Actualités :: Pierre Tapsoba, coordonnateur de l’AMP : « Je n’aime pas la Mouvance (...)
Pierre Tapsoba

En 1992, la CNPP/PSD, à peine sortie des élections législatives, éclate en morceaux. Une partie ira directement dans les bras du pouvoir avant d’être rejointe par l’autre en 1996, lors de cette fusion absorption politique qui donnera naissance au CDP...

Par ce fait, les responsables des plus en vue de l’ancien parti déposent armes et bagages au CDP : Marc Yao, Moussa Boly, Mathieu Rakiswilgri Ouédraogo, et ... Pierre Tapsoba, notre hôte.

Depuis lors, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. Aujourd’hui chargé des Relations extérieures dans ledit parti, le député Pierre Tapsoba a été choisi pour assurer la coordination de l’Alliance pour la mouvance présidentielle (AMP), un regroupement de partis qui avaient décidé de soutenir la candidature de Blaise Compaoré.

En cette matinée du lundi 28 novembre 2005, la campagne présidentielle est passée et la bâtisse qui tenait lieu de siège sise sur l’avenue Yennega paraissait abandonnée, et l’ambiance tranchait d’avec celle des jours chauds de la campagne.

C’est donc un coordonnateur qui s’apprêtait à aller payer la facture de téléphone et à remettre les clefs du bâtiment que nous avons trouvé dans cette austère salle ventilée qui lui tenait lieu de QG. Présidentielle, partis de l’opposition, disparition de la CNPP/PSD ont été, entre autres, au menu des échanges.

Entre nous, 80,35% des suffrages, ça ne donne pas l’image d’une démocratie petit-nègre ?

• Ou d’une république bananière, c’est ce que vous voulez dire ? (Rires). Il y’en a qui disent un « suffrage stalinien » aussi. Ce suffrage ne doit pourtant étonner personne.

Il y a des journalistes parmi vous qui ont couvert la campagne de certains candidats. Je vais vous poser une question : honnêtement n’étiez-vous pas gênés en votre for intérieur, lorsque vous arriviez à certains endroits et que le candidat poireautait deux heures au soleil ou sous un arbre sans que personne ne vienne l’écouter ? C’étaient des signes...

A ces candidats, il y avait aussi le fonds qui manquait le plus !

• Ecoutez ! Donnez-moi un pays où on fait la politique sans moyens. Citez moi un. Mais on ne peut pas vouloir faire de la politique sans moyens ! C’est absurde ! Quand on veut faire de la politique sans les moyens, on commence par là où on n’en a pas beaucoup besoin.

On commence par les élections régionales. Les municipales qui viennent sont par exemple une occasion pour les petits partis d’asseoir une base. Ensuite on va aux législatives. Si on a un ou deux députés, on peut rayonner au bout de quelques années, et tenter sa chance à la magistrature suprême.

Mais tel n’a pas été le cas pour certains candidats. Deux mois avant, le parti est créé et voici son fondateur parti pour la Présidence. Franchement si le ridicule tuait, il y en a qui en seraient morts aujourd’hui.

Mais ne pensez-vous pas que ces candidats aient pu être créés de toutes pièces ?

• Pour quel besoin ? Quel intérêt aurait le CDP à créer des candidatures de toutes pièces dans la mesure où nous savions qu’il y aurait de grands partis et des opposants qui allaient être candidats.

Votre supposition pouvait être réaliste si on doutait de la présence de candidatures ! En 98, on avait supposé que Ram et Guirma étaient des candidats créés de toutes pièces.

Comment expliquez-vous donc que Ram soit cette année dans les rangs, après avoir été au gouvernement et vidé de celui-ci ? Non ! Les gens sont venus d’eux-mêmes et le CDP est un parti qui se respecte.

Le CDP a peur de la honte et la présence de certains candidats à cette présidentielle relève de la honte.

A la lecture des résultats définitifs, on se rend compte qu’avec le suffrage exprimé en faveur du président sortant, votre province d’origine le Ganzourgou, a aussi bien fait que le fief présidentiel de l’Oubritenga. On veut être plus royaliste que le roi à Zorgho ?

• Nous ne sommes pas plus royalistes que le roi. Demandez aux opposants, eux qui n’ont même pas de structures qui les représentent là-bas. Allez demander même à Bénéwendé Sankara. Qu’est-ce qu’il a comme structure de gestion de son parti au Ganzourgou, en commençant par le chef-lieu.

