C’est un homme physiquement diminué qui s’est présenté à la barre pour dire ce qu’il a vu ou entendu sur les événements du 15 octobre 1987.
Gérard Sompougdou, à l’état civil, il était chauffeur et soldat de première classe au conseil de l’Entente.
La voix à peine audible, il a déclaré qu’il était chez son grand-frère au quartier Gounghin lorsqu’il a entendu les tirs. Venu au conseil de l’Entente pour voir ce qui se passait, il sera informé par un soldat de la mort de Thomas Sankara.
Dans son récit, il ressort qu’il a fait partie d’une mission à Koudougou où se trouvaient les éléments du Bataillon d’intervention aéroportée (BIA) commandé par Boukari Kaboré dit le lion.
Il dira également avoir reçu l’ordre du lieutenant Gilbert Diendéré (Aujourd’hui général de brigade et accusé) d’aller voir un Camerounais du nom de Amadé. Ce dernier lui a dit à son tour d’être le chauffeur du rebelle libérien Charles Taylor qui était à Ouagadougou. C’était au mois de décembre 1987.
À la question de Me Prosper Farama de savoir si Charles Taylor est arrivé au Burkina avant ou après le 15 octobre 1987, le témoin dira qu’il n’en sait rien. Mais, il a dit à la barre que le sieur Amadé a présenté Charles Taylor sous le nom Somé Jean Michel. Un nom qui n’a pas manqué de faire rire le public de la salle des banquets.
L’audition de Gérard Sompougdou a été brève. A peine une vingtaine de minutes. En l’absence de deux témoins dont un pris de malaise avant la reprise de l’audience à 9h, c’est à présent au tour de Alouna Traoré de déposer à la barre. Il est le seul rescapé de la tuerie du 15 octobre 1987.
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