Actualités :: Le Sida dans les pays membres du CILSS

Le SIDA constitue un problème de santé publique. C’est connu. Son impact socioéconomique sur les pays en voie de développement prend chaque jour un peu plus de l’ampleur en dépit du renforcement de la lutte. Le Comité Inter-Etats de lutte contre la Sécheresse au Sahel (CILSS) s’en inquiète et veut trouver des solutions pour que la sécurité alimentaire qu’elle recherche ne soit pas compromise du fait de la pandémie.

Le Sida dans les 9 pays du CILSS, c’est plus d’un million de personnes infectées et un taux de prévalance moyenne estimé à 2,7% avec une variation de 0,7% à 4,7% en 2003. A l’exception de la Mauritanie où l’épidémie est concentrée, dans les autres pays membres, la situation est à « l’épidémie généralisée ».

Le plus inquiétant, c’est l’accroissement rapide du nombre de personnes infectées. Ce nombre est passé de 500 000 environ en 1985 à 650 000 en 1995, soit sept fois plus en une décennie seulement. A ce rythme, le nombre de personnes porteuses du VIH pourrait dépasser 1,5 million en 2010 si la pandémie n’est pas maîtrisée. La situation serait plus difficile au Tchad avec un taux de séroprévalence estimé à 4,8%.

Le Burkina vient juste après avec 4% suivi de la Guinée Bissau (2,8%), du Mali (1,7%), de la Gambie (1,4%), du Cap Vert (1,3%), du Niger (1,3%), du Sénégal (1,2%) et de la Mauritanie (0,7%).

Le nombre d’orphelins dus au VIH est estimé à 722 000 et pourrait atteindre 818 000 personnes d’ici là.

Une préoccupation pour tous les Etats membres

Ces chiffres tout comme la maladie constituent une préoccupation majeure pour tous les Etats membres du CILSS. « Le VIH se trouve au centre des préoccupations majeures de l’ensemble des pays membres du CILSS car en tant que problème de population tout comme la sécurité alimentaire, il a des implications multiples pour l’atteinte des objectifs prioritaires de notre organisation : la recherche de la sécurité alimentaire, la maîtrise de l’eau, la lutte contre la désertification, la gestion des ressources naturelles » rapporte Laurent Millogo, responsable suivi-évaluation du CILSS.

Il indique que le SIDA déstabilise les systèmes agricoles et affecte la situation nutritionnelle et la sécurité alimentaire des familles rurales. En effet, lorsque des adultes tombent malades et meurent, leurs familles doivent faire face à une baisse de productivité et perdent des connaissances sur les méthodes d’exploitation indigène, ainsi que des actifs.

En outre, le VIH/SIDA impose une plus lourde charge aux communautés rurales, car de nombreux résidents urbains et travailleurs migrants rentrent dans leurs villages d’origine lorsqu’ils tombent malades. Non contentes d’honorer des frais médicaux et d’obsèques, les familles rurales qui ont perdu des membres productifs voient leurs charges grevées. Pour le CILSS, cette situation met en péril la sécurité alimentaire des ménages aussi bien à court qu’à moyen terme. Selon la FAO, la situation est très grave en Afrique subsaharienne où dans les 25 pays les plus affectés, l’épidémie a déjà tué 7 millions de travailleurs agricoles. Il pourrait emporter dans l’au-delà 16 autres millions d’ici à 2020.

« Les champs sahéliens pourraient manquer de main-d’œuvre si des actions rigoureuses de plaidoyer en matière de population et de VIH/SIDA ne sont pas entreprises dès maintenant et à tous les niveaux. La chaîne de transmission du savoir-faire agricole, héritée de génération en génération, se rompt et les survivants de cette tragédie, essentiellement des femmes et des enfants endurent les affres de la faim et de la malnutrition quand la prostitution ne devient pas l’ultime moyen de se procurer de la nourriture », prévient Laurent Millogo.

« L’épidémie a pour effet principal l’anéantissement de tous les progrès réalisés au cours des dernières décennies en matière de développement agricole et rural » insiste M Millogo qui croit que « des politiques visant à réduire la vulnérabilité ne remplaceraient pas les politiques visant à réduire les risques, mais elles pourraient créer des synergies positives ».

Compter sur les OSC

Le CILSS pense alors qu’il faut compter sur les OSC (Organisations de la société civile) pour entreprendre des actions de formation et de plaidoyer sur le phénomène au niveau régional, en collaboration avec son département population durable de l’Institut du Sahel et le CERPOD. Une dizaine d’OSC est du reste réunie depuis du 27 au 30 septembre 2005 à Ouagadougou autour du sujet. Ils ont même plancher sur des outils et méhodes visant à renforcer leurs capacités à élaborer des plans de plaidoyer efficaces, à utiliser des informations contenues dans les outils de plaidoyer développés et à faire une bonne présentation à partir des outils de plaidoyer AIM développés. Ces responsables (25 présidents, vice-présidents, coordonnateurs ou secrétaires généraux des OSC membres du CILSS) qui ont été encadrés par des experts du projet AWARE-HIV/AIDS et du CERPOD/INSAH devront constituer le noyau dur qui permettra au CILSS de mettre un terme à la propagation du SIDA dans son espace géographique.

Les outils développés qu’ils sauront maîtriser faciliteront leur action sur le terrain s’ils transmettent à leur tour les savoirs acquis engagés dans la lutte. L’avenir du Sahel en dépend.

A côté de ces actions de dynamisation des structrures à la base, le CILSS entend renforcer les mesures de prévention de la transmission et de surveillance de l’épidémie. Conscient que les solutions purement médicales présentent des limites, le comité luttera aussi contre la discrimination et la stigmatisation tout en œuvrant à la promotion de partenariats et la bonne gouvernance. C’est à ce prix que l’espoir qui anime les responsables du CILSS sera réalité.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
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