Actualités :: Opposition : La croisée des chemins

La proclamation des résultats provisoires du scrutin du 13 novembre 2005 sonne la fin des illusions pour ceux qui avaient rêvé d’un schéma autre que le « tuk-guili ». En effet, selon les statistiques publiées par la Commission électorale nationale indépendante, le candidat Compaoré remporterait l’élection avec un score à la soviétique, ne laissant à l’opposition qu’une portion congrue.

Cette piètre performance des onze (ou douze, c’est selon) candidats contempteurs de Blaise Compaoré relance le débat sur la capacité de l’opposition burkinabè à s’assumer et à pouvoir être une force d’alternance crédible.

Le scrutin du 13 novembre a révélé une opposition inexistante, une opposition dont les leaders n’ont fait montre d’aucune capacité de se sortir la tête de l’eau. Même dans leurs prétendus fiefs, le score de certains laisse à désirer. Faut-il alors conclure que l’élection présidentielle a porté le coup de grâce à une opposition déjà suffisamment malade ?

De réelles raisons d’inquiétude existent, mais de là à tirer un trait pour toute perspective heureuse pour les partis d’opposition, il y a un pas qu’il faut se garder de faire, du moins à cette étape de la réflexion.

L’opposition burkinabè est à la croisée des chemins, et ses prouesses ou misères à venir dépendent avant tout d’elle-même. L’opinion s’interroge sur sa stratégie pour les prochaines élections, les municipales du 12 février 2006. Va-t-elle tirer les enseignements du 13 novembre et aller à la consultation avec plus d’atouts, c’est-à-dire en faisant de l’unité d’actions sa meilleure arme de combat ?

En tout état de cause, les partis de l’opposition ont certainement pu remarquer par eux-mêmes qu’en dehors des actions de déstabilisation du pouvoir en place, ils sont les principaux responsables de la déroute de leurs électeurs car les opposants ont été champions en croc-en-jambes les uns contre les autres. Ceci expliquant cela, l’opposition a inutilement gaspillé ses forces alors que son électorat la croyait capable d’intelligence pour mieux attaquer le candidat d’en face. L’échec actuel est moins le fait du candidat CDP que celui de l’opposition.

Ses principaux animateurs, en étalant leur égoïsme au grand jour, ont fini par convaincre même les plus optimistes de leurs sympathisants que la cause était déjà entendue. Le squelettique score n’est rien d’autre que la sanction du peuple à ce manque d’initiative des ténors de l’opposition. Pourquoi, en dépit du fait que tous s’accordent à reconnaître que le principal obstacle à la construction de ce pays est le pouvoir en place, n’ont-ils pas réduit le nombre de prétendants à défaut d’une candidature unique ?

Si ce n’est pas de la pure mesquinerie politique, comment expliquer que Soumane Touré et Philippe Ouédraogo n’aient pas enterré leur divergence au nom de l’intérêt supérieur de la nation ? De même, pour quelles raisons objectives les sankaristes n’ont-ils pas eux aussi choisi un seul candidat ? La même question est valable pour Ram Ouédraogo et Ali Lankouandé du PDP/PS, d’autant qu’ils défendent la même conviction à travers leur groupe parlementaire commun à l’Assemblée nationale.

La présidentielle a réglé la question de leadership au sein de l’opposition en désignant par le vote populaire maître Bénéwendé Stanislas Sankara pour jouer les premiers rôles. Du moins, c’est le message que les électeurs ont lancé aux politiques en permettant au président de l’UNIR/MS de passer la barre de 1% dans toutes les provinces, exception faite de l’Oubritenga natale de l’autre.

L’opposition n’aura plus d’excuse si d’aventure elle devait s’entredéchirer dans des querelles byzantines. Les candidats mal classés doivent avoir l’humilité de rentrer dans les rangs et donné au pays des Hommes intègres ses chances d’alternance au risque de signer son arrêt de mort politique.

Adam Igor

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