On attend donc de voir nos candidats hors de Ouagadougou et occuper tous les espaces tant dans les médias que sur le terrain etc. Naturellement, la plus belle fille du monde ne pouvant donner que ce qu’elle a, ils ne pourront pas tous avoir la même visibilité, mais faut-il le rappeler, on n’a obligé personne à être candidat et être candidat implique des devoirs vis-à-vis de la République et surtout de la Nation.
Ainsi donc ils sont 13 à avoir eu le quitus du Conseil Constitutionnel pour briguer le fauteuil présidentiel lors du scrutin prévu pour le 13 novembre prochain. 13 candidats allant de l’actuel locataire des lieux à toutes les nuances du PAI en passant par des personnalités de notoriété publique reconnues comme d’illustres inconnus.
Dans les jours à venir, ils ont d’ailleurs déjà commencé, chacun tentera de nous convaincre que sans avoir de baguette magique qui transformerait le pays en un eldorado sur sa simple injonction, il n’en est pas moins celui par lequel le miracle devrait se produire. On peut donc dire que la saison de la pêche aux voix est véritablement ouverte et que chacun ira de sa stratégie et des moyens qui seront les siens avec à la clé des fortunes diverses.
D’ailleurs les objectifs des uns et des autres sont différents même s’il est vrai qu’il n’est pas interdit de rêver et que tous autant qu’ils sont se verraient en tête de tous au soir du décompte des voix. N’est-il pas vrai qu’aucune équipe de sport ne monte sur le terrain avec l’intention de perdre ? Mais encore faudra-t-il jouer le jeu à fond et accepter faire sien la morale qui donne la victoire au meilleur.
Chacun devra donc se battre et mettre tout en œuvre dans le strict respect tant de la loi que d’un gentleman agreement entre candidats et fournir le meilleur de lui-même pour ne pas donner l’impression aux électeurs de se faire arnaquer en assistant à un cirque plutôt qu’à une élection.
C’est là, à notre sens, le véritable challenge pour les uns et les autres. Ceux qui atteindront leurs objectifs, comme ceux qui n’y parviendront pas. Ici l’essentiel n’est pas de participer même si la fin ne saurait justifier les moyens. C’est à ce prix que les candidats mériteront de la postérité et de la nation. C’est à ce prix aussi que la démocratie marquera de nouveaux points et va conquérir davantage les populations.
Il importe donc que les candidats et leurs états-majors ne trichent pas et que chacun « mouille vraiment le maillot ». S’il ne fait aucun doute que les batailles telles que celles de la transparence et de l’équité du scrutin sont absolument à gagner, ces victoires auraient un goût d’inachevé si du côté des candidats on ne mettait pas sérieusement le cœur à l’ouvrage. Il est à craindre que le grand nombre de candidats ne soit un simple leurre et que certains d’entre eux n’usent d’euphémismes du genre « campagne de proximité » pour ne rien faire ou se contenter du minimum syndical. Ce serait ni plus ni moins que de trahir la confiance du peuple.
On attend donc de voir nos candidats hors de Ouagadougou et occuper tous les espaces tant dans les médias que sur le terrain etc. Naturellement, la plus belle fille du monde ne pouvant donner que ce qu’elle a, ils ne pourront pas tous avoir la même visibilité, mais faut-il le rappeler, on n’a obligé personne à être candidat et être candidat implique des devoirs vis-à-vis de la République et surtout de la Nation. A chacun donc de s’assumer et on pourrait dire : « finie la rigolade ».
Cheick AHMED
L’Opinion
