Actualités :: Environnement : 15 ans plus tard, qu’en est-il de la grande muraille verte (...)

Dans cette tribune, Oumar Sylla se pose la question de ce que devient la grande muraille verte quinze ans après son lancement. Il estime qu’il ne faut pas se résigner et abandonner.

De la station spatiale ISS on aurait pu la voir, tel un fleuve « de vie » parcourant l’Afrique de l’ouest à l’est. À l’heure où le monde se réunit en Égypte pour la COP 27 et où le dérèglement climatique devient une urgence, la « grande muraille verte » peine à voir le jour. Cet ambitieux projet africain censé relier les nations et les hommes, en plantant des arbres de l’océan atlantique à la mer rouge, promettait un avenir plus écologique au continent.

Initié en 2007 par l’Union africaine, ce programme prévoyait de planter des millions d’arbres du Sénégal au Djibouti, parcourant plusieurs pays du Sahel comme le Mali, le Niger, le Tchad et le Soudan. Avec ses 8.000 kilomètres de longueur et 15 kilomètres de largeur, l’objectif était de lutter contre la désertification, notamment dans sa partie sahélienne, en redonnant vie à des écosystèmes qui existaient il y a un siècle. Dans ce cadre, chaque pays pouvait proposer, selon son contexte économique et géographique, la mise en œuvre de ce projet et ainsi contribuer à l’édification de cette « barrière verte ».

Malheureusement, les difficultés énoncées hier sont les réalités d’aujourd’hui :15 ans après, seul 15 % du projet aurait abouti, principalement au Sénégal et en Ethiopie.
Les raisons de ce retard sont nombreuses. Le changement climatique s’accélère et accentue la sécheresse et il est difficile de convaincre certaines populations de revoir les coutumes ancestrales d’élevage et d’agriculture qu’elles exercent dans les zones de plantation.

En outre, les affrontements communautaires entre agriculteurs et éleveurs ainsi que les conflits armés n’en finissent plus. Ces conflits comptent des groupes terroristes, dont les zones d’exactions se situent sur le tracé de ce couloir vert. Enfin, les financements sont malheureusement toujours difficiles à trouver pour des États qui ont du mal à assumer seuls économiquement la réalisation de ce projet pharaonique. Pour toutes ces raisons, il est possible d’affirmer, sans crainte, que l’édification de la « grande muraille verte » est aujourd’hui en très grande souffrance.

Pourtant, il est clair qu’il ne faut pas se résigner et abandonner. Redonner vie à ce projet, c’est fédérer à nouveau les peuples et apporter la paix au travers d’un idéal commun : la préservation de la nature et de l’humanité. Les jeunes populations sahéliennes enclines à entendre le message sur l’urgence climatique doivent aujourd’hui se mobiliser. Ainsi, ils pourraient relancer ce beau projet qui, en plus de participer à la lutte contre les effets du changement climatique, permettrait également de ramener un peu de paix au Sahel.

Oumar Sylla

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