C’est surtout une question d’implantation. Il y en a qui ont choisi d’être bien implantés chez eux ! Bénéwendé a eu ses meilleurs scores là où il était implanté. Philippe Ouédraogo a battu le vieux PDP/PS chez lui au Sanmatenga ! Au Ganzourgou dans les années 90, c’était la CNPP ou l’ODP/MT. Depuis la fusion, c’est le CDP qui règne en maître.

Vous étiez le coordonnateur des partis membres de la mouvance présidentielle à cette élection. En quoi a consisté votre boulot ?

• Jusqu’à la création le 20 avril 2005 de l’Alliance des partis et formations politiques de la mouvance présidentielle, tous les partis qui disaient être derrière le président Blaise Comporé naviguaient à vue, chacun de son côté.

Il fallait une structure qui leur permette de se concerter. Il y a eu donc l’AMP. Depuis la création de cette structure, il y a un peu d’ordre. C’était une coordination, chargée d’être le relais entre tous ces partis de cette mouvance, la Direction nationale de la campagne et dans le cadre de leur existence au quotidien, le bureau politique national du CDP.

On imagine que ce n’était pas facile de coacher plus de vingt formations politiques. Comment vous en êtes-vous pris ?

• Vous savez, j’ai une petite expérience. De par le passé, j’ai assumé des postes de responsabilités au niveau politique, équivalentes et même supérieures à la plupart des chefs de partis de la mouvance présidentielle pendant longtemps. De ce fait, je puis dire que je suis aguerri.

Je reconnais cependant que ce n’était pas facile d’amener à l’unisson 27 partis. Ce n’est pas aussi facile d’être celui qui étudie, qui propose l’agrément ou le rejet d’une demande d’adhésion à la mouvance. Car, tous les partis n’y ont pas été admis.

A ce qu’on dit, l’AMP était mécontente du peu de cas qu’on faisait d’elle à la direction nationale de la campagne. Certains semblent avancer qu’on ne s’est pas bien occupé d’eux. Qu’en dites-vous ?

• C’est à la fois vrai et faux ! Lorsque je regarde, pendant la pré-campagne, aucune manifestation importante n’a été initiée sans que les partis n’aient été associés. C’est la preuve que les choses ont été faites pour le mieux !

Mais en matière de disponibilité des gadgets, j’ai été le premier à le dire, à qui de droit, que la mouvance a été mise un peu de côté. Mais cela était plutôt une question d’organisation. Au début nous ne savions pas qu’il fallait courir soi-même pour aller faire la queue pour avoir les dotations.

Nous pensions que les lots qui nous revenaient allaient rester intacts et que personne n’y toucherait. Alors que si vous alliez à la direction de la logistique de la campagne, c’était vraiment la bousculade. Lorsqu’on a compris qu’il fallait se déplacer, on ne s’est plus gêné. Nous nous sommes mis à l’ouvrage et les choses se sont bien passées.

On imagine aisément que la direction de campagne vous a doté des moyens. Peut-on avoir une idée sur ces moyens ?

• Des moyens, véritablement pas ! Sauf pour le siège. C’est important. Si nous étions toujours obligés de squatter le siège du CDP, avouez que ce serait difficile. Le candidat nous a autorisé à louer ce siège.

Néanmoins vous nous permettrez de passer sous silence le montant. Mais nous considérons que nous l’avons obtenu à moitié prix, compte tenu du fait que c’est devenu un bâtiment inoccupé avec le départ des habitants du projet ZACA.

Maintenant, il fallait que les responsables des partis de la mouvance battent campagne ! Donc le candidat a mis à notre disposition, les moyens financiers nécessaires pour la dotation de carburant et l’entretien des véhicules.

On n’a donc pas « mangé et laissé » les mouvanciers, comme on l’a entendu durant la campagne ?

• Non ! On ne peut pas dire qu’on a « mangé et laissé » qui que ce soit ! Chacun a eu la part qui lui revenait. Maintenant s’il s’agit de la part réservée à l’AMP, bien sûr que les chefs de partis diront toujours qu’ils en attendaient plus !

Mais encore faut-il connaître la part totale à partager et quels sont les différents démembrements qui attendaient quelque chose avant de se plaindre ! Je considère cependant le soutien financier et logistique acceptable.

