Suspendu le 3 mars dernier pour permettre au conseil constitutionnel de rendre sa décision sur une exception d’inconstitutionnalité soulevée par des avocats de la défense, le procès sur l’assassinat de Thomas Sankara et de douze de ses compagnons reprend, ce mardi 22 mars 2022. Après les plaidoiries des parties civiles, les réquisitions du parquet, c’est en principe au tour de la défense de tenir le crachoir pour la dernière ligne droite de ce procès débuté en octobre 2021.
Dans sa décision rendue le 18 mars dernier, le conseil constitutionnel a rejeté au fond les requêtes en déclaration d’inconstitutionnalité des articles 313-1 et 313-2 du Code pénal (qui punissent l’attentat à la sûreté de l’État) des avocats de Mory Jean Pierre Palm, Tibo Ouédraogo et Bossobé Traoré.
Pour l’institution, sa décision n° 2022-004/CC du 8 février 2022 sur la dévolution des fonctions de président du Faso à Paul Henri Damiba n’est pas une reconnaissance du coup d’État comme un mode constitutionnel d’accès au pouvoir d’État, comme le soutiennent les requérants.
Les avocats Moumouny Kopiho, Victoria Nébié et Maria Kanyili voient ainsi se refermer une brèche qu’ils voulaient exploiter pour s’en tirer à bon compte.
Rappelons que le parquet militaire a requis 20 ans de prison contre le soldat Bossobé Traoré, 11 ans de prison assorti de sursis contre le colonel-major à la retraite, Jean Pierre Palm et l’acquittement pour le colonel à la retraite, Tibo Ouédraogo.
La partie poursuivante a également requis 30 ans de prison ferme contre l’ex-président Blaise Compaoré et l’adjudant à la retraite Hyacinthe Kafando, et 20 ans de prison ferme contre le général Gilbert Diendéré.
Lefaso.net
