Ernest Nongma Ouédraogo a remplacé Philippe Ouédraogo à la barre en tant que témoin. Il est commissaire de police à la retraite et actuel maire de la commune rurale de Tema-Bokin sous la bannière de L’UNIR- MPS (Union pour la renaissance-Mouvement patriotique sankariste).
Au moment des faits, il était ministre de l’Administration du territoire et de la sécurité dans le gouvernement du Conseil national de la révolution (CNR).
À la barre, le témoin refuse tout commentaire, il évite surtout de citer des noms et survole toutes les questions, a fait remarquer le président du Tribunal. D’ailleurs, les tentatives de ce dernier, de lui tirer les vers du nez, sont restées vaines.
Comme exemple, le président est revenu sur un témoignage qui dit que le 14 octobre 1987, Vincent Sigué, chef de la sécurité de Thomas Sankara, serait allé chercher des armes à l’Escadron de transport et d’intervention rapide (ETIR), à Kamboinssin. "Je n’en sais rien" répond brièvement l’ex-ministre en charge de l’administration du territoire et de la sécurité du CNR.
"Nous nous sommes suffisamment occupés de nos ennemis, il est temps que nous nous occupions de nos amis", cette déclaration serait de Ernest Nongma Ouédraogo, lors d’un conseil de ministres.
Selon le parquet, ce serait cette déclaration qui aurait mis le feu aux poudres. Ernest Nongma Ouédraogo ne se souvient même pas l’avoir dit, à plus forte raison de mettre la poudre à quoique ce soit.
"Je ne crois pas avoir dit cela. C’est peut-être une interprétation", se dédouane-t-il.
On peut tout de même retenir de son témoignage, qu’après les tueries du 15 octobre 1987, il a été incarcéré pendant près d’une année, dans un premier temps, à la gendarmerie et après au conseil de l’Entente.
Lefaso.net
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