C’est l’histoire d’un journaliste burkinabè. Chargé par son organe de presse de suivre un candidat à l’élection présidentielle du 13 novembre 2005, il se fait fort d’obtenir une entrevue avec ce dernier. Objectif : Disposer d’un minimum d’informations concernant l’organisation de la campagne électorale par le prétendant au précieux sésame présidentiel..
Entrevue, point n’aura lieu. Pas plus que l’homme politique lui-même ne sera visible. Semblable à un gaz rare, aucun moyen de lui mettre la main dessus. De guerre lasse, le journaliste décide d’abandonner. C’est l’occasion que choisit alors le fugitif pour refaire surface.
Prié par le gratte-papier de lui fournir au moins des éléments, ne serait-ce que sur son programme, le présidentiable répond : « je n’ai pas de programme ». Il tente alors de démontrer au journaliste que les projets de sociétés des différents prétendants à la magistrature suprême sont les mêmes. Ils tiennent tous, explique-t-il, en la construction de routes, d’hôpitaux...
Le livre des comptes politiques au Burkina est ainsi plein d’histoires. Plus amusantes les unes que les autres, elles permettent de se faire une idée sur le sérieux de certains hommes politiques.
Côté formules, la plus connue et sans doute la plus médiatisée, c’est sans conteste la métaphore du lépreux. Sans le savoir, Joseph Ouédraogo dit « Jo oueder » son concepteur, est entré dans la légende : « je suis comme le lépreux : je ne sais pas traire la vache, mais je peux renverser la calebasse de lait ».
Du « tékré » (équivalent du sopi en langue mooré) de Hermann YAMEOGO au fameux « nan lara, an sara » ( si nous restons couchés nous sommes morts en dioula ») du Pr. Joseph KI ZERBO, les hommes politiques burkinabè n’ont jamais été avares en formules.
Et il y a fort à parier que cette élection présidentielle nous donnera encore beaucoup à apprendre. On pourra déjà retenir avec les partisans du Président Compaoré que « 1+1=1 »...
Juvénal Somé
Lefaso.net
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