Comment étiez-vous organisé ? Vous aviez votre programme de manifestation et vos moyens propres ou alors étiez-vous noyés dans l’anonymat indifférencié de la campagne du CDP ?

• Il y avait des programmes « individuels » et des programmes communs. A Ouagadougou, nous avions une animation au siège tous les jours et organisé un meeting qui, aux dires de certains, a rassemblé plus de 10.000 personnes.

Maintenant sur le terrain chaque parti, en fonction de son territoire politique, organise des meetings ou des tournées par-ci par-là pour mobiliser ses militants.

Mais avait-on besoin de prendre un coordonnateur de l’extérieur comme si l’AMP ne pouvait pas s’autogérer ?

• Quand vous dites « de l’extérieur », je ne suis pas d’accord avec vous. Je ne suis pas de l’extérieur. Le CDP était le chef de file de la mouvance. Au préalable, une convention a été signée entre le CDP et tous ces partis.

Dans cette convention, il était précisé que la présidence de l’AMP sera assurée par le CDP et que le coordonnateur national de l’AMP est le président du CDP.

Bien entendu, comme le président du CDP, qui est aussi président de l’Assemblée nationale n’a pas le temps, on a désigné au sein du parti, la personne dont les fonctions sont les mieux indiquées : il s’agissait du secrétaire aux Relations extérieures que je suis.

Je ne vois donc pas en quoi c’est une désignation venant de l’extérieur.

Maintenant que l’affaire est dans le sac comme on dit, à quoi les mouvanciers sont-ils en droit de s’attendre ?

• Laissez-moi vous avouer que bien avant, nous savions que l’affaire était dans le sac. Si d’avance les partis de l’AMP sachant que l’affaire serait déjà dans le sac n’ont pas trouvé utile de commencer à se poser la question de savoir à quelle sauce ils seront mangés, c’est qu’ils savent que le candidat Compaoré est un homme sérieux et respectable.

Donc, avec les mouvanciers, vous n’en avez jamais discuté ?

• Il n’était pas utile d’en discuter ! Nous avions dit qu’on n’a jamais monnayé le soutien de l’AMP au candidat Blaise Compaoré.

C’était un soutien désintéressé parce que tous les partis membres de l’AMP voyaient en lui l’homme circonstanciel qui pouvait continuer à pousser le Burkina vers le développement et le bien-être, que chaque membre de ce pays est en droit d’attendre.

Voulez-vous dire qu’en tant que coordonnateur, ils ne vous ont jamais fait part de leurs prétentions, ministérielles par exemple ?

• Des prétentions ! Mais ils n’ont pas de prétentions justement ? Nous discutons ! A l’AMP nous avons un bureau de cinq membres. Mais à chaque fois que nous nous rencontrons, il n’a jamais été question de penser que Blaise pourrait proposer telle chose ou telle autre après l’élection.

Pour avoir soutenu votre candidat, ils doivent s’attendre quand même à une part du gâteau ?

• D’abord je n’aime pas le terme « gâteau ». Le pouvoir n’est pas une friandise. Le pouvoir, c’est plutôt une charge et ne peut être comparé à un gâteau.

Mais si vous parlez de la participation à la charge de gestion du pays, bien entendu tout le monde serait prêt, éventuellement au cas où le président penserait utile d’associer un quelconque membre de l’AMP ! La mayonnaise CNPP-CDP tarde à prendre.

Il semble que Salif Diallo, le directeur national de campagne du CDP, vous a intimé l’ordre de quitter le local que vous aviez loué dans la ZACA pour l’AMP. Doit-on comprendre que votre mission est déjà terminée ?

• Le directeur de campagne ne nous a pas intimé l’ordre de quitter les locaux. Nous avions éventuellement prévu de rester jusqu’en fin décembre s’il y avait un deuxième tour.

Comme il n’y a plus de second tour, pourquoi allons-nous donc rester ici ? Rester pour faire quoi dans la mesure où l’épreuve politique la plus immédiate, ce sont les municipales alors et que pour ces élections, chacun volera de ses propres ailes.

Le CDP, vous vous en doutez, ne fera alliance avec aucun autre parti, étant capable de présenter des candidatures valables dans le plus petit village du Burkina Faso. Dans ces conditions, il n’est pas utile que ce parti fasse une alliance avec un quelconque parti de la mouvance.

