué ces derniers mois avec ce qu’il faut bien appeler sa diplomatie de la recherche et de la promotion de la paix. Une diplomatie active et sans commune mesure avec son poids économique. Une véritable rupture avec cette politique qui voulait qu’on se taise parce qu’on est pauvre donc faible et de peu d’importance.

Ces derniers mois, Ouagadougou a été le théâtre d’intense ballet diplomatique. Le gouvernement tchadien et les "rebelles" tchadiens du Mouvement pour la démocratie et la justice au Tchad (MDJT) ont signé le 14 décembre dernier dans la capitale burkinabè un accord de paix, après deux jours de pourparlers. Un émissaire du président des Comores, un pays éloigné et sans rapport particulier avec le Burkina Faso est venu remercier le chef de l’Etat burkinabè, Blaise Compaoré pour ses efforts en faveur de la paix dans son pays.

Le président libérien Gyude Bryant a déclaré à Ouagadougou où il venait d’être reçu par son homologue burkinabè que c’est le Burkina qui a impulsé la dynamique de paix en cours au Liberia. Le chef de l’Etat centrafricain était récemment au Burkina Faso pour remercier le peuple, les autorités et le président burkinabè pour tout ce que le pays a fait pour la République centrafricaine.

En remontant plus loin dans le passé, le Burkina Faso a aidé à résoudre la question des rebellions touaregs au Niger et au Mali. Tout comme il a été actif dans la résolution de la crise politique au Togo, de la guerre en Angola, du conflit civil au Rwanda pour ne citer que ces cas.

Cette propension à voler au secours des autres, notamment des frères africains a souffert de la crise sociale née du drame de Sapouy en 1998. Elle a tout aussi souffert des malentendus avec certaines grandes puissances au sujet des conflits du Liberia et de la Sierra Leone. D’aucuns y avaient vu la main du Burkina. Aujourd’hui, les a priori, les préjugés n’ont pas résisté à la réalité des faits.

Des contempteurs ou des détracteurs du pouvoir ne manquent pas de dire que cet activisme diplomatique est intéressé. D’aucuns vous parleront du pyromane qui joue au sapeur pompier. Tandis que d’autres soutiennent que le pays n’a jamais été aussi isolé parce que ses dirigeants sont des "fauteurs de troubles". Des citoyens burkinabè ont même demandé à la communauté financière internationale de priver leur pays d’aide pour punir ses dirigeants.

Cette demande n’a jamais été entendue. Le Burkina Faso continue de bénéficier du soutien des bailleurs de fonds. En ce début d’année seulement, plus de 140 milliards de FCFA ont été mobilisés pour différents projets de développement. C’est certainement une preuve que malgré nos fautes, nos insuffisances, la communauté internationale continue à nous faire confiance.

Cela ne devrait pas être une excuse pour dormir. Bien au contraire, le Burkina doit se montrer comme il l’a toujours fait plus ouvert sur la scène internationale. La diplomatie burkinabè comme d’ailleurs l’y obligent l’histoire, la géographie et les réalités socio-économiques du pays devrait rester active.

Nos différences politiques, idéologiques et nos choix ne devraient pas l’emporter sur les intérêts du pays. Aucun Burkinabè ne devrait souhaiter ou travailler à isoler ou à punir sa "patrie".

On juge aussi un pays, un peuple à la qualité de sa diplomatie.

Bessia Baboué
Sidwaya

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