Actualités :: Célébration du 11-décembre : Incarnation d’une conscience nationale

Les célébrations commémorant le 11 décembre 1958 ont connu cette année,
une touche particulière. Un engouement certain a entouré l’événement,
marquant ainsi la réhabilitation progressive de cette date qui consacre
l’obtention de statut de République autonome par la Haute Volta.

Il n’a
manqué que le grand défilé à Ouagadougou, pour conférer au 11 décembre,
toute la charge symbolique qu’elle représentait, il y a quelques années, et
que les régimes successifs ont mis sous le boisseau. Le défilé, on le sait, est
la forme vivante de l’identité nationale en ce qu’il rassemble toutes les forces
vives de la nation autour d’un même idéal, celui de forger toujours une nation
forte et prospère.

Pour les pays qui le font encore, le spectacle en vaut la peine. Les
Champs-Elysées, à Paris, sont célèbres, aussi bien pour leurs boutiques de
luxe que pour le défilé annuel du 14 juillet , fête nationale de la France, qu’ils
accueillent.

Les Français savent ce que vaut l’histoire de leur nation, des
luttes et des sacrifices qui ont jalonné sa construction. C’est pourquoi, ils ne
se privent pas de donner toute la solennité qu’il se doit à cette fête. Et c’est
avec force bals, illuminations et feux d’artifices que partout en France,
l’événement est commémoré. C’est ainsi que se forge, ne serait-ce que ce
jour-là, un sentiment fort d’appartenance à une même nation.

En Afrique, et en dépit des difficultés économiques, les célébrations
fastueuses des fêtes nationales continuent dans certains pays. Elles se font
parfois, de façon tournante, de sorte que toutes les villes du pays aient la
chance d’accueillir un jour les manifestations. Outre les retombées
économiques et les réalisations de nouvelles infrastructures, la ville hôte
devient, le temps de la commémoration, la capitale du pays, le point de
convergence de toute la nation.

C’est dire donc que la fête nationale mérite une attention particulière que les
aléas politiques et économiques ne doivent compromettre. Cela d’autant que
nos pays africains, confrontés à l’avènement de nombreux régimes survenus
à la suite généralement de putschs, ne savent pas quel régime célébrer. Au
Burkina, la polémique sur le statut du 4 août ou du 15 octobre est toujours
revenue sur le tapis, montrant bien qu’elles ne font pas l’unanimité.

On se
souvient des affrontements épiques à l’Assemblée nationale, entre
"4-aoûtistes" et "15-octobristes" sur l’opportunité ou non de décréter ces deux
dates fêtes légales du Burkina Faso. Or, tel est loin d’être le cas de la date du
11 décembre, inscrite au panthéon des mythes fondateurs de notre nation et
qui, de ce fait, transcende les clivages politico-idéologiques.

On peut
s’interroger sur ce que les dirigeants africains ont fait de cette indépendance,
mais on ne peut douter de ce qu’elle a constitué une étape charnière de
l’histoire moderne du Burkina Faso. L’intérêt, justement, de la communion
annuelle autour de cette fête, c’est la possibilité d’introspection qu’elle offre à
tous les acteurs de la vie nationale. Temps des bilans, le 11 décembre
pourrait ainsi devenir le jour où toute la nation se penchera sur les pas
accomplis dans tous les domaines de la société et ainsi repartir du bon pied.

Si tous s’accordent sur le sens profond que devrait revêtir cette date, nul
doute qu’elle marquera aussi le point de départ d’une réconciliation entre fils
et filles du Burkina, que les turpitudes de l’histoire récente ont parfois divisés.
Les efforts déployés ces derniers temps par la télévision nationale, pour
diffuser les images des premiers pas de notre souveraineté, donnent encore
plus de charge émotionnelle à la commémoration.

Ces archives servent de
lien entre les générations actuelles et celles qui ont jeté les bases de cette
conscience nationale qu’incarne le 11 décembre. Il n’est donc pas besoin de
rappeler à quel point l’âme d’une nation réside d’abord dans sa capacité à
conserver son histoire. Si nous avons raté d’autres rendez-vous de par le
passé, confiant notre sort aux autres, le temps est venu de comprendre que
les faits historiques sont sacrés et doivent être consignés comme des
reliques. Le pays pourra toujours s’y mirer pour puiser les ressources de son
avancée.

Le devoir de mémoire, chacun l’assume à sa façon. La télévision
joue bien sa participation. Il reste à matérialiser définitivement la renaissance
du 11 décembre par ce défilé que regrettent bien des Burkinabè. Ainsi, la
nation célébrera-t-elle à l’unisson une date sans polémique, source d’une
histoire commune et d’un avenir partagé.

"Le Pays"

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