Maintenant, si entre eux ils décident de faire des alliances, libre à eux. Nous-mêmes le souhaitons, car toute victoire des partis de l’AMP est une victoire qui consolide le régime.

Comme coordonnateur de la Mouvance, vous avez eu à gérer des personnes aux humeurs différentes. Quelles sont les leçons que vous avez eu à tirer de cette gestion, qui pourraient éventuellement enrichir votre carrière politique ?

• Je vais être honnête avec vous. Je n’y ai pas tiré de leçon politique. Parce qu’il y avait du tout. Du bon et du moins bon. Lorsqu’on était un peu exalté par le bon, on était aussitôt déçu par le moins bon.

Je ne vais pas critiquer des gens, mais eux-mêmes ils le savent ! Pendant des réunions ici, si je n’avais pas usé de tact, des responsables de partis allaient se rentrer dedans ! De par leurs attitudes, il y en avait qui ne méritaient pas de diriger un parti.

Je dirais donc que j’ai accompli la mission qui m’a été confiée, mais je ne pense pas avoir tiré de leçons pour mon expérience politique.

Après le congrès-déchirure de 1996, ce qui restait de la CNPP/PSD a été avalé, en même temps qu’une dizaine d’autres partis, par l’ODP/MT pour former le CDP. Presque dix ans après, la greffe a-t-elle pris ?

• Mais vous n’avez pas la mémoire courte, vous. Effectivement en 96, il y a eu une douzaine de partis politiques qui, au vu de leur idéologie commune, à savoir la social-démocratie, ont décidé de laisser tomber leurs individualités et de se fondre en un seul parti, qui est le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

Maintenant vous me demandez si les choses se passent comme, par exemple, moi Pierre Tapsoba, ancien président de la CNPP/PSD, l’aurais souhaité ? A vrai dire non ! C’est en deça de nos attentes. Il y en a qui disent « c’est nous qui avons absorbé untel », donc il doit marcher au pas ».

Mais nous, CNPP de l’époque, ne considérions pas que quelqu’un nous absorbe ! Nous ne considérions pas que nous absorbions quelqu’un non plus !

Nous considérions que nous avions librement, chacun de son côté, arrangé une rencontre de fusion. Dans ces conditions, toutes les histoires qui se sont passées par la suite, comme l’expression « mouvanciers de la 25e heure » nous étonne toujours.

Justement, on entend souvent dire que les militants CDP de pure souche insupportent ceux de la 25e heure comme vous, surtout quand ils prennent de plus en plus de galons dans l’appareil du parti et de l’Assemblée. L’avez-vous ressenti ?

• Je n’aime pas quand vous dites « militants CDP pure souche ». Je préférerais l’expression « militants CDP de souche ODP ». C’est différent. Effectivement, il y a qu’aussi bien au niveau central, périphérique que régional, les rapports sont souvent difficiles.

Je ne vous le cache pas : nous, les anciens de la CNPP/PSD, nous nous considérons souvent comme marginalisés. Je vous donne un exemple : je suis le secrétaire aux Relations extérieures du CDP. Mais il arrive que des décisions concernant les relations extérieures soient prises par-dessus mon dos ! Sans que je sois associé.

Je vais vous donner un autre exemple : au dernier congrès, il y a un de la CNPP/PSD qui a été nommé secrétaire général. Mais jusqu’à présent, il ne joue pas son rôle de secrétaire général ! Il n’est associé à aucune décision importante !

Au point que nous nous demandons si on n’a pas considéré que, de par le poids que représentait la CNPP/PSD, on devait mettre des gens à des postes de premier rang tout en leur soutirant, en dessous, les responsabilités qu’ils devaient assumer.

Nous passons notre temps à relever tous ces cas de comportements, qui sont contraires à l’éthique comportementale dans tout parti qui se respecte.

Mais comme je le disais, je considère que ça perdure ! Même au niveau du partage de hautes responsabilités. Par le passé, j’ai été ministre pendant des années, mais un ministre sans portefeuille !

Après on m’a mis à la Santé. Et vous savez ce que c’est que la Santé ! C’est un ministère à problèmes ! Après mon départ, c’était un autre de la CNPP qu’on a appelé. De même que le ministère de l’Enseignement de base qui est un ministère à problèmes ! Celui qui était mon second à la CNPP a été appelé...

De quel ministre parlez-vous ?

