"Au nom de notre volonté de contribuer au maintien de la paix sociale dans notre chère patrie, je voudrais ici prendre acte de la victoire du candidat Blaise Compaoré, et la lui reconnaître, en dépit du comportement bassement frauduleux de ses supporters et responsables à tous les niveaux". Ainsi se confesse à ses électeurs du 13 novembre. Norbert Tiendrébéogo dans la lettre de remerciement dont teneur suit.
Chers concitoyennes, Chers concitoyens, Camarades militantes et militants, Peuple fier du Burkina Faso,
Les résultats provisoires de l’élection présidentielle du 13 novembre 2005 ont été rendus publics par la Commission électorale nationale indépendante, le vendredi 18, confortant Blaise Compaoré dans ce qu’il est convenu d’appeler un raz-de-marée électoral, que lui-même avant les institutions indiquées pour le faire, s’est chargé, à la suite de son directeur de campagne, de proclamer urbi et orbi.
Nous sommes respectueux des institutions républicaines, tout comme nous avons accepté avec l’ensemble de notre peuple, de quitter à jamais les sentiers des Etats d’exception, pour nous inscrire dans la droite ligne d’un processus démocratique censé être plus porteur de paix et de développement pour notre pays et pour notre peuple, surtout après la période noire du Front « populaire » du capitaine Blaise Compaoré.
C’est donc au nom de ce respect, au nom de notre volonté de contribuer au maintien de la paix sociale dans notre chère patrie, que je voudrais ici prendre acte de la victoire du candidat Blaise Compaoré, et la lui reconnaître, en dépit du comportement bassement frauduleux de ses supporters et responsables à tous les niveaux.
Nous n’avons pas besoin d’énumérer la trop longue liste des cas de fraude, des irrégularités et autres soutiens à de prétendus opposants, pour que les coupables se sentent véritablement coupables dans leur conscience individuelle et collective. Nous estimons que chacun a agi et/ou accepté ces manipulations en toute connaissance de cause, et seule l’histoire jugera les uns et les autres !
Pour ce qui nous concerne, au-delà de ces aspects somme toute protocolaires, nous voudrions avant tout inviter notre peuple à encore plus de détermination et de discernement, afin de prendre véritablement en main son propre destin.
Nous avons, pendant plusieurs semaines de campagne, appelé notre jeunesse à reprendre confiance, à croire en son avenir, et nous voulons continuer à lui lancer cet appel, car nous croyons en cette jeunesse, et rêvons d’un avenir radieux pour elle !
Les résultats que l’on nous a servis ne sauraient remettre en cause notre foi en l’idéal d’intégrité, notre sens de l’honneur, du respect de la parole donnée, de l’amour de la patrie, mais aussi de la solidarité, de la liberté et de la justice que nous poursuivons sans relâche depuis une vingtaine d’années. Nous sommes confiants quant au triomphe prochain d’un tel idéal dans notre pays : voilà le sens profond de notre engagement !
Camarades militantes et militants, Chers compatriotes,
Je ne saurais terminer cette adresse sans vous témoigner toute ma gratitude pour le soutien multiforme que vous avez su m’apporter, et pour votre vote en ma faveur à travers l’ensemble du territoire national. Cette attitude traduit votre engagement pour un Burkina meilleur, et je vous en félicite franchement.
Je voudrais profiter de cette opportunité pour remercier chaudement les directions nationales et les structures de la Convergence de l’Espoir (L’ESPOIR) et du Front des forces sociales (FFS), pour leur détermination à nos côtés. Nous irons bientôt à de nouvelles consultations, pour la désignation de conseillers.
Ces élections sont très importantes pour l’avenir de notre cher idéal ; aussi, je vous exhorte à vous y consacrer très sérieusement, afin de remporter des victoires là où cela sera possible, en ayant toujours à l’esprit que « Là où s’abat le découragement, s’élève la victoire des persévérants ! »
Pour terminer, je souhaite au peuple burkinabé beaucoup de chance et de succès dans sa quête d’un avenir meilleur, de même qu’un quinquennat de paix au profit d’un développement véritable pour tous.
La Patrie ou la mort, nous vaincrons !
Ouagadougou, le 24 novembre 2005
Norbert Michel Tiendrébéogo
Observateur Paalga
