Le ministère de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille a procédé au lancement officiel de l’opération de retrait et de réinsertion socio-économique des femmes, enfants et jeunes déplacés internes, ainsi que des autres personnes vulnérables en situation de mendicité dans les rues de la commune de Ouagadougou. Cette opération a commencé ce samedi 4 mars 2023 à Ouagadougou.
L’objectif de cette opération, selon la ministre en charge de l’Action humanitaire, Nandy Somé/Diallo, est d’identifier les femmes, les enfants et les jeunes déplacés internes pour les recevoir dans des cadres organisés, et leur faire bénéficier de services qui répondent à leurs besoins.
Adjate Dicko, déplacée interne, a dit être très contente de bénéficier de cette réinsertion sociale. « J’ai perdu mes parents il y a deux ans, et j’ai dû quitter Gorom Gorom pour Ouagadougou. La vie ici est difficile, je suis obligée de mendier pour pouvoir manger et nourrir mon enfant. Je suis d’accord avec tout ce que la ministre a dit, et je suis contente pour l’aide que le gouvernement va nous apporter », a-t-elle déclaré.
- Adjate Dicko, déplacée interne
Pour Nandy Somé/Diallo, à la date du 31 janvier 2023, le Burkina Faso enregistrait 1 938 792 personnes déplacées internes, soit environ 9,46% de la population totale. « La ville de Ouagadougou, même si elle n’est pas déclarée officiellement comme un site d’accueil de déplacés internes, accueille dans ses quartiers périphériques un nombre important de déplacés, estimés à environ 59 822 personnes au 31 janvier 2023, selon les chiffres du CONASUR. Cette situation a accentué le phénomène des personnes en situation de rue et s’adonnant à la mendicité avec leurs enfants », a présenté la ministre de l’Action humanitaire.
- Nandy Somé/Diallo,ministre de la solidarité de l’action humanitaire et de la réconciliation nationale du genre et de la famille.
Nandy Somé/Diallo a expliqué que la mendicité, telle qu’elle se présente aujourd’hui, préoccupe les plus hautes autorités du pays, au vu des risques qu’elle représente pour les personnes mendiantes elles-mêmes et pour notre pays, surtout quand on pense à l’avenir des enfants qui se retrouvent hors du cadre protecteur qu’est l’école.
« En matière de stratégie d’intervention, cette opération mettra l’accent sur la sensibilisation et l’offre de services d’accompagnement et d’appui à l’autonomisation, afin de susciter l’adhésion des populations cibles concernées et l’abandon par elles-mêmes de la mendicité. Au regard de sa complexité, cette opération se construira au fur et à mesure et s’appuiera sur les projets et programmes existants tant au niveau des différents départements ministériels, des partenaires techniques et financiers qu’au niveau des acteurs privés », a ajouté Nandy Somé/Diallo.
Carine DARAMKOUM
Lefaso.net