• Vous savez bien qu’il s’agit de Matthieu R. Ouédraogo qui a été membre du bureau politique national de la CNPP. Une cabale a été montée contre lui et il a été vidé, à deux mois de l’élection présidentielle, comme s’il y avait une charge contre lui. Nous disons non !

C’est une cabale qui a été montée contre lui. Tout le monde a reconnu que tous les reproches de malversations contre lui ne tiennent pas debout. Donc dans le quotidien, effectivement il y a des comportements que nous déplorons ; et nous, anciens de la CNPP, bien entendu, nous les relevons, nous les dénonçons, mais nous voyons qu’il n’y a pas de changement.

Si vous vous plaignez tant, pourquoi vous restez dans le CDP alors ?

• De toutes les façons, nous disons que nous sommes au CDP, non pas pour des individus, mais pour une idéologie. Nous sommes au CDP parce qu’il y a pratiquement le vrai patron du CDP, qui est le président Blaise Compaoré et que ce dernier n’est pas comme ces autres qui sont là et qui briment leurs semblables. Le président Compaoré, lui, est honnête !

Lorsqu’il est au courant des choses qui se passent et quand on lui dit, il réagit immédiatement ! Je répète donc que nous sommes au CDP pour le président Blaise Compaoré, et non pour ces individus qui ne nous aiment pas. Et nous ne sommes pas là pour les gêner, parce que tous ensemble, nous défendons le même idéal derrière le programme du président Blaise Compaoré.

A vous écouter, on sent dans vos propos une déception et on a comme l’impression que vous regrettez de vous être marié au CDP ! L’idée ne vous vient-elle pas souvent de retourner à la case départ ?

• Vous savez, nous ne sommes pas des gens qui se larmoient en regrets. A partir d’une certaine maturité d’âge et en politique, il ne faut jamais regretter. Il faut seulement reconnaître que ce qui a été fait comporte des épreuves, mais qu’il faut surmonter ces épreuves-là.

Nous ne regrettons pas parce que nous pensons que dans ce pays, il n’y a que les sacrifices que les individus acceptent de consentir qui nous permettront d’arriver à une union qui peut nous sauver. Il y a quelque chose que j’aime dire : ce que les gens ne savent pas est que je suis le coordonnateur de la Mouvance, mais je n’aime pas la Mouvance.

Je suis contre le principe même de la Mouvance. Parce que vraiment si tous ceux qui le disent être pour le président Blaise Compaoré l’aimaient, ils savent que le président Compaoré a un parti, pourquoi n’iraient-ils pas renforcer son parti qui est le CDP. Ou à la rigueur, créer un contrepoids. Si les 27 partis de la Mouvance actuelle fusionnaient pour créer un seul parti, ça ferait un vrai contrepoids ! Et le président Blaise Compaoré disposerait alors de deux forces qu’il peut opposer chaque fois qu’il veut obtenir une stabilité.

Mais quelque part, n’avez-vous pas aussi participé à l’émiettement, ou même à la disparition des partis de l’opposition. Vous avez été tout de même le premier à lancer le mot d’ordre en vous fusionnant au méga parti !

• Non, je n’ai lancé aucun mot d’ordre. Je n’étais pas un autocrate. Le parti avait des structures qui prenaient des décisions, après consultation de qui pouvait être consulté. Cette fusion n’a été le point de départ du manque de force de l’opposition. Je dis non !

Lorsque la CNPP décidait d’aller avec l’ODP/MT, il y avait déjà le RDA, le PAI, le PDP/PS. Moi je pense qu’il faut plutôt dire que nous, nous avions donné le bon exemple. Si à l’image des socio-démocrates, les libéraux s’étaient retrouvés au sein du RDA, les gauchistes autour du PAI ou du PDP/PS, nous aurions aujourd’hui trois blocs et là, nous allions avoir trois forces au lieu de cette myriade de partis.

Encore un dernier mot pour clore cet entretien ?

• Je vous remercie d’avoir pensé rencontrer ma modeste personne. Cela fait un bout de temps, je ne dirais pas que je me cache, mais je me tenais en réserve des flashs de médias. Je crois que la dernière interview que j’ai donnée date de 2000. Mais de par le poste que j’ai occupé à l’AMP, je conçois que vous ayez trouvé un intérêt à me rencontrer.

Entretien réalisé par Issa K. Barry
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