Membre de la sécurité rapprochée du président Thomas Sankara, Bossobé Traoré est accusé de complicité d’attentat à la sureté de l’Etat et de complicité d’assassinat.
Quatrième accusé à passer à la barre, Bossobé Traoré a déclaré avoir relevé dans la matinée du 15 octobre 1987, le groupe de soldats qui a passé la nuit au palais où le capitaine Thomas Sankara accordait des audiences.
Selon ses déclarations, ce n’est que vers 15h que le président Sankara a été conduit par son chauffeur Der Somda à la présidence où ils ont rejoint par la suite le conseil de l’Entente en passant par le building Lamizana. Là, son chef Ilboudo Laurent demande à son adjoint Sow Drissa de placer trois hommes près de la salle où se tient la réunion. Là, l’accusé dit s’être retiré au niveau du pied-à-terre de Thomas Sankara avec d’autres soldats prêts à relever les trois camarades postés près de la salle de réunion. Ils seront rejoints plus tard par le soldat Arzouma Ouédraogo dit « Otis ».
Quelques instants après, l’accusé dit avoir aperçu un véhicule de couleur blanche, une 504, stationner près d’eux. Bossobé Traoré est catégorique. Les occupants de ce véhicule étaient cagoulés. Un autre véhicule, une galante, est arrivée et a stationné devant l’entrée du secrétariat où Thomas Sankara était en réunion avec ses compagnons. L’accusé affirme avoir été mis en joue par les soldats cagoulés qui les ont fait coucher à même le sol.
Le soldat Arzouma Ouédraogo dit « Otis » en a profité pour récupérer son fusil à pompe qu’il avait dissimulé, selon l’accusé, derrière des fleurs. Et c’est pendant que ça tirait que « Otis » a tiré sur lui, après avoir abattu Der Somda puis Abdoulaye Gouem. Blessé au bras, il a eu la vie sauve grâce à la force de ses jambes qui l’ont conduit au niveau de l’entrée située vers l’Ecole nationale de l’Administration et de la Magistrature (ENAM).
Il sera retrouvé par des étudiants vers le CAMES qui lui placent un garrot et le conduisent à une bonne samaritaine qui se charge de le conduire à l’hôpital. Là, il bénéficie d’un pansement le lendemain. Mais les médecins lui annoncent qu’ils ne disposent pas de matériel pour une prise en charge adéquate. Évacué plus tard en France, il entre au bloc opératoire le 10 décembre.
Le parquet dit ne pas comprendre pourquoi il a été évacué alors que d’autres compagnons de Thomas Sankara étaient soit emprisonnés ou exécutés. Selon la partie poursuivante, plusieurs personnes ont déclaré devant le juge d’instruction que le soldat Bossobé Traoré était au Conseil pour prêter main forte au camp de Blaise Compaoré.
LeFaso.net
Pages : 0 | 21 | 42 | 63 | 84 | 105 | 126 | 147 | 168 | ... | 294